L'hommage qui a été rendu vendredi à Allal Yaâla, l'un des vétérans de Nass El Ghiwane à l'initiative du Syndicat libre des musiciens marocains, est une reconnaissance explicite d'une tradition musicale singulière.
En effet, depuis le début des années soixante dix, les Rolling Stones du Maroc, pour reprendre le qualificatif du metteur en scène américain Martin Scorsese, ne finissent pas de susciter l'enthousiasme d'un public otage d'un état de transe (hal) grâce à des rythmes d'un autre temps.
Grâce à la participation à cette soirée des groupes Jil Jilala, Tagada, Siham, Ljwad et Islane, ce jubilé a pris toute l'allure de la réhabilitation d'une musique, d'un patrimoine, d'un genre. Ces différents registres sont de la fête et ont rivalisé de magnificence pour enivrer l'auditoire et l'installer dans une atmosphère de recueillement et d'apothéose.
La carrière ghiwanienne, qui s'inspire du patrimoine musical populaire (h'madcha, gnaoua, aita, melhoun) et des rythmes soufis, a connu une gloire incontestable qu'elle doit en partie à sa grande richesse. Certes, mais elle est en proie depuis quelques années à des accidents de parcours dus aux inévitables mutations socioculturelles, au changement du goût public, à la surmédiatisation de la chanson moderne et ...à la disparition de Boujmiï et Larbi Batma, deux piliers de l'ensemble mythique.
Les cinq membres fondateurs de Nass El Ghiwane qui ont, à la faveur d'instruments traditionnels (tambourins, sentir, tam-tam et banjo), renverse les formes de la chanson marocaine, ne savaient pas qu'ils allaient constituer un phénomène de société et une révolution dans les rythmes marocains.
Toutefois, le décès de Boujmiï et de Batma, et le départ volontaire d'Abderrahman Kirouj dit Paco ensuite, ont certainement eu un effet sur la production des fils du Hay Mohammadi. Il fallait toute la modération d'Omar Sayed et la force tranquille d'Allal pour éviter un arrêt de parcours et permettre une continuité difficile certes, mais bien possible.
D'ailleurs, les rythmes ghiwaniens fascinent toujours une partie de la jeunesse marocaine.
Ainsi, loin d'être rangée dans les confins de l'Histoire, l'expérience ghiwanienne continue de creuser, bon an mal an, son chemin dans la création et l'innovation.
Les vétérans Omar et Allal œuvrent en harmonie avec les deux nouvelles recrues Rachid Batma, frère de Larbi, et Redouane auquel incombe la tâche ardue de remplacer Paco, maître incontestable du hajhouj.
Né en 1941, l'artiste Allal s'est très tôt essayé à un instrument de fortune, comme beaucoup de ses enfants du quartier populaire Hay Mohammadi. Le luth était son premier vrai instrument de musique.
La force douce de Nass El Ghiwane a appris les règles de la musique dans les années 60 à partir d'un manuel. Il fait une incursion au théâtre comme compositeur dans les pièces de Tayeb Saddiki. C'est là qu'il rencontre Boujmiï et L. Batma, membres de la troupe de l'homme de théâtre marocain.
Grâce au sentir, son instrument de prédilection, il va apporter une touche singulière qui contribuera, par la suite, à faire de Nass El Ghiwane un phénomène musical dont la renommée dépassera les frontières.
Allal est considéré par les mélomanes et les connaisseurs comme un musicien qui force l'admiration par sa modestie et son talent immense (le luth et le violon n'ont aucun secret pour lui) mais aussi comme une véritable encyclopédie et une mémoire vivante de Nass El Ghiwane.
En effet, depuis le début des années soixante dix, les Rolling Stones du Maroc, pour reprendre le qualificatif du metteur en scène américain Martin Scorsese, ne finissent pas de susciter l'enthousiasme d'un public otage d'un état de transe (hal) grâce à des rythmes d'un autre temps.
Grâce à la participation à cette soirée des groupes Jil Jilala, Tagada, Siham, Ljwad et Islane, ce jubilé a pris toute l'allure de la réhabilitation d'une musique, d'un patrimoine, d'un genre. Ces différents registres sont de la fête et ont rivalisé de magnificence pour enivrer l'auditoire et l'installer dans une atmosphère de recueillement et d'apothéose.
La carrière ghiwanienne, qui s'inspire du patrimoine musical populaire (h'madcha, gnaoua, aita, melhoun) et des rythmes soufis, a connu une gloire incontestable qu'elle doit en partie à sa grande richesse. Certes, mais elle est en proie depuis quelques années à des accidents de parcours dus aux inévitables mutations socioculturelles, au changement du goût public, à la surmédiatisation de la chanson moderne et ...à la disparition de Boujmiï et Larbi Batma, deux piliers de l'ensemble mythique.
Les cinq membres fondateurs de Nass El Ghiwane qui ont, à la faveur d'instruments traditionnels (tambourins, sentir, tam-tam et banjo), renverse les formes de la chanson marocaine, ne savaient pas qu'ils allaient constituer un phénomène de société et une révolution dans les rythmes marocains.
Toutefois, le décès de Boujmiï et de Batma, et le départ volontaire d'Abderrahman Kirouj dit Paco ensuite, ont certainement eu un effet sur la production des fils du Hay Mohammadi. Il fallait toute la modération d'Omar Sayed et la force tranquille d'Allal pour éviter un arrêt de parcours et permettre une continuité difficile certes, mais bien possible.
D'ailleurs, les rythmes ghiwaniens fascinent toujours une partie de la jeunesse marocaine.
Ainsi, loin d'être rangée dans les confins de l'Histoire, l'expérience ghiwanienne continue de creuser, bon an mal an, son chemin dans la création et l'innovation.
Les vétérans Omar et Allal œuvrent en harmonie avec les deux nouvelles recrues Rachid Batma, frère de Larbi, et Redouane auquel incombe la tâche ardue de remplacer Paco, maître incontestable du hajhouj.
Né en 1941, l'artiste Allal s'est très tôt essayé à un instrument de fortune, comme beaucoup de ses enfants du quartier populaire Hay Mohammadi. Le luth était son premier vrai instrument de musique.
La force douce de Nass El Ghiwane a appris les règles de la musique dans les années 60 à partir d'un manuel. Il fait une incursion au théâtre comme compositeur dans les pièces de Tayeb Saddiki. C'est là qu'il rencontre Boujmiï et L. Batma, membres de la troupe de l'homme de théâtre marocain.
Grâce au sentir, son instrument de prédilection, il va apporter une touche singulière qui contribuera, par la suite, à faire de Nass El Ghiwane un phénomène musical dont la renommée dépassera les frontières.
Allal est considéré par les mélomanes et les connaisseurs comme un musicien qui force l'admiration par sa modestie et son talent immense (le luth et le violon n'ont aucun secret pour lui) mais aussi comme une véritable encyclopédie et une mémoire vivante de Nass El Ghiwane.
