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Les nuits diaprées de Abdellatif El Bayati

«Les nuits diaprées» est l'intitulé de l'ouvrage que M. Abdellatif El Bayati vient de présenter à Dar Hadara, à Fès.
L'ouvrage, paru aux éditions «Marsam», est un récit autobiographique dans lequel l'auteur atteint d'une cécité accidentelle et donc

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L'écrivain, un artiste accompli, natif de Kelaât Sraghna, qui s'est installé en 1957 à Safi pour apprendre à lire et à écrire par la méthode de braille, explique à son lectorat son itinéraire claustrophobe et cruel.
Rejeté par ses camarades à cause de son handicap et sollicité par eux que pour jouer à cache-cache, Bayati traumatisé et tourmenté par ses souvenirs d'enfance enfouie, expie ses frustrations en écrivant et parvient à panser ses blessures grâce à la musique devenue une lumière dans sa vie.
En effet, El Bayati, ancien professeur de littérature arabe, est aussi un musicien hors pair qui joue du luth. Ce professeur au conservatoire de musique à Rabat, aujourd'hui à la retraite, exprime avec une sensibilité très amère la solitude qui a jalonné son cheminement d'homme auréolé toutefois par les sens artistiques compensatoires et dérivatifs.
Dans une préface, l'écrivain marocain Abdelkébir Khatibi écrit que, lorsque pour la première fois, il avait écouté El Bayati jouer du luth, c'était chez lui au bord de l'océan, où il le reçut avec quelques amis. Au fur et à mesure que la soirée fériale se déroulait et se développait, il s'aperçut peu à peu que c'était lui en réalité qui était l'invité, l'hôte de sa musique. je connaissais sa renommée, je savais aussi qu'il était un artiste masqué par une cécité précoce. Aussi, poursuit-il, ai-je admiré cette substitution de la vue par l'oreille et la magnifique métamorphose d'un corps orphelin de vue. Tel quel, un équilibre nouveau entre le sens, comme une seconde vue qui pourvoit cet artiste d'une perception fine, nuancée, violente parfois (...). J'ai lu ces pages autobiographiques avec une grande émotion, dans un grand silence(...). Elles sont marquées par une vérité nue, sévère. Elles sont, conclut Khatibi, l'expression d'un destin.
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