Ce groupe de jeunes et talentueux musiciens présente une musique particulière qui trouve ses origines dans les genres musicaux traditionnelles, notamment africains, mais qui est aussi tournée vers le modernisme, la créativité et la recherche de l'originalité. C'est sans doute ce qui a valu à «African Gnaoua Blues» la qualification de «reflet d'une musique marocaine moderne».
Pendant des années, cet artiste natif de Salé puise son inspiration dans le jazz, le blues (notamment aux côtés de Peter Brotzmman, Louis Sclavis, Andy Sheppard…), la musique Gnaoua et la musique africaine plus généralement. Les origines musicales variées de Majid Bekkas lui ont permis de créer un trio homogène, reflet de sa conception d'une musique marocaine moderne.
Outre sa maîtrise du guembri, de la guitare et du oud, Majid Bekkas revisite les airs de blues joués dans les champs de coton par les esclaves afro-américains à l'image de John Lee Hooker. C'est ce qui a donné naissance à son propre African Gnaoua Blues.
Il sera accompagné par Khalid Kouhen, né à Fès et imprégné des musiques traditionnelles du Maroc et du Soudan, mais qui s'est cependant ouvert au fil des années à de nombreux styles de musiques. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands percussionnistes.
Rachid Zeroual, quant à lui, a obtenu le premier prix de flûte au Conservatoire national de musique de Rabat. Il est le premier à avoir introduit la kawala (flûte indienne) dans la musique marocaine.
Si la musique afro-américaine a connu une large diffusion dans le monde entier et avec le succès que l'on connaît, la musique des Gnaouas est restée plus confidentielle, mais bien vivace dans sa communauté d'origine.
En se revendiquant de l'Afrique, la mère du blues, sa progéniture et du funk, son dérivé, le propos de Majid Bekkas inscrit la musique Gnaoua dans sa dimension première. En fait, cette musique séculaire dont la voix ensorcelante de Majid Bekkas et les timbres envoûtants de son guembri et de sa guitare soulignent le caractère mystique qui fait d'elle une «guérisseuse d'âme».
Touche personnelle
L'application de la technique du jeu du guembri à la guitare et l'utilisation du oud lui permettent d'enrichir cette musique Gnaoua harmoniquement et mélodieusement sans la dénaturer.
En ouvrant le spectre, non sans négliger quelques accents apparentés à la musique occidentale actuelle, le musicien Majid Bekkas accède à une universalité «nourrie» de la diversité des univers qu'il a à ce jour traversés. Parmi ces derniers : le jazz, aux côtés de Peter Brotzmman, Sophia Domancich, Louis Sclavis ainsi que Ramon Lopez, Paul Rogers et Paul Dunmall dont il est le partenaire au sein du Sala Quartet; les musiques du monde avec le «Diwan» (Camel Zekri) et «Ya Salam» (Sara Alexander).
Chez Majid Bekkas, une ouverture et une aptitude à conjuguer avec un rare talent, mémoire et modernité, qui, ignorant le compromis, affranchit sa musique du temps.
Une mémoire, celle nées sur fond de douleur et de sagesse mêlées, des chants jadis émis par les esclaves venus d'Afrique; une modernité, celle dont fait preuve avec autant de justesse que de discrétion le flûtiste Rachid Zeroual et le percussionniste Khalid Kouhen.
L'objectif de Majid Bekkas est de donner un nouveau souffle et une dimension nouvelle à cette musique avec le souci de garder intact certains de ses aspects (spiritualité, pentatonisme, instruments traditionnels), tout en l'agrémentant de nouveaux éléments (harmonisation, instruments comme la guitare, le nei (flûte orientale et le oud (luth), permettant de créer une ambiance de musique improvisée.
Le trio Gnaouas Blues de Majid Bekkas est une aspiration vers «une autre musique» dont les racines sont africaines et dont le traitement sonore est celui du temps présent.
La musique des Gnaouas fait partie d'une culture qui englobe l'ensemble de l'ancien Soudan (Afrique de l'Ouest). La présence de la population noire au Maroc est essentiellement due aux échanges commerciaux et culturels entre Tombouctou et Marrakech au 16e siècle. La musique des Gnaouas s'inscrit dans le plus large des rites de la disposa nègre.
On peut la regrouper en deux ensembles : l'ensemble afro-américain (blues, jazz, salsa, samba, macumba) l'ensemble afro-maghrébin (Gnaoua du Maroc, Gnaouas de Constantine, Diwan en Algérie, Stambouli de Tunisie). Si la musique afro-américaine a connu une large diffusion dans le monde entier et avec le succès que l'on connaît, la musique des Gnaouas est restée inaperçue voire marginalisée bien que vivace dans sa communauté d'origine.
Les Gnaouas sont généralement les descendants d'anciens esclaves issus de populations originaires d'Afrique Noire.
Ceux qui se sont constitués en confréries à travers le Maroc sont les maîtres musiciens, des joueurs de crotales, des voyantes, des médiums et des adeptes.
Les instruments utilisés pendant les cérémonies rituelles sont un luth-tambour à registre bas (guembri) et des crotales (qraqech). Les tambours ne sont utilisés, chez les Gnaouas citadins, que pendant le cortège qui précède le rite de possession.
Le terme Gnaoua est un terme générique qui inclut les membres animateurs de la confrérie comme les maîtres musiciens (maâlem), les joueurs de crotales (qraqeb), les voyantes-thérapeutes (tallaâte et chouwafate) et les adeptes affiliés à la confrérie.
Les activités des Gnaouas, qui sont à la fois musicales, rituelles, initiatiques et thérapeutiques, unissent en un ensemble spécifique et harmonieux les apports culturels de l'Afrique Noire et de l'Islam.
Le rite de possession que célèbrent les Gnaouas est au cœur de leurs activités multiples. Il est appelé derdeba et se déroule la nuit (lila) d'où son appellation lila de derdeba.
Il est conjointement animé par un maître musicien à la tête de sa troupe et par une voyante qui en régit les accessoires et les vêtements rituels nécessaires. Durant la célébration, le maître musicien, à l'aide d'un luth-tambour à trois cordes (guembri) appelle, par l'entremise de devises chantées et en brûlant des encens, les saints et les entités surnaturelles (mlouk) à se présenter afin de prendre possession des adeptes.
Ceux-ci, une fois «habités» par ces mêmes entités, s'adonnent alors à la transe.
Ce rite de possession, qui a sa propre originalité, fait cependant partie d'un ensemble plus vaste avec lequel il présente certaines analogies, comme le bori des Haussa (Niger), le diwan de Sidi Bilal (Algérie), le stambali tunisien, le zar éthiopien et soudanais, ainsi que le candomblé brésilien et le vaudou haïtien.
Pendant des années, cet artiste natif de Salé puise son inspiration dans le jazz, le blues (notamment aux côtés de Peter Brotzmman, Louis Sclavis, Andy Sheppard…), la musique Gnaoua et la musique africaine plus généralement. Les origines musicales variées de Majid Bekkas lui ont permis de créer un trio homogène, reflet de sa conception d'une musique marocaine moderne.
Outre sa maîtrise du guembri, de la guitare et du oud, Majid Bekkas revisite les airs de blues joués dans les champs de coton par les esclaves afro-américains à l'image de John Lee Hooker. C'est ce qui a donné naissance à son propre African Gnaoua Blues.
Il sera accompagné par Khalid Kouhen, né à Fès et imprégné des musiques traditionnelles du Maroc et du Soudan, mais qui s'est cependant ouvert au fil des années à de nombreux styles de musiques. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands percussionnistes.
Rachid Zeroual, quant à lui, a obtenu le premier prix de flûte au Conservatoire national de musique de Rabat. Il est le premier à avoir introduit la kawala (flûte indienne) dans la musique marocaine.
Si la musique afro-américaine a connu une large diffusion dans le monde entier et avec le succès que l'on connaît, la musique des Gnaouas est restée plus confidentielle, mais bien vivace dans sa communauté d'origine.
En se revendiquant de l'Afrique, la mère du blues, sa progéniture et du funk, son dérivé, le propos de Majid Bekkas inscrit la musique Gnaoua dans sa dimension première. En fait, cette musique séculaire dont la voix ensorcelante de Majid Bekkas et les timbres envoûtants de son guembri et de sa guitare soulignent le caractère mystique qui fait d'elle une «guérisseuse d'âme».
Touche personnelle
L'application de la technique du jeu du guembri à la guitare et l'utilisation du oud lui permettent d'enrichir cette musique Gnaoua harmoniquement et mélodieusement sans la dénaturer.
En ouvrant le spectre, non sans négliger quelques accents apparentés à la musique occidentale actuelle, le musicien Majid Bekkas accède à une universalité «nourrie» de la diversité des univers qu'il a à ce jour traversés. Parmi ces derniers : le jazz, aux côtés de Peter Brotzmman, Sophia Domancich, Louis Sclavis ainsi que Ramon Lopez, Paul Rogers et Paul Dunmall dont il est le partenaire au sein du Sala Quartet; les musiques du monde avec le «Diwan» (Camel Zekri) et «Ya Salam» (Sara Alexander).
Chez Majid Bekkas, une ouverture et une aptitude à conjuguer avec un rare talent, mémoire et modernité, qui, ignorant le compromis, affranchit sa musique du temps.
Une mémoire, celle nées sur fond de douleur et de sagesse mêlées, des chants jadis émis par les esclaves venus d'Afrique; une modernité, celle dont fait preuve avec autant de justesse que de discrétion le flûtiste Rachid Zeroual et le percussionniste Khalid Kouhen.
L'objectif de Majid Bekkas est de donner un nouveau souffle et une dimension nouvelle à cette musique avec le souci de garder intact certains de ses aspects (spiritualité, pentatonisme, instruments traditionnels), tout en l'agrémentant de nouveaux éléments (harmonisation, instruments comme la guitare, le nei (flûte orientale et le oud (luth), permettant de créer une ambiance de musique improvisée.
Le trio Gnaouas Blues de Majid Bekkas est une aspiration vers «une autre musique» dont les racines sont africaines et dont le traitement sonore est celui du temps présent.
La musique des Gnaouas fait partie d'une culture qui englobe l'ensemble de l'ancien Soudan (Afrique de l'Ouest). La présence de la population noire au Maroc est essentiellement due aux échanges commerciaux et culturels entre Tombouctou et Marrakech au 16e siècle. La musique des Gnaouas s'inscrit dans le plus large des rites de la disposa nègre.
On peut la regrouper en deux ensembles : l'ensemble afro-américain (blues, jazz, salsa, samba, macumba) l'ensemble afro-maghrébin (Gnaoua du Maroc, Gnaouas de Constantine, Diwan en Algérie, Stambouli de Tunisie). Si la musique afro-américaine a connu une large diffusion dans le monde entier et avec le succès que l'on connaît, la musique des Gnaouas est restée inaperçue voire marginalisée bien que vivace dans sa communauté d'origine.
Les Gnaouas sont généralement les descendants d'anciens esclaves issus de populations originaires d'Afrique Noire.
Ceux qui se sont constitués en confréries à travers le Maroc sont les maîtres musiciens, des joueurs de crotales, des voyantes, des médiums et des adeptes.
Les instruments utilisés pendant les cérémonies rituelles sont un luth-tambour à registre bas (guembri) et des crotales (qraqech). Les tambours ne sont utilisés, chez les Gnaouas citadins, que pendant le cortège qui précède le rite de possession.
Le terme Gnaoua est un terme générique qui inclut les membres animateurs de la confrérie comme les maîtres musiciens (maâlem), les joueurs de crotales (qraqeb), les voyantes-thérapeutes (tallaâte et chouwafate) et les adeptes affiliés à la confrérie.
Les activités des Gnaouas, qui sont à la fois musicales, rituelles, initiatiques et thérapeutiques, unissent en un ensemble spécifique et harmonieux les apports culturels de l'Afrique Noire et de l'Islam.
Le rite de possession que célèbrent les Gnaouas est au cœur de leurs activités multiples. Il est appelé derdeba et se déroule la nuit (lila) d'où son appellation lila de derdeba.
Il est conjointement animé par un maître musicien à la tête de sa troupe et par une voyante qui en régit les accessoires et les vêtements rituels nécessaires. Durant la célébration, le maître musicien, à l'aide d'un luth-tambour à trois cordes (guembri) appelle, par l'entremise de devises chantées et en brûlant des encens, les saints et les entités surnaturelles (mlouk) à se présenter afin de prendre possession des adeptes.
Ceux-ci, une fois «habités» par ces mêmes entités, s'adonnent alors à la transe.
Ce rite de possession, qui a sa propre originalité, fait cependant partie d'un ensemble plus vaste avec lequel il présente certaines analogies, comme le bori des Haussa (Niger), le diwan de Sidi Bilal (Algérie), le stambali tunisien, le zar éthiopien et soudanais, ainsi que le candomblé brésilien et le vaudou haïtien.
