Menu
Search
Jeudi 25 Décembre 2025
S'abonner
close
Jeudi 25 Décembre 2025
Menu
Search

Goytisolo, l'auteur rebelle espagnol publie prochainement un texte sur « El Pais »

A Tanger, où il a pris ses quartiers d'été, l'écrivain espagnol qui vit au Maroc, Juan Goytisolo, a appris la nouvelle. Non loin de là, au large de Tétouan, l'armée espagnole avait envahi, au petit matin du mercredi 17 juillet, l'îlot Leïla et délogé la

No Image
L'intellectuel engagé, devenu par ses prises de position une sorte de mauvaise conscience du royaume ibérique, pouvait-il rester silencieux, ne pas s'exprimer sur un tel coup de force militaire survenu à l'aube et surtout au 21ème siècle ? Ce jeudi matin, nous avons pris langue avec cet auteur qui a coutume de dire que sa « patrie est la langue de Cervantès » et de se décrire comme « un oiseau solitaire ». Nous avons donc sollicité la réaction de Juan Goytisolo, celui-là qui a arpenté en mars dernier les territoires occupés palestiniens et Israël pour raconter magnifiquement sur les colonnes du quotidien « Le Monde » l'occupation. Au téléphone, l'auteur, récompensé récemment pour son talent de rebelle par le prix Octavio Paz, est hésitant. Non pas qu'il ait une idée claire et précise « sur une affaire grave », mais il préfère, nous explique-t-il, réagir « par l'écriture ». D'ailleurs, nous a-t-il appris, il est en train de mettre en mots sa réflexion sur l'affaire Leïla –« le texte sera prêt dans deux ou trois jours »- qu'il publiera incessamment sur les colonnes de « El Pais ». Hier, ce quotidien madrilène avait publié, sur la même question, l'article d'une historienne espagnole évoquant « le faux contentieux de l'île Perejil », ce rocher sur lequel « l'Espagne n'a jamais exercé de droit de souveraineté ».
Quel rôle pour les intellectuels ?
L'écriture comme arme essentielle de combat, telle est celle de Goytisolo qui est membre du Parlement international des écrivains. L'homme préfère l'écrit à l'oral même s'il fait partie de ceux qui ont milité pour que la place Jamaa El Fna, à Marrakech où il vit depuis de longues années, soit inscrite au patrimoine universel oral… « Depuis que je vis à Marrakech, on m'appelle El Mauro.
Et lorsque je vivais en France, on me qualifiait de afrancesado », déclarait-il, il y a quelques années, à un journal de l'Hexagone.
Les critiques littéraires reconnaissent aisément à cet écrivain « la liberté de l'exilé ».
Il n'a pas l'habitude de mâcher ses mots ni de masquer sa pensée lorsqu'il explore l'injustice. Ses textes sur Sarajevo ou encore son ouvrage consacré à la guerre civile en Algérie (publié en 1994) en témoignent.
A toutes les rencontres hispano-marocaines, l'interrogation résonne comme un vœu pieux. Quel rôle des intellectuels des deux rives peuvent-ils jouer dans le rapprochement de deux pays condamnés à s'entendre ? Aujourd'hui plus que jamais et à l'aune d'une actualité aux accents anachroniques, la réponse à ce questionnement est une urgence…


Lisez nos e-Papers