Mais qu'à cela ne tienne, grâce à eux, grâce à lui c'est une école qui a vu le jour. Une école sur les bancs de laquelle se sont assis d'illustres artistes, ne citons que Ismaël Ahmed, Abdelwahab Doukkali, Abdelhadi Belkhayat et d'autres, bien d'autres. Si Brahim fut un pionnier, ceci est indéniable. Le lui a-t-on bien rendu ? Peu importe. Là n'est pas mon propos, tant cette question est devenue par la force des choses un mauvais refrain, une rengaine.
Si je m'exprime, c'est parce que mon ami Brahim Alami me l'a expressément demandé à deux reprises et que Le Matin m'a ouvert ses colonnes.
La première fois, au petit matin alors que je le raccompagnais chez lui après une si belle soirée : «Quand je mourrai, m'avait-il dit, Salim, écris quelque chose, comme tu l'as fait pour d'autres». Et la deuxième fois, il y a quelques semaines, au téléphone alors que je venais aux nouvelles : «Tu n'as pas oublié, écris, mais évite le misérabilisme». Si Brahim se nourrissait de sa dignité et de son humilité. Sans oublier, l'une de ses plus grandes qualités : l'humour. Il s'empressait de rire de tout, de peur d'en avoir à en pleurer, pour paraphraser Beaumarchais. Si Brahim n'était ni un Figaro, ni un Alceste mais peut-être les deux à la fois.
nation, page 2
Franchement rieur, souvent goguenard, parfois renfermé et toujours poli, courtois, affable. Dire que le Maroc a perdu l'un de ses plus grands artistes est une lapalissade. Ce que nous avons perdu, nous qui avions la chance de le côtoyer, c'est un ami chaleureux, attentif et ô combien généreux. Généraux du cœur, car d'argent, il n'en avait point. Mais jamais il ne s'est plaint, jamais il n'a tendu la main. Toujours tiré à quatre épingles, toujours prompt à payer ses notes. Si Brahim aimait la vie. Ne me disait-il pas quelques semaines avant sa mort : «Attends un peu, dès que je serais rétabli, on se fera une de ces soirées». Optimiste jusqu'au bout des doigts, optimiste même à quelques jours de la mort. Si Brahim, c'était cela aussi et plusieurs choses encore. Qu'il repose en paix. Quant à sa musique, elle restera vivante, bien vivante, très longtemps encore.
Si je m'exprime, c'est parce que mon ami Brahim Alami me l'a expressément demandé à deux reprises et que Le Matin m'a ouvert ses colonnes.
La première fois, au petit matin alors que je le raccompagnais chez lui après une si belle soirée : «Quand je mourrai, m'avait-il dit, Salim, écris quelque chose, comme tu l'as fait pour d'autres». Et la deuxième fois, il y a quelques semaines, au téléphone alors que je venais aux nouvelles : «Tu n'as pas oublié, écris, mais évite le misérabilisme». Si Brahim se nourrissait de sa dignité et de son humilité. Sans oublier, l'une de ses plus grandes qualités : l'humour. Il s'empressait de rire de tout, de peur d'en avoir à en pleurer, pour paraphraser Beaumarchais. Si Brahim n'était ni un Figaro, ni un Alceste mais peut-être les deux à la fois.
nation, page 2
Franchement rieur, souvent goguenard, parfois renfermé et toujours poli, courtois, affable. Dire que le Maroc a perdu l'un de ses plus grands artistes est une lapalissade. Ce que nous avons perdu, nous qui avions la chance de le côtoyer, c'est un ami chaleureux, attentif et ô combien généreux. Généraux du cœur, car d'argent, il n'en avait point. Mais jamais il ne s'est plaint, jamais il n'a tendu la main. Toujours tiré à quatre épingles, toujours prompt à payer ses notes. Si Brahim aimait la vie. Ne me disait-il pas quelques semaines avant sa mort : «Attends un peu, dès que je serais rétabli, on se fera une de ces soirées». Optimiste jusqu'au bout des doigts, optimiste même à quelques jours de la mort. Si Brahim, c'était cela aussi et plusieurs choses encore. Qu'il repose en paix. Quant à sa musique, elle restera vivante, bien vivante, très longtemps encore.
