Les Casablancais continuent-ils de vénérer les “ saints ” ? Partout en métropole, l'on retrouve les sanctuaires des marabouts : Sidi Abderrahman à Aïn Diab (le plus connu), Sidi Ahmed Ben Lahcen à Médiouna, Sidi Bousmara à rue Sidi Bousmara, Sidi Maârouf, Sidi Moumen, Sidi Fateh, Sidi El Makhfi à Hay Mohammadi…Ils sont enterrés dans de petites chapelles. Quelques-uns continuent encore de les visiter et de les implorer. C'est une pratique ancestrale qui sévit depuis des siècles quoique dans la tradition musulmane, il n'est pas coutume de prier les “ saints ”. En fait, ces derniers représentent une pensée collective qui veut se retrancher derrière le monde de l'inconscient.
Quelles sont les raisons qui incitent certains à solliciter “ la baraka ” de ces “ walis ” ?
“ Si je me rends au sayede c'est pour qu'il soit un intermédiaire entre moi et Dieu. Je sais que lui n'est qu'un être humain comme nous. Mais, c'est un cherif. Tout est entre les mains de Dieu… ”, annonce vigoureusement une sexagénaire habituée depuis sa tendre enfance à visiter presque tous les walis de la capitale économique. Sa “ consultation ” diffère selon l'aspiration. En effet, à Casablanca, chaque marabout est réputé pour une compétence particulière le distinguant des autres. Elle raconte des histoires inimaginables sur les qualités mystiques des saints. Chacun est apprécié selon ses “ miracles ”. Le mythe atteint l'irréel. Et c'est cet aspect merveilleux qui est le seul capable de satisfaire la mentalité d'une certaine catégorie de personnes dont la nourriture culturelle est, sans conteste, l'imaginaire. Des chercheurs et des sociologues se sont intéressés aux secrets des marabouts de la capitale économique. Ainsi, à titre d'exemple, à Sidi Bousmara, des clous et des bougies sont vendus aux déracinés qui viennent chercher du travail en métropole. On relate que la sécheresse sévissait à Casablanca. Bousmara prit son bâton et frappa le sol. L'eau jaillit. La nouvelle circula. Hommes et femmes accoururent pour s'approvisionner en eau claire et bienfaisante. La population le retint pour qu'il la protège de sa “ baraka ”. L'on raconte, aussi, que Sidi Abderrahmane Jilali était un majdoub qui s'adonnait, la longueur des journées, à la prière. Il passait son temps à arpenter les plages de Casablanca, d'Ain Sebaa à Aïn Diab. Des bêtes sauvages venaient se frotter contre son bernouss. Un jour, il découvrit l'îlot qui prendra son nom plus tard. La population locale lui a construit une maison. Des visiteurs venaient le voir pour demander sa bénédiction. Il mourut très jeune et fut enterré dans la maison où il n'a jamais voulu habiter.
Par ailleurs, en plein centre de Casablanca se dresse le sanctuaire de Sidi Belyout. Quelques jeunes qui passent quotidiennement à côté du sanctuaire se demandent curieusement s'il est encore visité sans pour autant oser “ se hasarder ” à l'intérieur. Qui est ce Sidi Belyout ?, s'interrogent des étrangers à la ville ? “C'était un berger qui gardait les moutons sous la surveillance d'un lion. D'où son appellation “Abou lliout”, “le père des lions”. Il était dégoûté par le mensonge, le vol, la malhonnêteté... Il se révolta contre l'autorité. Mais, il ne trouva que des oreilles sourdes. Aussi, se creva-t-il les yeux et se retira-t-il pour prier Dieu jusqu'à sa mort. C'est une légende connue de la part des Casablancais ”, affirme un jeune homme qui se rendait à la mosquée aménagée en face de la tombe sous forme de coupole. L'entrée de cette dernière est sculptée d'arabesques. Un palmier a poussé et l'on a dû lui aménager un trou dans le toit. Une sexagénaire garde la tombe. Elle vend des bougies aux visiteurs. “ Ces gens viennent implorer Dieu. Chacun a ses propres soucis. Ils demandent et Dieu exauce leurs vœux. Moi, je ne suis là que pour garder ”, déclare-t-elle de mauvaise humeur sans vouloir en dire plus. En fait, ceux qui affluent à Sidi Belyout sont notamment des jeunes filles venant exposer leur souci au “ wali ”. Khadija, 36 ans, habite l'ancienne médina. Elle affirme sur la défensive : “ Je crois que la “ baraka ” de ces saints existe bel et bien. Le saint se caractérise par l'amour de Dieu et se retrouve dans la pureté des sentiments. Depuis que j'étais enfant, ma mère m'emmenait avec elle partout à Casablanca pour nous recueillir sur les tombes des divers saints. Chaque semaine, je viens à Sidi Belyout où je rencontre plusieurs femmes”.
Des démunis y affluent, aussi, massivement chaque vendredi pour manger le couscous servi par des bienfaiteurs. Les saints à Casablanca sont protégés par une population qui y retrouve son identité faite de vieilles croyances. Fort heureusement, les nouvelles générations ne croient plus en toutes ces coutumes qui font abstraction de toute logique. Un mécanicien siégeant devant le marabout de Sidi Belyout déclare : “ Les gens continuent de venir même pendant le mois de Ramadan. Ce sont surtout des femmes, mais aussi des hommes. Je suis ici depuis quarante ans et je peux dire que même s'il y a beaucoup de personnes qui visitent Sidi Belyout, ce n'est pas comme avant. C'est une pratique qui est en train de disparaître ”.
Quelles sont les raisons qui incitent certains à solliciter “ la baraka ” de ces “ walis ” ?
“ Si je me rends au sayede c'est pour qu'il soit un intermédiaire entre moi et Dieu. Je sais que lui n'est qu'un être humain comme nous. Mais, c'est un cherif. Tout est entre les mains de Dieu… ”, annonce vigoureusement une sexagénaire habituée depuis sa tendre enfance à visiter presque tous les walis de la capitale économique. Sa “ consultation ” diffère selon l'aspiration. En effet, à Casablanca, chaque marabout est réputé pour une compétence particulière le distinguant des autres. Elle raconte des histoires inimaginables sur les qualités mystiques des saints. Chacun est apprécié selon ses “ miracles ”. Le mythe atteint l'irréel. Et c'est cet aspect merveilleux qui est le seul capable de satisfaire la mentalité d'une certaine catégorie de personnes dont la nourriture culturelle est, sans conteste, l'imaginaire. Des chercheurs et des sociologues se sont intéressés aux secrets des marabouts de la capitale économique. Ainsi, à titre d'exemple, à Sidi Bousmara, des clous et des bougies sont vendus aux déracinés qui viennent chercher du travail en métropole. On relate que la sécheresse sévissait à Casablanca. Bousmara prit son bâton et frappa le sol. L'eau jaillit. La nouvelle circula. Hommes et femmes accoururent pour s'approvisionner en eau claire et bienfaisante. La population le retint pour qu'il la protège de sa “ baraka ”. L'on raconte, aussi, que Sidi Abderrahmane Jilali était un majdoub qui s'adonnait, la longueur des journées, à la prière. Il passait son temps à arpenter les plages de Casablanca, d'Ain Sebaa à Aïn Diab. Des bêtes sauvages venaient se frotter contre son bernouss. Un jour, il découvrit l'îlot qui prendra son nom plus tard. La population locale lui a construit une maison. Des visiteurs venaient le voir pour demander sa bénédiction. Il mourut très jeune et fut enterré dans la maison où il n'a jamais voulu habiter.
Par ailleurs, en plein centre de Casablanca se dresse le sanctuaire de Sidi Belyout. Quelques jeunes qui passent quotidiennement à côté du sanctuaire se demandent curieusement s'il est encore visité sans pour autant oser “ se hasarder ” à l'intérieur. Qui est ce Sidi Belyout ?, s'interrogent des étrangers à la ville ? “C'était un berger qui gardait les moutons sous la surveillance d'un lion. D'où son appellation “Abou lliout”, “le père des lions”. Il était dégoûté par le mensonge, le vol, la malhonnêteté... Il se révolta contre l'autorité. Mais, il ne trouva que des oreilles sourdes. Aussi, se creva-t-il les yeux et se retira-t-il pour prier Dieu jusqu'à sa mort. C'est une légende connue de la part des Casablancais ”, affirme un jeune homme qui se rendait à la mosquée aménagée en face de la tombe sous forme de coupole. L'entrée de cette dernière est sculptée d'arabesques. Un palmier a poussé et l'on a dû lui aménager un trou dans le toit. Une sexagénaire garde la tombe. Elle vend des bougies aux visiteurs. “ Ces gens viennent implorer Dieu. Chacun a ses propres soucis. Ils demandent et Dieu exauce leurs vœux. Moi, je ne suis là que pour garder ”, déclare-t-elle de mauvaise humeur sans vouloir en dire plus. En fait, ceux qui affluent à Sidi Belyout sont notamment des jeunes filles venant exposer leur souci au “ wali ”. Khadija, 36 ans, habite l'ancienne médina. Elle affirme sur la défensive : “ Je crois que la “ baraka ” de ces saints existe bel et bien. Le saint se caractérise par l'amour de Dieu et se retrouve dans la pureté des sentiments. Depuis que j'étais enfant, ma mère m'emmenait avec elle partout à Casablanca pour nous recueillir sur les tombes des divers saints. Chaque semaine, je viens à Sidi Belyout où je rencontre plusieurs femmes”.
Des démunis y affluent, aussi, massivement chaque vendredi pour manger le couscous servi par des bienfaiteurs. Les saints à Casablanca sont protégés par une population qui y retrouve son identité faite de vieilles croyances. Fort heureusement, les nouvelles générations ne croient plus en toutes ces coutumes qui font abstraction de toute logique. Un mécanicien siégeant devant le marabout de Sidi Belyout déclare : “ Les gens continuent de venir même pendant le mois de Ramadan. Ce sont surtout des femmes, mais aussi des hommes. Je suis ici depuis quarante ans et je peux dire que même s'il y a beaucoup de personnes qui visitent Sidi Belyout, ce n'est pas comme avant. C'est une pratique qui est en train de disparaître ”.
