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Les réformateurs lancent un défi au Guide suprême

Le courant réformateur du régime islamique en Iran, impuissant face aux conservateurs, a exigé mardi dans un défi sans précédent un arbitrage du Guide suprême pour sortir de la crise politique née de l'incarcération d'un député.

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Le président du Parlement à majorité réformatrice, Mehdi Karoubi, a menacé de démissionner pour protester contre la condamnation de Hossein Loghmanian à dix mois de prison pour «insulte envers la justice» et son emprisonnement le 25 décembre.
«Je n'ai plus la force de diriger la chambre, je sens que je n'en peux plus et je vais après la séance de mardi rester dans mon bureau en attendant qu'une décision soit prise par le Guide» , Ali Khamenei, a déclaré cet allié politique du chef de l'Etat réformateur Mohammad Khatami.
L'ayatollah Khamenei, numéro un du régime, a refusé jusqu'à présent de prendre position sur cette crise. Il avait cependant appelé la semaine dernière les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire à «l'unité».
Ce défi lancé par M. Karoubi lors d'une séance publique du Majlis (Parlement) témoigne du désarroi des députés soumis à des mesures répressives du puissant pouvoir judiciaire dominé par les conservateurs, dont la dernière en date a été l'incarcération de M. Loghmanian. La Justice, après une répression sans merci contre la presse et les intellectuels pro-Khatami, ainsi que les opposants nationalistes, s'en est pris aux députés pour avoir surtout publiquement critiqué les dirigeants conservateurs. Elle ne reconnaît pas aux députés une immunité parlementaire. Outre la détention de M. Loghmanian, deux autres députés, dont une femme, ont été condamnés à la prison, tandis qu'une soixantaine de députés, sur un total de 290, seraient poursuivis par la justice, selon des sources parlementaires. Les conservateurs, malgré leur échec aux dernières élections législatives et présidentielle, contrôle plusieurs institutions-clé du régime comme la justice, les forces armées, la radio-télévision ainsi que les conseils d'arbitrage constitutionnel, qui relèvent de l'autorité directe du Guide.
«Malgré les promesses et les démarches multiples, les responsables de la justice n'ont même pas participé aux réunions visant à apaiser la crise», a déploré M. Karoubi, qualifiant la condamnation de M. Loghmanian d'«illégale et de sans précédent dans les annales du régime islamique».
«Tous les juristes le disent. Les députés jouissent d'une immunité parlementaire et ne peuvent en aucun cas être poursuivis. Que pourra faire un député s'il n'est même pas capable de s'exprimer librement» s'est-il interrogé, accusant la justice de «violation des prérogatives du législatif».
Cette exaspération exprimée par M. Karoubi, suivie par des appels en faveur d'une démission collective des députés, intervient après le boycottage dimanche pour la première fois par une soixantaine de députés de la séance du parlement pour protester contre l'emprisonnement de leur collègue.
L'Association des Religieux Combattants, un groupe réformateur auquel appartiennent MM. Karoubi et Khatami, a estimé dans un communiqué publié mardi par la presse que «les dirigeants du régime devaient faire quelque chose» car «les agissements (de la Justice) affaiblissent la révolution et le régime».
M. Khatami avait critiqué l'arrestation de M. Loghmanian et préconisé l'apaisement entre les forces politiques réformatrices et conservatrices.
«Les courants politiques doivent établir un dialogue critique dans le cadre de la Constitution et oeuvrer en faveur d'une entente», avait-il indiqué lors d'une rencontre dimanche avec les dirigeants du principal parti conservateur, l'Association de la coalition islamique.
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