Par ailleurs, le mouvement syndical au Maroc comme tout mouvement est le produit d'un contexte socio-politique bien déterminé en tant que mouvement qui remplit dans la société marocaine une fonction.
Un peu d'histoire est nécessaire pour comprendre l'évolution qu'a connue ce mouvement au Maroc.
Le mouvement ouvrier est apparu au Maroc dans les années 20, qui coïncident aussi avec les premières vagues de l'émigration marocaine qui s'est installée en ville en raison de leur appauvrissement par la dépossession de leur terre et par la lourdeur des prélèvements.
Au début du protectorat, et en l'absence de la reconnaissance de droit syndical, diverses organisations de travailleurs européens ont constitué des associations qui les représentaient. Ce syndicalisme des associations manquait d'efficacité, il lui fallait un point d'appui en métropole, où se trouvait la solution des problèmes que connaissait la
classe ouvrière.
Ainsi, la C.G.T. a créé une entité locale dénommée l'Union départementale de la C.G.T. (U.D.G.T).
Mais les grèves de 1936 ont eu pour conséquence la proclamation du droit syndical pour les Européens seulement et non pour les Marocains (Dahir du 25 juin 1938).
Devant cette interdiction, le premier combat des Marocains était d'obtenir la liberté syndicale.
En 1946, l'U.D.C.G.T devient l'Union générale des syndicats confédérés du Maroc (U.G.S.C.M) à laquelle adhérèrent les Marocains poussés dit-on par le résident général Erik Labonne : «visitant les usines, il lançait aux travailleurs marocains d'un air engagent à la C.G.T. à la C.G.T.» pour lui le syndicalisme pouvait détourner les Marocains du nationalisme véhiculé par les partis politiques.
Dans cette atmosphère, problèmes syndicaux et questions politiques sont posés simultanément par la force des choses.
En 1945, le syndicalisme marocain prend une part directe aux luttes de libération pour donner naissance, 10 ans plus tard en 1955, à l'Union marocaine du travail (U.M.T).
Une fois l'indépendance acquise, le mouvement syndical s'est retrouvé uni en une seule centrale (U.M.T) qui rassemble tous les travailleurs du Maroc, tous unis pour un seul objectif : l'amélioration des conditions socio-économiques de la classe ouvrière.
Ce monosyndicalisme a été encouragé par certains dirigeants du parti de l'Istiqlal avant son éclatement en 1959 qui voulaient faire du syndicat un simple outil parmi d'autres pour atteindre son but principal, la prise du pouvoir.
Une des principales originalités du mouvement syndical marocain, c'est qu'il a lutté non seulement pour l'amélioration des conditions de la classe ouvrière, mais aussi pour l'indépendance du pays. Le mouvement syndical était donc engagé dans deux voies : l'une la défense des salariés, l'autre la participation à l'effort national de conquête de l'indépendance politique.
Ainsi, il s'avère que le problème majeur du mouvement syndical est alors à l'origine d'organiser la lutte sociale et politique.
Face au multipartisme, l'unité syndicale ne résistera pas longtemps, car chaque parti politique qui se dit de masse a besoin de son propre syndicat, en vue de consolider sa base populaire, et c'est ce qui va se produire à partir de 1959, date de l'éclatement du parti de l'Istiqlal.
En raison de déviationnisme de l'action syndicale, l'U.G.T.M est né le 20 mars 1960 pour réformer le paysage syndical et limiter le syndicat à sa mission principale qui est la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs.
Avant la naissance de l'U.G.T.M, plusieurs formations politiques tentent à leur tour de mettre sur pied leur propre organisation syndicale, mais seul l'U.G.T.M représente quelque chose en raison de son assise sociale.
En 1978, une nouvelle centrale est née qui prétend être un syndicat «engagé» la C.D.T a voulu donner un autre souffle au mouvement syndical marocain.
Ainsi, et dès sa constitution en novembre 1978 avec le soutien de l'USFP, la C.D.T appelait à des grèves en vue d'imposer son existence.
Si l'U.M.T a opté depuis 1963 pour un syndicalisme autonome, la C.D.T et l'U.G.T.M se démarquent par leurs engagements, ce qui leur a permis de renforcer leur place dans divers secteurs. Par ailleurs, malgré que le nombre de syndicats dépasse vingt centrales, seul le trio syndical (U.M.T, U.G.M.T, C.D.T) représente une force incontournable, avec qui on négocie et on signe les accords et les déclarations.
En guise de conclusion, on peut dire que le syndicalisme marocain a canalisé l'action des travailleurs marocains dans la lutte pour l'indépendance, contribué à leur prise de conscience politique, assuré dans les conditions difficiles la liaison entre le mouvement ouvrier et la résistance, il a popularisé après 1956 un certain nombre de revendication : la sécurité sociale, les conventions collectives, l'échelle mobile des prix et salaires, tout en obtenant partiellement l'élimination des discriminations qui séparaient travailleurs marocains et étrangers, le nord et le sud du pays, il a marqué de son empreinte la politique socio-économique de l'Etat des premières années de l'indépendance. Mais le développement l'a placé devant des problèmes nouveaux que le mouvement syndical n'a pas pu résoudre.
Ainsi, le syndicalisme traverse depuis les années 80 une crise profonde (scission, baisse d'adhérents, recul du militantisme, chômage…) aujourd'hui, le syndicalisme se trouve dans une situation difficile, en raison des enjeux économique (mondialisation, flexibilité) pour dépasser cette situation, les syndicats doivent repenser leurs méthodes et démocratiser leurs pratiques par l'adoption d'un syndicalisme de dialogue et de partenariat.
Un peu d'histoire est nécessaire pour comprendre l'évolution qu'a connue ce mouvement au Maroc.
Le mouvement ouvrier est apparu au Maroc dans les années 20, qui coïncident aussi avec les premières vagues de l'émigration marocaine qui s'est installée en ville en raison de leur appauvrissement par la dépossession de leur terre et par la lourdeur des prélèvements.
Au début du protectorat, et en l'absence de la reconnaissance de droit syndical, diverses organisations de travailleurs européens ont constitué des associations qui les représentaient. Ce syndicalisme des associations manquait d'efficacité, il lui fallait un point d'appui en métropole, où se trouvait la solution des problèmes que connaissait la
classe ouvrière.
Ainsi, la C.G.T. a créé une entité locale dénommée l'Union départementale de la C.G.T. (U.D.G.T).
Mais les grèves de 1936 ont eu pour conséquence la proclamation du droit syndical pour les Européens seulement et non pour les Marocains (Dahir du 25 juin 1938).
Devant cette interdiction, le premier combat des Marocains était d'obtenir la liberté syndicale.
En 1946, l'U.D.C.G.T devient l'Union générale des syndicats confédérés du Maroc (U.G.S.C.M) à laquelle adhérèrent les Marocains poussés dit-on par le résident général Erik Labonne : «visitant les usines, il lançait aux travailleurs marocains d'un air engagent à la C.G.T. à la C.G.T.» pour lui le syndicalisme pouvait détourner les Marocains du nationalisme véhiculé par les partis politiques.
Dans cette atmosphère, problèmes syndicaux et questions politiques sont posés simultanément par la force des choses.
En 1945, le syndicalisme marocain prend une part directe aux luttes de libération pour donner naissance, 10 ans plus tard en 1955, à l'Union marocaine du travail (U.M.T).
Une fois l'indépendance acquise, le mouvement syndical s'est retrouvé uni en une seule centrale (U.M.T) qui rassemble tous les travailleurs du Maroc, tous unis pour un seul objectif : l'amélioration des conditions socio-économiques de la classe ouvrière.
Ce monosyndicalisme a été encouragé par certains dirigeants du parti de l'Istiqlal avant son éclatement en 1959 qui voulaient faire du syndicat un simple outil parmi d'autres pour atteindre son but principal, la prise du pouvoir.
Une des principales originalités du mouvement syndical marocain, c'est qu'il a lutté non seulement pour l'amélioration des conditions de la classe ouvrière, mais aussi pour l'indépendance du pays. Le mouvement syndical était donc engagé dans deux voies : l'une la défense des salariés, l'autre la participation à l'effort national de conquête de l'indépendance politique.
Ainsi, il s'avère que le problème majeur du mouvement syndical est alors à l'origine d'organiser la lutte sociale et politique.
Du monosyndicalisme au pluralisme syndical
Face au multipartisme, l'unité syndicale ne résistera pas longtemps, car chaque parti politique qui se dit de masse a besoin de son propre syndicat, en vue de consolider sa base populaire, et c'est ce qui va se produire à partir de 1959, date de l'éclatement du parti de l'Istiqlal.
En raison de déviationnisme de l'action syndicale, l'U.G.T.M est né le 20 mars 1960 pour réformer le paysage syndical et limiter le syndicat à sa mission principale qui est la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs.
Avant la naissance de l'U.G.T.M, plusieurs formations politiques tentent à leur tour de mettre sur pied leur propre organisation syndicale, mais seul l'U.G.T.M représente quelque chose en raison de son assise sociale.
En 1978, une nouvelle centrale est née qui prétend être un syndicat «engagé» la C.D.T a voulu donner un autre souffle au mouvement syndical marocain.
Ainsi, et dès sa constitution en novembre 1978 avec le soutien de l'USFP, la C.D.T appelait à des grèves en vue d'imposer son existence.
Si l'U.M.T a opté depuis 1963 pour un syndicalisme autonome, la C.D.T et l'U.G.T.M se démarquent par leurs engagements, ce qui leur a permis de renforcer leur place dans divers secteurs. Par ailleurs, malgré que le nombre de syndicats dépasse vingt centrales, seul le trio syndical (U.M.T, U.G.M.T, C.D.T) représente une force incontournable, avec qui on négocie et on signe les accords et les déclarations.
En guise de conclusion, on peut dire que le syndicalisme marocain a canalisé l'action des travailleurs marocains dans la lutte pour l'indépendance, contribué à leur prise de conscience politique, assuré dans les conditions difficiles la liaison entre le mouvement ouvrier et la résistance, il a popularisé après 1956 un certain nombre de revendication : la sécurité sociale, les conventions collectives, l'échelle mobile des prix et salaires, tout en obtenant partiellement l'élimination des discriminations qui séparaient travailleurs marocains et étrangers, le nord et le sud du pays, il a marqué de son empreinte la politique socio-économique de l'Etat des premières années de l'indépendance. Mais le développement l'a placé devant des problèmes nouveaux que le mouvement syndical n'a pas pu résoudre.
Ainsi, le syndicalisme traverse depuis les années 80 une crise profonde (scission, baisse d'adhérents, recul du militantisme, chômage…) aujourd'hui, le syndicalisme se trouve dans une situation difficile, en raison des enjeux économique (mondialisation, flexibilité) pour dépasser cette situation, les syndicats doivent repenser leurs méthodes et démocratiser leurs pratiques par l'adoption d'un syndicalisme de dialogue et de partenariat.
