Nous sommes à Marrakech, dans un quartier populaire de la médina. Meryam âgée de 12 ans est pleine de joie et d'entrain. Elle est studieuse et illumine la vie de son père Sidi Ahmed et de sa mère Lalla Fatima. D'un coup, le destin la prive de son père décédé dans un accident terrible de la circulation. La vie change. Lalla Fatima est contrainte de travailler très dur pour survivre. Son mari n'avait ni sécurité sociale ni un compte bancaire. Il ne possédait que son intégrité. L'existence se transforme en un long cauchemar et Myriam n'est plus l'enfant gâtée et l'élève brillante. La faim la torture. Elle souhaite devenir comme les ces filles joie qu'elle rencontre dans le salon de coiffure. Amina l'attire particulièrement. Celle-ci lui apprend «l'art» de pratiquer le plus vieux métier du monde. Myriam quitte l'école. À 15 ans, elle a perdu toute innocence. Sa mère préfère se taire. Elle se résigne à prendre un repos après des années de souffrance. Quelques années plus tard, Amina meurt après une grande lutte contre une maladie incurable. Myriam ressent une grande douleur lui brisant le cœur. Des semaines après, elle rencontre Paul, un comptable français. Amoureux l'un de l'autre. Ils se marient et ont une petite fille « Sara ». Cependant, la mort la prive une fois encore d'un être qui lui est cher après cinq ans de mariage. Elle sombre dans le désespoir pendant plus d'un an. Ses économies s'épuisent. Le malheur rôde encore autour d'elle. Lalla Fatima est atteinte d'une tumeur au cerveau. Il n'y a plus aucun espoir pour la sauver. Meryam ne veut pas renoncer. Elle vend l'appartement pour l'hospitaliser. Quelques semaines plus tard, elle n'a plus rien ni maison ni maman. Elle envoie sa fille chez sa belle-mère à Paris et se perd de nouveau dans le tourbillon de la prostitution et du malheur jusqu'à ce qu'elle rencontre Rachid avec qui elle se sent heureuse. Mais, il n'est qu'un proxénète qui profite d'elle et la quitte au bout de quelques mois pour épouser une « riche héritière ». Myriam est plus que jamais malheureuse. Elle n'a plus de nouvelles de sa fille. Elle décide de se suicider. Elle avale des cachets de somnifères. Quelques instants plus tard, elle entend de loin les voix de sa fille et de sa belle-mère la priant d'ouvrir. Mais…
Un cri de désespoir
L'histoire est un cri de désespoir et d'indignation. Farida Diouri décrit les sentiments minutieusement. Elle incrimine la société toute entière surtout ceux qui se permettent de juger les autres sans connaissance de cause. Farida Diouri semble défendre les prostitués, une catégorie marginalisée, rayée de la société. Myriam est présentée en tant que victime. Le lecteur se demande s'il faut « haïr » ou compatir aux malheurs des filles de joie. Or, Myriam n'avait-elle vraiment aucune issue ? Elle s'est révoltée. Elle a cru qu'elle va mener une vie aisée sans risque. Elle ne s'est nullement souciée des retombées de ses actes. Elle aurait pu résister à la faim et à la souffrance pour préserver sa dignité. D'ailleurs, elle a souffert beaucoup plus en se prostituant. Myriam ne doit pas être perçue en tant que victime de la pauvreté et des mutations de la société. En fait, à travers l'histoire des sous-thèmes sont soulignés : l'éclatement de la famille, la dégradation des mœurs, la médisance, la corruption… «…Ce sont des êtres ignares, des corrompus et des voleurs sans aucune conscience, des trafiquants de drogue notoires, des bêtes enragés. Tout le monde le sait, mais ces dépravés sont estimés, respectés car ils possèdent l'arme universelle : l'argent qui achète tous les êtres humains… ».
La solidarité par ailleurs, n'est plus de mise. Myriam et sa mère auraient pu mener une autre vie si la famille les a prises en charge. Si Sidi Ahmed travaillait dans une entreprise qui respecte les règles, Myriam ne serait peut-être pas devenue prostituée après son décès. La mort est présentée en tant que sources de malheur.
C'est un désastre pour les proches non seulement affectivement mais aussi matériellement. Mais, tant que la foi en Dieu existe, la vie continue « Les élus de Dieu ont de la chance d'échapper, très tôt, à cette vie qui ne mérite pas d'être vécue. À cet enfer qui nous étouffe chaque jour un peu plus et devant lequel nous sommes si impuissants. Que pouvons-nous faire d'autre à part prier ? ».
Un cri de désespoir
L'histoire est un cri de désespoir et d'indignation. Farida Diouri décrit les sentiments minutieusement. Elle incrimine la société toute entière surtout ceux qui se permettent de juger les autres sans connaissance de cause. Farida Diouri semble défendre les prostitués, une catégorie marginalisée, rayée de la société. Myriam est présentée en tant que victime. Le lecteur se demande s'il faut « haïr » ou compatir aux malheurs des filles de joie. Or, Myriam n'avait-elle vraiment aucune issue ? Elle s'est révoltée. Elle a cru qu'elle va mener une vie aisée sans risque. Elle ne s'est nullement souciée des retombées de ses actes. Elle aurait pu résister à la faim et à la souffrance pour préserver sa dignité. D'ailleurs, elle a souffert beaucoup plus en se prostituant. Myriam ne doit pas être perçue en tant que victime de la pauvreté et des mutations de la société. En fait, à travers l'histoire des sous-thèmes sont soulignés : l'éclatement de la famille, la dégradation des mœurs, la médisance, la corruption… «…Ce sont des êtres ignares, des corrompus et des voleurs sans aucune conscience, des trafiquants de drogue notoires, des bêtes enragés. Tout le monde le sait, mais ces dépravés sont estimés, respectés car ils possèdent l'arme universelle : l'argent qui achète tous les êtres humains… ».
La solidarité par ailleurs, n'est plus de mise. Myriam et sa mère auraient pu mener une autre vie si la famille les a prises en charge. Si Sidi Ahmed travaillait dans une entreprise qui respecte les règles, Myriam ne serait peut-être pas devenue prostituée après son décès. La mort est présentée en tant que sources de malheur.
C'est un désastre pour les proches non seulement affectivement mais aussi matériellement. Mais, tant que la foi en Dieu existe, la vie continue « Les élus de Dieu ont de la chance d'échapper, très tôt, à cette vie qui ne mérite pas d'être vécue. À cet enfer qui nous étouffe chaque jour un peu plus et devant lequel nous sommes si impuissants. Que pouvons-nous faire d'autre à part prier ? ».
