Menu
Search
Mardi 14 Mai 2024
S'abonner
close
Accueil next Naissance de SAR Lalla Khadija

Gare routière de Salé: halte à l'anarchie

Salé, réputé de ville dortoir, se réveille subitement, à la veille des jours fériés. Un mouvement humain incessant est perceptible dans les grandes artères de la cité. On reconnaît ces gens portant des sacs et des valises, traversant la chaussée en coura

No Image
Salé étant un havre pour l'exode rural, une grande part des habitants voyagent surtout à l'occasion de l'Aïd, pour visiter la famille au Bled. Tous prennent d'assaut les points de départ.
Salé, ville cosmopolite de près d'un million d'habitants, dispose de deux petites gares de chemin de fer et d'une seule gare routière. Si l'ONCF parvient malgré tout à répondre à la demande, il n'en est pas de même pour la gare routière.
Les gens sont frustrés par le service et par la faiblesse de la flotte. Comment cela?
La gare routière est installée sur une petite colline en plein cœur de la grande Salé. Elle a été construite en 1990 par la Communauté urbaine. L'étude de rentabilité a été faite sur la base d'hypothèses d'une flotte journalière de 200 transitaires, 3 lignes internationales et 10 soukiers.
L'inauguration de réalisation été cueillie comme un triomphe contre le calvaire, sachant qu'auparavant il fallait descendre jusqu'à la gare routière de Rabat.
Mais, au fil des années, la joie se rétrécissait comme une peau de chagrin le nombre d'autocars mis à la disposition des usagers est très insuffisant. Aujourd'hui, ils sont au total...17 unités !
Le voyageur est soumis à l'enfer. Il ne comprend pas les raisons d'une telle situation. Il pointe un doigt accusateur vers la direction de la gare, «qui ne met pas assez de véhicule à la disposition du public». Ces accusations sont-elles fondées? Qu'en est-il au juste?
Ce sont les questions que nous nous étions posées avant d'entreprendre nos investigations. Celles-ci a un lien de cause à effet avec le contrôle.
Le directeur de la gare, M. Aziz Zaïdi, envie la gare routière de Rabat qui fait 200 autocars par jour et dans l'ordre total svp!. Et pour cause, la mobilisation des différents intervenants dans le contrôle qui se fait de manière systématique et draconienne. A Salé, les transporteurs sévissent en toute...impunité.
Comment cela?
Normalement, obligation est faite pour tout autocar désirant faire escale dans une ville de passer par la gare routière.
Or, non seulement les transporteurs faisant escale à Salé ne s'astreignent pas cette obligation, mais ils viennent embarquer, sans vergogne, la clientèle devant la gare elle-même, au mépris de la loi et de la déontologie. EN plein jour, de surcroît!
La direction de la gare routière n'arrive pas à digérer la brimade humiliante.
Elle ne comprend pas non plus le mutisme des milieux concernés devant ces actes de vandalisme commercial, auquel se livrent ces pirates enragés qui font perdre à la gare, et partant à la communauté, des rentrées de fonds précieuses, nécessaires pour l'amortissement de la gare et pour la gestion de cet édifice public bâti rubis sur ongle a par l'argent du...contribuable.
La direction de la gare assiste impuissante donc à cette anarchie qui la dépasse, sachant qu'elle n'a ni les moyens ni le pouvoir pour la contrecarrer.
L'anarchie atteint son paroxysme les jours de fêtes. Un magma humain qui s'arrache les quelques billets disponibles.
Les vendeurs au marché noir et autres au pic pocket trouvent dans la confusion une aubaine inespérée.
«Si cette situation devait perdurer, elle risquerait de réduire à néant l'effort de redressement entrepris par la direction de la gare», se lamenta Aziz Zaïdi. Un effort qui s'est traduit par une amélioration de la trésorerie devenue excédentaire après tant d'années de déficits récurrents.
Quelle solution pour éradiquer cette anarchie?
La direction de la gare en énumère deux : que les services de contrôle routier assument leur responsabilité ! Que le système de tickets «Toutes directions» soit abandonné et chaque autocar disposera alors de son propre carnet.
Pourquoi ne pas entrevoir carrément l'information de la billetterie, à l'instar de l'ONCF, afin de mettre définitivement un terme à la fraude?
Au-delà de ce désordre qui concerne un service public, c'est l'image de la ville voire du pays qui est concernée. Qu'on se le dise ! Une gare routière, portuaire, ferroviaire ou aérienne, donne la première impression vraie ou fausse, pour le voyageur concernant le pays visité. C'est la vitrine qui dément ou confirme les...préjugés.
Préserver aux gares de Salé leur souveraineté, sur leur territoire, c'est contribuer à l'embellissement de l'image de la cité qui dispose de potentialités économiques énormes, non encore exploitées, justement à cause du désordre dont souffre la jumelle de la capitale dans certains secteurs vitaux.
Lisez nos e-Papers