Décidément, l'Espagne de M. Aznar demeure arc-boutée à son passé colonial et ne reconnaît guère le changement du concept du Droit international intervenu après l'enterrement de l'ère coloniale. Plus grave, Madrid prétend, désormais, que les présides relèvent du territoire de l' Union Européenne impliquant, ainsi, l'Europe unie dans un dramatique problème relevant, assurément, des séquelles surannées du colonialisme. Lors du dernier conflit au sujet de Tourah, la diplomatie espagnole semble avoir manipulé la Commission européenne de Bruxelles qui se ravisa, par la suite, du soutien inconditionnel de Madrid et considéra son intervention militaire démesurée.
La politique espagnole se réfère au passé précolonial remontant au traité de Tordesillas entre Lisbonne et Madrid qui a renégocié en 1506 la bulle du pape Alexandre VI partageant en 1493 le monde entre le Portugal et l'Espagne. Selon ce traité qui relève, désormais, de la préhistoire, à l'ouest du Cap-verde Island s'étendaient les possessions espagnoles et à l'est, celles du Portugal ! Le pape Jules II a "béni" ce traité dont le seul apport était de déplacer la ligne de partage de 320 à 370 lieues du Cap-verde, 46° 30 à l'ouest de la ligne de Greenwich. Par le traité de Lisbonne de 1688, l'Espagne se voyait reconnaître l'occupation de Sebta opérée en 1580. Mellilia l'avait été en 1497, mais fut libérée en 1921 par Abdelkrim durant l'épopée de la guerre du Rif.
C'est sur cette panoplie juridique surannée que repose aujourd'hui la position de Madrid. Sur cette base, la diplomatie espagnole entend signifier au ministre des Affaires étrangères, M. Mohamed Benaïssa, que Sebta et Mellilia ainsi que les îles Jaffarines, ne figurent guère à l'ordre du jour des négociations de septembre. Toute autre est l'approche du Royaume du Maroc qui, fort de ses droits et de sa civilisation pérenne, préconise une approche sereine et moderniste. Comme l'a solennellement réaffirmé S.M. le Roi dans le dernier discours du Trône, “Le Maroc n'a eu de cesse, depuis son indépendance, de réclamer la fin de l'occupation par l'Espagne de Sebta, Mellilia et les îles avoisinantes spoliées dans le nord du Royaume. Il a choisi d'emprunter à cette fin la voie de la raison lucide et d'adopter une démarche pacifique et civilisée illustrée par la proposition sage de notre vénéré père Sa Majesté Hassan II -que Dieu ait son âme- appelant à instituer une cellule conjointe maroco-espagnole de réflexion pour trouver une solution au problème de ces zones occupées. Mais, à notre grand regret, poursuit S.M. le Roi, nous n'avons à ce jour pas trouvé une oreille attentive auprès de la partie espagnole pour régler la situation des enclaves usurpées devenues des foyers qui saignent notre économie nationale et des bases pour l'émigration clandestine et autre pratiques délictueuses”.
Dans sa déclaration exceptionnelle devant la Chambre des représentants, le Premier ministre M. Abderrahmane Youssoufi a réaffirmé la poursuite des efforts du Maroc pour la récupération de Sebta et Mellilia et des îles y attenant “ sur la base du Droit international et conformément au traité d'amitié, de coopération et de bon voisinage signé avec l'Espagne”
Cependant, Madrid recourt à la politique de la canonnière en réponse aux initiatives marocaines prônant la nécessité du dialogue civilisationnel afin de parvenir à la solution inéluctable de la décolonisation. Récemment, une quatrième frégate militaire espagnole a été dépêchée à Mellilia. Le gouvernement et les médias espagnols ont pris ombrage du ton ferme, à l'égard des séquelles du colonialisme espagnol qui a caractérisé le discours du Trône. Notamment, la qualification de Sebta et Mellilia «d'enclaves usurpées devenues des foyers qui saignent notre économie nationale et des bases pour l'émigration clandestine et autres pratiques délictueuses». La presse madrilène ne s'y est guère trompée si l'on en juge par le ton de ses éditoriaux. El Mundo remarque «que si les allusions revendicatives étaient relativement fréquentes dans les interventions de Hassan II, jamais le père de l'actuel Roi n'avait osé user d'un ton si agressif…» El Païs estime pour sa part» qu'il serait illusoire d'espérer que le Maroc va cesser de revendiquer Sebta et Mellilia…et qu'il est impossible de dissocier le ton ferme (du discours royal) de la position espagnole dans le dossier du Sahara…”
Les enclaves à ce jour usurpées par l'Espagne ne peuvent échapper à la dialectique de l'Histoire qui a tourné la page de la colonisation. Il est à espérer que c'est la leçon que Mme Ann Palacio, ministre espagnole des Affaires étrangères, rapporte de son récent voyage aux Etats-Unis et de sa rencontre avec le secrétaire d'Etat américain Colin Powell. Celui-ci avait désamorcé le conflit maroco-espagnol au sujet de l'îlot Tourah, mais l'on ne sait si Rabat et Madrid se passeront ou non de Washington pour la poursuite des négociations prévues le 20 septembre à Madrid.
La politique espagnole se réfère au passé précolonial remontant au traité de Tordesillas entre Lisbonne et Madrid qui a renégocié en 1506 la bulle du pape Alexandre VI partageant en 1493 le monde entre le Portugal et l'Espagne. Selon ce traité qui relève, désormais, de la préhistoire, à l'ouest du Cap-verde Island s'étendaient les possessions espagnoles et à l'est, celles du Portugal ! Le pape Jules II a "béni" ce traité dont le seul apport était de déplacer la ligne de partage de 320 à 370 lieues du Cap-verde, 46° 30 à l'ouest de la ligne de Greenwich. Par le traité de Lisbonne de 1688, l'Espagne se voyait reconnaître l'occupation de Sebta opérée en 1580. Mellilia l'avait été en 1497, mais fut libérée en 1921 par Abdelkrim durant l'épopée de la guerre du Rif.
C'est sur cette panoplie juridique surannée que repose aujourd'hui la position de Madrid. Sur cette base, la diplomatie espagnole entend signifier au ministre des Affaires étrangères, M. Mohamed Benaïssa, que Sebta et Mellilia ainsi que les îles Jaffarines, ne figurent guère à l'ordre du jour des négociations de septembre. Toute autre est l'approche du Royaume du Maroc qui, fort de ses droits et de sa civilisation pérenne, préconise une approche sereine et moderniste. Comme l'a solennellement réaffirmé S.M. le Roi dans le dernier discours du Trône, “Le Maroc n'a eu de cesse, depuis son indépendance, de réclamer la fin de l'occupation par l'Espagne de Sebta, Mellilia et les îles avoisinantes spoliées dans le nord du Royaume. Il a choisi d'emprunter à cette fin la voie de la raison lucide et d'adopter une démarche pacifique et civilisée illustrée par la proposition sage de notre vénéré père Sa Majesté Hassan II -que Dieu ait son âme- appelant à instituer une cellule conjointe maroco-espagnole de réflexion pour trouver une solution au problème de ces zones occupées. Mais, à notre grand regret, poursuit S.M. le Roi, nous n'avons à ce jour pas trouvé une oreille attentive auprès de la partie espagnole pour régler la situation des enclaves usurpées devenues des foyers qui saignent notre économie nationale et des bases pour l'émigration clandestine et autre pratiques délictueuses”.
Dans sa déclaration exceptionnelle devant la Chambre des représentants, le Premier ministre M. Abderrahmane Youssoufi a réaffirmé la poursuite des efforts du Maroc pour la récupération de Sebta et Mellilia et des îles y attenant “ sur la base du Droit international et conformément au traité d'amitié, de coopération et de bon voisinage signé avec l'Espagne”
Cependant, Madrid recourt à la politique de la canonnière en réponse aux initiatives marocaines prônant la nécessité du dialogue civilisationnel afin de parvenir à la solution inéluctable de la décolonisation. Récemment, une quatrième frégate militaire espagnole a été dépêchée à Mellilia. Le gouvernement et les médias espagnols ont pris ombrage du ton ferme, à l'égard des séquelles du colonialisme espagnol qui a caractérisé le discours du Trône. Notamment, la qualification de Sebta et Mellilia «d'enclaves usurpées devenues des foyers qui saignent notre économie nationale et des bases pour l'émigration clandestine et autres pratiques délictueuses». La presse madrilène ne s'y est guère trompée si l'on en juge par le ton de ses éditoriaux. El Mundo remarque «que si les allusions revendicatives étaient relativement fréquentes dans les interventions de Hassan II, jamais le père de l'actuel Roi n'avait osé user d'un ton si agressif…» El Païs estime pour sa part» qu'il serait illusoire d'espérer que le Maroc va cesser de revendiquer Sebta et Mellilia…et qu'il est impossible de dissocier le ton ferme (du discours royal) de la position espagnole dans le dossier du Sahara…”
Les enclaves à ce jour usurpées par l'Espagne ne peuvent échapper à la dialectique de l'Histoire qui a tourné la page de la colonisation. Il est à espérer que c'est la leçon que Mme Ann Palacio, ministre espagnole des Affaires étrangères, rapporte de son récent voyage aux Etats-Unis et de sa rencontre avec le secrétaire d'Etat américain Colin Powell. Celui-ci avait désamorcé le conflit maroco-espagnol au sujet de l'îlot Tourah, mais l'on ne sait si Rabat et Madrid se passeront ou non de Washington pour la poursuite des négociations prévues le 20 septembre à Madrid.
