L'étude élaborée par une équipe d'universitaires sur la restructuration de l'artisanat dans la Médina de Fès et la protection de son environnement donne au préalable le profil des artisans tanneurs et met l'accent sur le devenir de ce secteur qui engendre des nuisances pour l'environnement par l'utilisation du chrome dans le traitement des peaux utilisées.
Le document qui précise que les tanneurs traditionnels sont difficilement délocalisables en raison de leur historicité, signale que sur 39 tanneurs interviewés, 80 % sont âgés de moins de 50 ans, 11 % sont propriétaires, 89 % sont locataires ou sans fonds de commerce.
L'étude ajoute que 87 % des tanneurs occupent dans leur atelier 120 mètres carrés car l'unité exige un espace plus grand que les autres métiers d'artisanat et moins de main d'œuvre spécialisée.
Selon le document, ce métier est certes très ancien et se pratique dans des ateliers qui ont entre 20 (58 %) et 40 ans d'âge (11,5 %), cependant, note le document, les 2/3 des artisans ne sont pas membres d'une coopérative d'où la tendance individualiste du métier.
Etant l'une des grandes corporations de la Médina, le secteur comportait jusqu'en 1975 quelque 15 groupements de tanneurs traditionnels utilisant environ 100 à 140 tonnes de peaux par jour.
Ces artisans tanneurs, ajoute l'étude, produisent pour les maroquiniers, les tailleurs sur cuir et les cordonniers en écoulant leurs produits vers les principaux marchés de Casablanca, Fès, Marrakech et Meknès.
Le secteur possède pourtant trois grandes coopératives, Aïn Azliten au nord de la Médina, Sidi Moussa enclavée dans les quartiers d'habitation et Chouara sur la rive gauche de Oued Boukhrareb accessible à pied ou par des animaux de bat.
Appelés dans un avenir proche ou lointain à être déplacés à cause de la production de déchets solides (65 % de rejet du poids de matières premières), les tanneurs seront soumis aux exigences de la modernité qui imposent de nouvelles connaissances performantes mais non encore maitrisées.
C'est ainsi que l'élan de modernité a été donné vers le milieu des années 70 avec l'installation sur la zone industrielle de Doukkarat d'une trentaine de tanneries.
En 1976/77, certains tanneurs des groupements traditionnels ont par la suite quitté les corporations pour s'établir un peu partout dans la Médina, utilisant souvent des méthodes dites semi-modernes par le tannage au chrome.
Ces nouvelles tanneries ont doublé leur capacité de production allant de 50 t/j à plus de 100 t/j. Toutefois, à côté de ce début de modernité, les traditions ancestrales d'achat individuel et de commercialisation ont été maintenues.
Mais l'apparition de nombreuses tanneries industrielles dans les autres régions du Maroc a rendu l'offre de peaux relativement difficile et donné lieu à un tassement de la production et de la demande des produits locaux. La situation cependant maîtrisable à ses débuts, devenait plus difficile dans les années 1990 en raison de la libéralisation des marchés économiques, et d'un déficit d'abattage de 60 % en 1993/94.
Dans cette foulée, des entreprises étrangères installées dans des zones off-shore envoient pour leur part du cuir des pays européens pour être façonné au Maroc et réexporté dans sa totalité.
Ainsi, l'étude s'interroge s'il ne serait pas mieux pour les tanneurs de s'allier aux entreprises étrangères pour produire des objets de bonne qualité avec un design le rendant attractif pour le marché d'exportation.
L'étude relève que les tanneurs qui possèdent des moyens matériels importants essaient de concurrencer ceux qui achètent pour l'exportation, surpayant les livraisons, contribuant ainsi à l'assèchement du marché de peaux de bonne qualité à un prix raisonnable.
Les conséquences de ces facteurs complexes sont que la capacité de production de la Médina est actuellement de 25 à 30 %, soit 30 t/j, comparé aux 110 t/j de production d'antan.
Essentiellement conjoncturel, le marché des peaux à Fès rend l'avenir précaire car l'étude précise que les petits tanneurs indépendants sont au bord de la faillite mais devraient se grouper en coopératives de vente ou d'achat de peaux pour leur survie.
Cette crise, estime le document, pourrait être salutaire puisqu'il est probable que les unités traditionnelles après quelques années d'aléas peuvent retrouver des débouchés importants pour leur produit, surtout si leur commercialisation est sous-tenue par une campagne de vente sous étiquette écologique du type produit fait selon la méthode traditionnelle avec usage exclusif de produits naturels.
En plus, conclut l'étude, une expansion des tanneries en dehors de la Médina conduira à l'adaptation de la profession au marché.
Le document qui précise que les tanneurs traditionnels sont difficilement délocalisables en raison de leur historicité, signale que sur 39 tanneurs interviewés, 80 % sont âgés de moins de 50 ans, 11 % sont propriétaires, 89 % sont locataires ou sans fonds de commerce.
L'étude ajoute que 87 % des tanneurs occupent dans leur atelier 120 mètres carrés car l'unité exige un espace plus grand que les autres métiers d'artisanat et moins de main d'œuvre spécialisée.
Selon le document, ce métier est certes très ancien et se pratique dans des ateliers qui ont entre 20 (58 %) et 40 ans d'âge (11,5 %), cependant, note le document, les 2/3 des artisans ne sont pas membres d'une coopérative d'où la tendance individualiste du métier.
Etant l'une des grandes corporations de la Médina, le secteur comportait jusqu'en 1975 quelque 15 groupements de tanneurs traditionnels utilisant environ 100 à 140 tonnes de peaux par jour.
Ces artisans tanneurs, ajoute l'étude, produisent pour les maroquiniers, les tailleurs sur cuir et les cordonniers en écoulant leurs produits vers les principaux marchés de Casablanca, Fès, Marrakech et Meknès.
Le secteur possède pourtant trois grandes coopératives, Aïn Azliten au nord de la Médina, Sidi Moussa enclavée dans les quartiers d'habitation et Chouara sur la rive gauche de Oued Boukhrareb accessible à pied ou par des animaux de bat.
Appelés dans un avenir proche ou lointain à être déplacés à cause de la production de déchets solides (65 % de rejet du poids de matières premières), les tanneurs seront soumis aux exigences de la modernité qui imposent de nouvelles connaissances performantes mais non encore maitrisées.
C'est ainsi que l'élan de modernité a été donné vers le milieu des années 70 avec l'installation sur la zone industrielle de Doukkarat d'une trentaine de tanneries.
En 1976/77, certains tanneurs des groupements traditionnels ont par la suite quitté les corporations pour s'établir un peu partout dans la Médina, utilisant souvent des méthodes dites semi-modernes par le tannage au chrome.
Ces nouvelles tanneries ont doublé leur capacité de production allant de 50 t/j à plus de 100 t/j. Toutefois, à côté de ce début de modernité, les traditions ancestrales d'achat individuel et de commercialisation ont été maintenues.
Mais l'apparition de nombreuses tanneries industrielles dans les autres régions du Maroc a rendu l'offre de peaux relativement difficile et donné lieu à un tassement de la production et de la demande des produits locaux. La situation cependant maîtrisable à ses débuts, devenait plus difficile dans les années 1990 en raison de la libéralisation des marchés économiques, et d'un déficit d'abattage de 60 % en 1993/94.
Dans cette foulée, des entreprises étrangères installées dans des zones off-shore envoient pour leur part du cuir des pays européens pour être façonné au Maroc et réexporté dans sa totalité.
Ainsi, l'étude s'interroge s'il ne serait pas mieux pour les tanneurs de s'allier aux entreprises étrangères pour produire des objets de bonne qualité avec un design le rendant attractif pour le marché d'exportation.
L'étude relève que les tanneurs qui possèdent des moyens matériels importants essaient de concurrencer ceux qui achètent pour l'exportation, surpayant les livraisons, contribuant ainsi à l'assèchement du marché de peaux de bonne qualité à un prix raisonnable.
Les conséquences de ces facteurs complexes sont que la capacité de production de la Médina est actuellement de 25 à 30 %, soit 30 t/j, comparé aux 110 t/j de production d'antan.
Essentiellement conjoncturel, le marché des peaux à Fès rend l'avenir précaire car l'étude précise que les petits tanneurs indépendants sont au bord de la faillite mais devraient se grouper en coopératives de vente ou d'achat de peaux pour leur survie.
Cette crise, estime le document, pourrait être salutaire puisqu'il est probable que les unités traditionnelles après quelques années d'aléas peuvent retrouver des débouchés importants pour leur produit, surtout si leur commercialisation est sous-tenue par une campagne de vente sous étiquette écologique du type produit fait selon la méthode traditionnelle avec usage exclusif de produits naturels.
En plus, conclut l'étude, une expansion des tanneries en dehors de la Médina conduira à l'adaptation de la profession au marché.
