Fatna, âgée d'à peine quinze ans s'apprêtait à se marier non sans appréhension. Son futur mari était son cousin Zeroual réputé pour son irresponsabilité. Elle aurait tellement voulu rester à la maison de ses parents. Zeroual n'était pas à ses yeux l'homme dont elle rêvait au plus profond de son être. Mais, elle ne pouvait pas avouer ses pensées. Elle entendait toujours dire : une femme doit toujours obéir au destin. C'est à travers le mariage qu'elle peut exister. Fatna se trouva à la maison de sa tante et de son mari. Dès le premier jour, Zéroual se montra agressif et sans cœur. Fatna dut endurer toutes ses mauvaises humeurs. Elle devait de plus accomplir toutes les tâches ménagères : « Quelques mois suffisaient à Fatna pour perdre ses illusions concernant les promesses qu'on lui avait faites au sujet du bonheur conjugal…Avec un ressentiment refoulé, qu'elle voyait que chez les Azzeggagh, elle travaillait deux fois plus que chez ses parents. Elle ne s'y était pas préparée et avait le sentiment d'avoir été trahie… ». Elle ramassait le bois pour le feu, l'herbe pour les animaux. Elle lavait la vaisselle, le linge, épluchait les légumes, arrangeait les matelas et faisait le pain et la cuisine. Elle supportait ces fardeaux sans jamais se lamenter. Sa devise était, sans conteste, la patience. Mais, pouvait-elle se comporter autrement ? Son mari était irresponsable et ne voulait pas travailler. Il n'a jamais daigné lui parler et la tranquilliser. Un jour, il s'est disputé avec Moussa, le Khammas qui avait eu la gentillesse de porter le bois ramassé par Fatna à la forêt. Moussa partit.
Fatna tomba enceinte. Elle eut une fille, à la grande déception de sa belle mère. La maternité atténua en quelque sorte de sa solitude. Son mari devint de plus en plus distant. Il ne revenait que tard la nuit ivre et en mauvaise humeur. Il la maltraitait physiquement et moralement. Elle n'a jamais pensé crier ou protester. Ce n'était pas digne d'une femme respectable.
Un jour, Zeroul décida de s'engager dans l'armée. C'était pour lui une façon pour aller vivre en ville. Il rêvait des filles citadines totalement différentes des campagnardes. Il quitta sa femme la laissant subir la honte d'une société injuste : « Elle sentait sur elle le regard accusateur de ses belles sœurs qui venaient voir Nanna Abicha pour la consoler du départ de leur frère. Dans l'immensité sauvage des montagnes, on se surveillait les uns les autres et Fatna subissait le sentiment de culpabilité qu'on lui infligeait par une surveillance constante de ses moindres mouvements. Elle se savait citée en mauvais exemple : une femme bien était sensée tout faire pour garder son homme, fût-il aussi méchant, paresseux et insensible que Zéroual… ». Fatna eut recours aux voyants. À chaque consultation, elle avait un grand espoir. Son mari devait revenir pour la tirer du gouffre dans lequel elle est piégée. Mais, Zeroual ne revint pas. Elle finit par perdre espoir et se résigna à accepter son sort comme la conseilla Amina, sa cousine de ville devenue avocate. Zeroual s'était marié avec une citadine et oublia sa famille. Il revint dans quatre ans. Le temps ne l'a nullement changé. Fatna ne représentait toujours rien pour lui. Celle-ci lui demanda des explications et se refusa à lui. Indigné, il décida de la répudier.
Fatna revint chez ses parents pleine de chagrin. Elle tomba malade pendant plusieurs jours, mais finit par reprendre sa vie habituelle. La chance finit par lui sourire. Moussa demanda sa main. Il n'était plus Khammas. Il travaillait en Belgique. Fatna et sa fille partirent avec lui. Il était totalement différent de Zeroul : « La Belgique. Belgica pour Fatna. Autant parler d'une autre planète. C'était cela la destinée…Toutes ces nouveautés exigèrent d'elle une immense capacité d'adaptation…Il y avait aussi et surtout Moussa, toujours présent et compréhensif, reconnaissant et généreux, qui l'initiait patiemment à ce monde nouveau ».
Ce roman est un cri de désespoir. Najia Ajraoui dénonce une société où la femme est dénigrée, humiliée et souvent culpabilisée. Elle critique les traditions ancestrales injustes. Fatna n'était qu'un enfant qui devait subir toutes les humiliations. On lui avait ôté ses rêves et son innocence.
Le titre «Le paradis est sous leurs pieds » est significatif. Il fait une référenceau sacrifice maternel ; sacrifice qui doit procurer à la femme un grand respect et non pas l'humiliation et la souffrance.
C'est une partie de la société marocaine qui est décrite dans ce roman. On y trouve les bons et les mauvais côtés. L'analphabétisme est, selon l'auteur, un facteur qui participe largement à l'enracinement de certaines croyances nuisibles. Ceux qui avaient la chance d'étudier pensent et se comportent différemment. L'auteur entre au plus profond de l'être humain pour décrire ses sentiments et ses aspirations. Le lecteur se sent impliqué.
Fatna tomba enceinte. Elle eut une fille, à la grande déception de sa belle mère. La maternité atténua en quelque sorte de sa solitude. Son mari devint de plus en plus distant. Il ne revenait que tard la nuit ivre et en mauvaise humeur. Il la maltraitait physiquement et moralement. Elle n'a jamais pensé crier ou protester. Ce n'était pas digne d'une femme respectable.
Un jour, Zeroul décida de s'engager dans l'armée. C'était pour lui une façon pour aller vivre en ville. Il rêvait des filles citadines totalement différentes des campagnardes. Il quitta sa femme la laissant subir la honte d'une société injuste : « Elle sentait sur elle le regard accusateur de ses belles sœurs qui venaient voir Nanna Abicha pour la consoler du départ de leur frère. Dans l'immensité sauvage des montagnes, on se surveillait les uns les autres et Fatna subissait le sentiment de culpabilité qu'on lui infligeait par une surveillance constante de ses moindres mouvements. Elle se savait citée en mauvais exemple : une femme bien était sensée tout faire pour garder son homme, fût-il aussi méchant, paresseux et insensible que Zéroual… ». Fatna eut recours aux voyants. À chaque consultation, elle avait un grand espoir. Son mari devait revenir pour la tirer du gouffre dans lequel elle est piégée. Mais, Zeroual ne revint pas. Elle finit par perdre espoir et se résigna à accepter son sort comme la conseilla Amina, sa cousine de ville devenue avocate. Zeroual s'était marié avec une citadine et oublia sa famille. Il revint dans quatre ans. Le temps ne l'a nullement changé. Fatna ne représentait toujours rien pour lui. Celle-ci lui demanda des explications et se refusa à lui. Indigné, il décida de la répudier.
Fatna revint chez ses parents pleine de chagrin. Elle tomba malade pendant plusieurs jours, mais finit par reprendre sa vie habituelle. La chance finit par lui sourire. Moussa demanda sa main. Il n'était plus Khammas. Il travaillait en Belgique. Fatna et sa fille partirent avec lui. Il était totalement différent de Zeroul : « La Belgique. Belgica pour Fatna. Autant parler d'une autre planète. C'était cela la destinée…Toutes ces nouveautés exigèrent d'elle une immense capacité d'adaptation…Il y avait aussi et surtout Moussa, toujours présent et compréhensif, reconnaissant et généreux, qui l'initiait patiemment à ce monde nouveau ».
Ce roman est un cri de désespoir. Najia Ajraoui dénonce une société où la femme est dénigrée, humiliée et souvent culpabilisée. Elle critique les traditions ancestrales injustes. Fatna n'était qu'un enfant qui devait subir toutes les humiliations. On lui avait ôté ses rêves et son innocence.
Le titre «Le paradis est sous leurs pieds » est significatif. Il fait une référenceau sacrifice maternel ; sacrifice qui doit procurer à la femme un grand respect et non pas l'humiliation et la souffrance.
C'est une partie de la société marocaine qui est décrite dans ce roman. On y trouve les bons et les mauvais côtés. L'analphabétisme est, selon l'auteur, un facteur qui participe largement à l'enracinement de certaines croyances nuisibles. Ceux qui avaient la chance d'étudier pensent et se comportent différemment. L'auteur entre au plus profond de l'être humain pour décrire ses sentiments et ses aspirations. Le lecteur se sent impliqué.
