Le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde poursuit sa préparation pour se tenir du 31 mai au 8 juin 2002, toujours dans cet esprit de rencontre des peuples, de connaissance mutuelle de leurs cultures en traçant la voie d'une volonté partagée de paix dans le monde. Ceci se déroule dans ce climat, général au pays, d'affliction, de révolte et d'indignation causées par le drame palestinien. Le Festival mène à sa manière son combat pour la paix, et place cette nouvelle édition sous le thème : «Les voies de la sagesse». Elles peuvent peut-être se dessiner encore dans le monde, malgré la folie meurtrière que subit aujourd'hui la Palestine. Le Festival se veut, disent les organisateurs, «un événement qui tente humblement, à partir de Fès, d'apporter sa pierre à l'édification d'une nouvelle vision du monde, en faveur de la réconciliation universelle». Son concept directeur «est celui de la découverte des cultures et traditions universelles dans ce qu'elles ont de sacré et de spirituel. (...). A l'opposé de tout ethnocentrisme culturel, il offre à des traditions venues des quatre coins de la planète, un terreau d'expression fertile, où dans la reconnaissance des différences et de la spécificité, s'affirment des modes de communication fondés non seulement sur le respect, mais sur une sincère estime de l'autre».
L'originalité cette année dans le programme musical est la participation d'enfants, idée du nouveau Directeur du Festival Ahmed Saâd Zniber, qui a tenu à faire rejoindre la voix enfantine, porteuse d' innocence et de sincérité, sur le voies de la paix et de la sagesse. A cette nouveauté est donnée d'autant plus d'importance qu'elle s'attribue à la cérémonie d'ouverture. Le Festival s'ouvrira donc par un choeur d'enfants de Fès interprétant «Le voyage nocturne», sous la direction du compositeur et musicien turc Kudsi Erguner. Cette création d'Erguner, virtuose du ney, est issue de chants sacrés de la Turquie ottomane, tirés de textes et miniatures du 12ème et 13èmes siècles. Instruit en soufisme et traducteur d'extraits du recueil de contes spirituels du maître Jalal Eddin al-Rûmi, Erguner s'attache à ressusciter la tradition musicale du grand Empire ottoman. Rappelons combien la civilisation musulmane ottomane fut une première puissance au vrai sens du terme, en intégrant la pluralité des cultures dans la paix, la tolérance, le respect de la différence, et qui par l'apport de tout ceci a élevé l'enrichissement du savoir et le niveau de la science.
Le sens de la vie et le rapport au divin
Notons un retour marquant au Festival, celui de la Diva Barbara Hendricks, qui pour l'édition de 1998 avait chanté à Bab Makina sous la pluie tombée par surprise. Une soirée mémorable, qui tenait un peu du fantastique. Cette voix de soprano lyrique qui figure parmi les plus belles au monde interprétera un répertoire de Negro Spiritual. Barbara Hendricks milite aussi pour la cause des peuples opprimés, visitant les camps de réfugiés à travers le monde, spécialement en Ex-Yougoslavie ravagée par la guerre «d'épuration ethnique» de 1991 à1993. Du Gospel encore avec le groupe américain «The Mc Collough Sons of Thunder», un «orchestre de cuivres et de cris» sorti du fond de Harlem. Les chants traditionnels et sacrés d'Afghanistan, par l'ensemble «Kaboul» dirigé par le chanteur afghan Hossein Arman, nous fera encore penser aux massacres de ce seuil de millénaire, à ce peule éprouvé depuis plusieurs décennies par des guerres qui se succèdent sans répit, un peuple qui demeure amplement méconnu et presque mystérieux. «La tradition musicale afghane est profondément liée à l'Islam et au soufisme, est-il écrit sur le dossier du Festival. (..). L'ensemble Kaboul présente une vaste mosaïque de la diversité musicale de l'Afghanistan. A la région de Mazar-I-Sharif, dans le nord du pays, il emprunte les mélodies aériennes des bardes Tadjiks ; à Herat, proche de l'Iran, les subtiles compositions instrumentales ; à Jalalabad, dans le sud, les airs de fêtes extatiques ; à Kaboul, la capitale, les airs les plus populaires. (...), l'Ensemble Kaboul alterne chants sacrés et profanes, réjouissance et allégresse avec une méditation profonde sur le sens de la vie et le rapport de l'homme au divin. Dans le contexte actuel, l'Ensemble de Kaboul se veut un hommage rendu à la vitalité de ce peuple et un appel à l'espoir pour un futur plus lumineux».
Deux ténors arabes extraordinaires nous viendront d'Orient : Wadie al-Safi et Sabah Fakhri. Le premier, «la voix pure du Liban», est un des piliers de la musique libanaise. Il a de plus écrit et composé plus de 3000 chansons. Il a chanté dans le monde entier et souvent aux côtés de la diva libanaise Fairuz. Il chantera au Festival des poèmes de grands mystiques soufis. Le second est l'illustre chanteur syrien dont la voix splendide et puissante exalte les mûwachchahat et fait vibrer le monde arabe. Il chantera les grands poètes mystiques de l'Islam.
Le programme comporte par ailleurs la participation du Portugal, avec la jeune Katia Guerreiro qui se ressource dans le Fado, qui avait été transcendé par la mythique Amalia Rodriguez ; la participation encore de France, d'Irlande de Bulgarie, de Mauritanie, de Tchétchénie, et du Maroc, avec des ensembles spécialisés dans les chants sacrés (voir programme complet ci-dessous).
Parallèlement au programme musical, le Festival intègre un important colloque international de réflexion sur la mondialisation, intitulé «Rencontres de Fès», initié par l'ex-Directeur du Festival, Faouzi Skalli. Ce colloque se décline en plusieurs thèmes, tels que «Spiritualité et mondialisation», «Vision du monde ; dialogues de civilisations», «société et environnement», «régions et résolutions des conflits», etc. ; et d'autres encore qui portent l'observation sur l'état actuel du monde, ses blessures, ses dérives, ses possibilités d'humanisation et d'élévation. Autant de questions qui seront examinées si possible sous la lumière de la spiritualité. Ce colloque convie des personnalités d'horizons les plus divers et venant de toutes les régions du monde.
Ajoutons aussi aux activités annexes de ce Festival, des projections de films et des expositions.
L'originalité cette année dans le programme musical est la participation d'enfants, idée du nouveau Directeur du Festival Ahmed Saâd Zniber, qui a tenu à faire rejoindre la voix enfantine, porteuse d' innocence et de sincérité, sur le voies de la paix et de la sagesse. A cette nouveauté est donnée d'autant plus d'importance qu'elle s'attribue à la cérémonie d'ouverture. Le Festival s'ouvrira donc par un choeur d'enfants de Fès interprétant «Le voyage nocturne», sous la direction du compositeur et musicien turc Kudsi Erguner. Cette création d'Erguner, virtuose du ney, est issue de chants sacrés de la Turquie ottomane, tirés de textes et miniatures du 12ème et 13èmes siècles. Instruit en soufisme et traducteur d'extraits du recueil de contes spirituels du maître Jalal Eddin al-Rûmi, Erguner s'attache à ressusciter la tradition musicale du grand Empire ottoman. Rappelons combien la civilisation musulmane ottomane fut une première puissance au vrai sens du terme, en intégrant la pluralité des cultures dans la paix, la tolérance, le respect de la différence, et qui par l'apport de tout ceci a élevé l'enrichissement du savoir et le niveau de la science.
Le sens de la vie et le rapport au divin
Notons un retour marquant au Festival, celui de la Diva Barbara Hendricks, qui pour l'édition de 1998 avait chanté à Bab Makina sous la pluie tombée par surprise. Une soirée mémorable, qui tenait un peu du fantastique. Cette voix de soprano lyrique qui figure parmi les plus belles au monde interprétera un répertoire de Negro Spiritual. Barbara Hendricks milite aussi pour la cause des peuples opprimés, visitant les camps de réfugiés à travers le monde, spécialement en Ex-Yougoslavie ravagée par la guerre «d'épuration ethnique» de 1991 à1993. Du Gospel encore avec le groupe américain «The Mc Collough Sons of Thunder», un «orchestre de cuivres et de cris» sorti du fond de Harlem. Les chants traditionnels et sacrés d'Afghanistan, par l'ensemble «Kaboul» dirigé par le chanteur afghan Hossein Arman, nous fera encore penser aux massacres de ce seuil de millénaire, à ce peule éprouvé depuis plusieurs décennies par des guerres qui se succèdent sans répit, un peuple qui demeure amplement méconnu et presque mystérieux. «La tradition musicale afghane est profondément liée à l'Islam et au soufisme, est-il écrit sur le dossier du Festival. (..). L'ensemble Kaboul présente une vaste mosaïque de la diversité musicale de l'Afghanistan. A la région de Mazar-I-Sharif, dans le nord du pays, il emprunte les mélodies aériennes des bardes Tadjiks ; à Herat, proche de l'Iran, les subtiles compositions instrumentales ; à Jalalabad, dans le sud, les airs de fêtes extatiques ; à Kaboul, la capitale, les airs les plus populaires. (...), l'Ensemble Kaboul alterne chants sacrés et profanes, réjouissance et allégresse avec une méditation profonde sur le sens de la vie et le rapport de l'homme au divin. Dans le contexte actuel, l'Ensemble de Kaboul se veut un hommage rendu à la vitalité de ce peuple et un appel à l'espoir pour un futur plus lumineux».
Deux ténors arabes extraordinaires nous viendront d'Orient : Wadie al-Safi et Sabah Fakhri. Le premier, «la voix pure du Liban», est un des piliers de la musique libanaise. Il a de plus écrit et composé plus de 3000 chansons. Il a chanté dans le monde entier et souvent aux côtés de la diva libanaise Fairuz. Il chantera au Festival des poèmes de grands mystiques soufis. Le second est l'illustre chanteur syrien dont la voix splendide et puissante exalte les mûwachchahat et fait vibrer le monde arabe. Il chantera les grands poètes mystiques de l'Islam.
Le programme comporte par ailleurs la participation du Portugal, avec la jeune Katia Guerreiro qui se ressource dans le Fado, qui avait été transcendé par la mythique Amalia Rodriguez ; la participation encore de France, d'Irlande de Bulgarie, de Mauritanie, de Tchétchénie, et du Maroc, avec des ensembles spécialisés dans les chants sacrés (voir programme complet ci-dessous).
Parallèlement au programme musical, le Festival intègre un important colloque international de réflexion sur la mondialisation, intitulé «Rencontres de Fès», initié par l'ex-Directeur du Festival, Faouzi Skalli. Ce colloque se décline en plusieurs thèmes, tels que «Spiritualité et mondialisation», «Vision du monde ; dialogues de civilisations», «société et environnement», «régions et résolutions des conflits», etc. ; et d'autres encore qui portent l'observation sur l'état actuel du monde, ses blessures, ses dérives, ses possibilités d'humanisation et d'élévation. Autant de questions qui seront examinées si possible sous la lumière de la spiritualité. Ce colloque convie des personnalités d'horizons les plus divers et venant de toutes les régions du monde.
Ajoutons aussi aux activités annexes de ce Festival, des projections de films et des expositions.
