Les Editions Malika, spécialisées dans les Beaux-livres, offrent au lecteur, en cette fin d'année, un ouvrage superbe et une incursion dans le monde magique de la cuisine marocaine. Riche et varié, «Fès vu par sa cuisine» reflète la connaissance profonde de son auteur des traditions et us en cours dans les grandes maisons comme dans les humbles demeures.
Ayant vécu pendant plus de cinquante ans au Maroc et plus particulièrement à Fès, Zette Guinaudeau a côtoyé ses gens, ses maisons et a appris les secrets les plus gardées de sa cuisine. Elle a consacré une vingtaine d'années à observer, à essayer et à tester des recettes apprises auprès des cuisinières réputées et des maîtresses de maison. «Il serait temps, écrivait-elle dans le préambule de la première édition parue en 1957, de fixer la tradition de la cuisine à Fès avant qu'elle ne se transforme au contact des plats européens. Mets à base de chair très cuites, nappées de sauces mijotées, alourdies d'huile, de beurre et bigarrées d'épices, où le gingembre et le poivre s'allient avec le miel et le sucre, où l'accord des légumes ou des fruits ne sera à la viande qu'un accompagnement discret».
Et en fait, «Fès vu par sa cuisine» est un livre complet (206 pages). Des recettes tombées dans l'oubli ou simplifiées à l'extrême sont explicitées par l'auteur. Toutes les variantes des tagines, soupes, salades, couscous, gâteaux sont présentées. Zette Guinaudeau livre tous les détails de ces préparatifs qui font la réputation de telle ou telle cuisinière. L'ouvrage présente également ces tours de main transmis de génération en génération et qui permettent de réussir des plats d'une saveur inégalable.
Un ouvrage haut en couleurs
Le succès du livre ne s'est jamais démenti depuis sa première parution. Réédité à plusieurs reprises, l'ouvrage a réussi le pari d'être «épicé, haut en couleurs, et d'emporter les yeux, comme un tajine de Fès».
Observatrice avisée d'une société qu'elle a appris à connaître, à apprécier et à aimer au point d'en parler parfaitement la langue, Zette Guinaudeau est, à ce titre, un témoin priviligié de la société marocaine. Ainsi, et au-delà de toutes ces recettes amoureusement préparées, de ces ingrédients scrupuleusement respectés, «Fès vu par sa cuisine» restitue fidèlement un univers et une atmosphère uniques. Le livre offre des images fortes de la vie domestique, des saveurs et des odeurs des ruelles et des marchés de Fès au milieu du siècle dernier. Une époque saisie dans toute sa pureté et qui, par bien des aspects, a depuis lors, si peu ou prou changé. Ahmed Sefrioui écrivait ainsi, en 1957, dans la préface de la première édition : «Ce livre n'est pas un recueil à l'usage des bonnes ménagères. C'est une contribution à l'histoire de ce pays et un document d'une grande portée humaine». De ce fait, «Fès vu par sa cuisine» présente un intérêt patrimonial. «Festin fassi où la courtoisie des hôtes, l'opulence de la demeure, l'élégance du vêtement, la musique andalouse, la conversation, l'art culinaire, forment un tout, un sommet d'une riche culture».
Les illustrations, signées Jean-Emile Laurent, un peintre qui a longtemps vécu au Maroc, conférent au livre ce charme désuet d'antan. Elles sont autant d'hommages à toutes ces cuisinières de l'ombre qui élaborent des plats délicieux et fondants. Les Editions Malika ont eu bien raison de garder ces dessins d'origine qui complétent harmonieusement ce livre de cuisine unique. A savourer comme un met délicieux, bien de chez-nous.
Ayant vécu pendant plus de cinquante ans au Maroc et plus particulièrement à Fès, Zette Guinaudeau a côtoyé ses gens, ses maisons et a appris les secrets les plus gardées de sa cuisine. Elle a consacré une vingtaine d'années à observer, à essayer et à tester des recettes apprises auprès des cuisinières réputées et des maîtresses de maison. «Il serait temps, écrivait-elle dans le préambule de la première édition parue en 1957, de fixer la tradition de la cuisine à Fès avant qu'elle ne se transforme au contact des plats européens. Mets à base de chair très cuites, nappées de sauces mijotées, alourdies d'huile, de beurre et bigarrées d'épices, où le gingembre et le poivre s'allient avec le miel et le sucre, où l'accord des légumes ou des fruits ne sera à la viande qu'un accompagnement discret».
Et en fait, «Fès vu par sa cuisine» est un livre complet (206 pages). Des recettes tombées dans l'oubli ou simplifiées à l'extrême sont explicitées par l'auteur. Toutes les variantes des tagines, soupes, salades, couscous, gâteaux sont présentées. Zette Guinaudeau livre tous les détails de ces préparatifs qui font la réputation de telle ou telle cuisinière. L'ouvrage présente également ces tours de main transmis de génération en génération et qui permettent de réussir des plats d'une saveur inégalable.
Un ouvrage haut en couleurs
Le succès du livre ne s'est jamais démenti depuis sa première parution. Réédité à plusieurs reprises, l'ouvrage a réussi le pari d'être «épicé, haut en couleurs, et d'emporter les yeux, comme un tajine de Fès».
Observatrice avisée d'une société qu'elle a appris à connaître, à apprécier et à aimer au point d'en parler parfaitement la langue, Zette Guinaudeau est, à ce titre, un témoin priviligié de la société marocaine. Ainsi, et au-delà de toutes ces recettes amoureusement préparées, de ces ingrédients scrupuleusement respectés, «Fès vu par sa cuisine» restitue fidèlement un univers et une atmosphère uniques. Le livre offre des images fortes de la vie domestique, des saveurs et des odeurs des ruelles et des marchés de Fès au milieu du siècle dernier. Une époque saisie dans toute sa pureté et qui, par bien des aspects, a depuis lors, si peu ou prou changé. Ahmed Sefrioui écrivait ainsi, en 1957, dans la préface de la première édition : «Ce livre n'est pas un recueil à l'usage des bonnes ménagères. C'est une contribution à l'histoire de ce pays et un document d'une grande portée humaine». De ce fait, «Fès vu par sa cuisine» présente un intérêt patrimonial. «Festin fassi où la courtoisie des hôtes, l'opulence de la demeure, l'élégance du vêtement, la musique andalouse, la conversation, l'art culinaire, forment un tout, un sommet d'une riche culture».
Les illustrations, signées Jean-Emile Laurent, un peintre qui a longtemps vécu au Maroc, conférent au livre ce charme désuet d'antan. Elles sont autant d'hommages à toutes ces cuisinières de l'ombre qui élaborent des plats délicieux et fondants. Les Editions Malika ont eu bien raison de garder ces dessins d'origine qui complétent harmonieusement ce livre de cuisine unique. A savourer comme un met délicieux, bien de chez-nous.
