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Fès 1982 - Beyrouth 2002: deux Sommets, deux initiatives saoudiennes

Un air de déjà vu plane sur le Sommet arabe de Beyrouth qui devrait avaliser une initiative saoudienne, car vingt ans plus tôt, un autre Sommet arabe à Fès adoptait une autre initiative de paix, elle aussi présentée par un Prince héritier saoudien.

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Le plan Fahd, du nom de l'actuel Roi d'Arabie saoudite, alors Prince héritier, avait été lancé en 1981. Une première tentative d'en faire un plan arabe avait échoué, le Sommet arabe réuni à Fès en novembre de la même année n'ayant pas pu surmonter les dissensions. Le plan avait toutefois été adopté officiellement par les pays arabes quelques mois plus tard,en 1982, au cours d'un deuxième Sommet, également à Fès.
En février 2002, le Prince héritier d'Arabie Saoudite, propose par voie de presse une initiative basée sur «un retrait total (d'Israël) de tous les territoires occupés, en accord avec les résolutions de l'ONU, y compris Al-Qods, contre une pleine normalisation de nos relations». Cette initiative est saluée par Washington et la majorité des pays arabes la soutiennent. Tout de suite apparaît la nécessité qu'un Sommet arabe l'avalise pour qu'elle devienne un véritable plan de paix opérationnel. Même si elle n'a pas encore été développée en détail, l'offre de paix saoudienne, révélée par le Prince Abdallah au New York Times le 17 février dernier, rappelle «le plan Fahd». Rendu public le 7 août 1981, ce plan de huit points, admettait implicitement l'existence de l'Etat d'Israël en reconnaissant le «droit de tous les Etats de la région à vivre en paix».
Similitudes
Le plan, qui s'inspirait dans une large mesure de la résolution 242 du Conseil de sécurité de l'ONU, préconisait également la création d'un Etat palestinien avec pour capitale Al-Qods-est, qu'Israël avait annexée un an plus tôt. Le premier Sommet de Fès n'avait toutefois duré que quatre heures et s'était achevé par un échec, provoqué par le rejet du plan par ses adversaires les plus farouches, la Syrie, l'Algérie, la Libye, l'Irak et l'OLP qui demandaient que soit supprimé le point sept qui reconnait implicitement Israël.
Mais ce n'était que partie remise. Quelques mois plus tard, le plan était à l'ordre du jour d'un deuxième Sommet à Fès en 1982, qui l'adoptait, estimant qu'il n'impliquait aucune concession et qu'il était conforme à la résolution 242, acceptée en particulier par la Syrie. Probablement pour éviter un scénario semblable à celui du Sommet de Fès, le plan saoudien de 2002 a été débattu lors de réunions tenues du 8 au 10 mars au siège de la Ligue arabe au Caire. L'Arabie saoudite a ainsi accepté de prendre en compte une demande syrienne de remplacer l'expression «normalisation complète» par celle de «paix globale», cette dernière formulation se référant à des liens diplomatiques, ou de gouvernement à gouvernement, plutôt qu'à des liens de peuple à peuple. La formule retenue est celle de «retrait total contre une paix globale», a indiqué à l'AFP un responsable arabe, qui a souligné que la «normalisation» sera du ressort de la souveraineté de chaque pays arabe. Mis à part la Libye qui a émis des réserves, l'initiative saoudienne fait l'objet d'un consensus arabe, a indiqué ce responsable qui a participé à la réunion du Caire. L'Irak a décidé d'adopter une position de neutralité sur ce plan, espérant obtenir en retour une ferme dénonciation par le Sommet des menaces américaines contre l'Irak, a ajouté le responsable sous couvert de l'anonymat. Tous les autres pays arabes, notamment la Syrie, le Liban et le Soudan ont soutenu l'initiative. Si elle est entérinée par le Sommet, cette initiative deviendra un plan de paix doté d'un mécanisme d'application, qui devrait avoir un meilleur sort que le plan Fahd, voué à l'échec par l'invasion israélienne du Liban en 1982.
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