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Des immigrés marocains agressés par la police espagnole

Une intervention musclée de la police espagnole a fait des blessés parmi des manifestants d'origine marocaine. Les victimes, qui revendiquaient la régularisation de leur situation en Espagne, ont été pris à partie par des éléments déchaînés des forces de

Des immigrés marocains agressés par la police espagnole
Un triste événement qui rappelle le massacre d'El Ejido perpétré en 2000, encore une fois, contre la population des travailleurs marocains. L'ironie du sort a fait que les deux événements interviennent au même mois de février. Une situation qui interpelle, en premier lieu, les autorités espagnoles.
Triste journée pour les immigrés marocains à Almeria. Alors qu'ils étaient 200 à manifester, de manière pacifique dans les rues de la localité andalouse, ces derniers ont été surpris par des éléments de la police espagnole qui n'ont pas hésité à utiliser la manière forte pour, soi-disant, les « disperser ».
Le dérapage est donc vite arrivé, et trois d'entre eux se sont retrouvés à l'hôpital pour soigner leurs blessures. Douze autres, tous des Marocains, ont été tout simplement arrêtés. Cela se passait lundi, dans cette ville du sud espagnol que séparent à peine quelques kilomètres de la zone d'El Ejido, marquée à jamais par le drame des travailleurs marocains.

Lynchage systématique


Trois journées durant, du 5 au 7 de ce même mois de février de l'année 2000, les Marocains avaient été la cible d'attaques racistes. Une explosion de violence sans nul pareil, qui s'était alors traduite par un lynchage systématique des Marocains. La population des agriculteurs espagnols s'y était mêlée. Armées de barres de fer, ils ont « cassé du Marocain », sous le regard indifférent des autorités espagnoles.
Deux ans après, en ce lundi 22 février, c'est la police espagnole, chargée de protéger les citoyens, qui a sévi contre une population de Marocains immigrés, civils et désarmés. Des Marocains dont le seul tort est d'avoir cru en le discours de ces derniers jours des responsables espagnols qui présentent l'Espagne, présidente pour six mois de l'Union européenne, en terre de tolérance et des droits de l'Homme.

Usage de la force


La méprise est totale et les immigrés, et les bâtons qui s'abattaient sur eux ont vite fait de le rappeler à ces immigrés rêveurs qui voulaient exercer ce droit qu'offre la démocratie de manifester. Les responsables espagnols ont évidemment justifié l'intervention des forces de l'ordre par le caractère « illégal » de la manifestation qui se déroulait devant le siège de la sous-délégation du gouvernement, à l'initiative du syndicat des ouvriers agricoles d'Almeria. L'argument est un peu court, lorsqu'on sait que la manifestation avait un caractère pacifique.
L'antécédent d'El Ejido, le déchaînement des attitudes hostiles qu'avait suscité l'installation du consulat du Maroc dans cette ville et les récentes décisions d'expulsion prises à l'égard des familles de mineurs à Mellilia soulèvent moult interrogations.
Elles interpellent, en premier lieu, les autorités espagnoles, mais pas seulement. A l'intérieur de l'Espagne des voix se sont élevées pour dénoncer l'incident d'Almeria, mais elles resteront isolées tant qu'une action responsable n'est pas prise à d'autres niveaux.
On notera tout de même cette réaction du porte-parole du syndicat des ouvriers agricoles, José Garcia qui a condamné « l'usage de la force par la police espagnole à l'encontre des manifestants ». Selon lui il s'agit d'une « agression brutale commise à l'encontre d'immigrés qui réclament le droit à la régularisation pour pouvoir vivre et travailler en Espagne ». Et d'exprimer son étonnement de « voir les autorités espagnoles rejeter les demandes de régularisation de ces sans-papiers, alors qu'ils disposent de tous les documents requis pour l'obtention de papiers en règle ».
L'étonnement justifié de ce syndicaliste rejoint l'indignation de responsables politiques et d'ONG espagnols en cette année anniversaire de l'entrée en vigueur de loi des étrangers. Une loi désignée comme « raciste » dont « l'échec » est aujourd'hui constaté par le coordinateur général du parti de la (gauche unie) « izquierda unida », Gaspar Llamazares. Ce dernier désigne cette loi comme « pauvre » qui ne résout pas le problème de l'immigration.
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