poète et écrivain tunisien, Nadir Mohamed Aziza. En effet, le somptueux palais de la Bahia à Marrakech accueille pour la première fois une rencontre intellectuelle, en l'occurrence un colloque international de poésie, dans le cadre de l'événement célébrant l'établissement, dans la ville impériale, d'un bureau régional décentralisée de l'Académie mondiale de poésie. La prestigieuse bâtisse, un des plus beaux monuments du pays, était plutôt délaissée et désertée depuis des décennies, hormis deux ou trois expositions artistiques qui l'ont animées pour un soir ces dernières années. Or, des manifestations culturelles du plus haut niveau pourraient donner vie plus souvent à cet espace où règnent une fraîcheur et une atmosphère majestueuses, et ressusciter sa mémoire. Il fallait donc que ce soit la poésie qui entrouvre les portes de ce rêve enclôt depuis trop longtemps dans l'enceinte de ses hautes murailles.
Ce bureau régional de poésie à Marrakech, représentant le monde arabe, est le premier ouvert dans le monde par l'Académie mondiale de poésie. Voici donc la cité des sept saint élue capitale arabe de poésie, reconnaissance de l'aura poétique de ce berceau de la spiritualité, de l'art et du savoir. La création de ce bureau est une première étape dans la démarche générale de l'Académie mondiale de poésie qui voudrait constituer un véritable réseau destiné à promouvoir la poésie au niveau des régions et à l'échelle mondiale.
Ces régions correspondent, en fait, à des zones géoculturelles, déterminées au nombre de cinq: le monde arabe; l'Afrique, l'Amérique Latine, le Canada et l'Asie. Pour l'Afrique ce sera probablement Dakar qui abritera le siège du bureau régional et l'événement le consacrant devrait avoir lieu le 20 décembre prochain, premier anniversaire de la mort du grand poète Léopold Sédar Senghor, ex-Président de la République du Sénégal.
C'est une autre cité poétique, Vérone, qui a vu naître, sous son ciel ensoleillé de juin 2001, l'Académie mondiale de poésie. Une création qui venait dans la suite logique de la résolution adoptée par la Conférence générale de l'UNESCO dans sa trentième session, proclamant le 21 mars journée mondiale de la poésie, car notre monde a besoin de la poésie, comme du printemps, pour renaître. «Vérone est la ville du poète latin Catulle, qui a accompagné Dante lorsqu'il a fui Florence pour s'installer à Vérone, indique Mohamed Aziza. C'est à Vérone que Dante a écrit sa «Divine comédie» et où Shakespeare a situé «Roméo et Juliette» … C'est dire combien Vérone est une cité emblématique pour la poésie», souligne Mohamed Aziza. Ainsi, l'Académie mondiale de poésie s'est - elle constituée à Vérone sur l'initiative de l'Institut international pour l'Opéra et la poésie, avec le soutien de la Mairie de Vérone et du ministère italien de la Culture. Soixante poètes représentatifs des cinq aires géoculturelles ont donc été conviés à Vérone et ont élu Mohamed Aziza chancelier.
«Les bureaux régionaux ont pour première mission l'organisation de manifestations annuelles réunissant les poètes de chaque région, explique Mohamed Aziza. Ils ont aussi pour tâche de lancer des concours de jeunes poètes et d'éditer un bulletin de liaison pour renforcer l'échange et la communication entre poètes d'une même région. Ces dispositions régionales devront affleurer au niveau international tous les deux ans à Vérone, des cercles concentriques devant se rejoindre en couronne à Vérone…».
Voici donc un grand hommage rendu à la culture arabe que d'accorder la primauté à la région arabe pour l'ouverture de son bureau, et d'élire un Arabe premier chancelier de l'Académie. A l'inauguration de ce bureau ont été invités une quinzaine de poètes étrangers venus du monde entier, dont José-Maria Alvarez d'Espagne, Jaber Asfour d'Egypte, Venus Khoury Gata du Liban, Jean Metellus de Haïti, Hubert Martin de France, Rose Senghor, épouse du neveu de Léopold Sédar Senghor … et une vingtaine de poètes marocains, dont Mohamed Bennis, Driss Meliani, Salah El Ouadie, Fatema Chahid, Mourad Kheireddine, Rajae Benchemsi… L'organisatrice principale de cet événement et coordinatrice de l'Académie pour le bureau arabe de Marrakech n'est autre que Touria Ikbal, traductrice de grands poètes et qui contribue pour une grande part au dynamisme et à la vitalité culturels de Marrakech. Elle écrit aussi la poésie mais ne s'est pas encore décidée à publier. Elle a organisé d'autres remarquables événements comme le Festival international de la femme en mars 2000, elle a assisté Jaâfar Kansoussi dans l'organisation des premières éditions des Maoussimyyat de Marrakech, et préside l'Association culturelle de Marrakech. «Qu'est-ce que je ne ferais pas pour la poésie, dit-elle. Je me suis embarquée avec passion et conviction dans cette belle expérience qui donnera, si Dieu veut, un nouveau rayonnement extraordinaire à Marrakech».
Besoin d'une régénérescence de l'être
Le thème du colloque international inscrit dans la création de ce bureau régional est significatif des grandes inquiétudes que suscite l'état actuel de l'humanité et du désarroi devant le déluge de massacres et de barbarie qui parcourt le monde : «La poésie face aux défis du temps présent».
«Nous vivons un monde déchiré par les guerres meurtrières et l'injustice, marqué par les stridences et les déséquilibres d'une mondialisation marchande imposant une logique mercantile qui perturbe l'existence pour une angoissante perte de sens caractéristique de ce monde incertain du 21e siècle, au questionnement parfois douloureux, dit Mohamed Aziza. La question qui se pose est celle de la fonction de la poésie. Que peut-elle encore faire face à tout cela?». Or sa fonction primordiale, affirme Mohamed Aziza, est de «réenchanter le monde. Elle est ce par quoi les choses renaissent à elles-mêmes qui en ont besoin plus que jamais dans ce monde où la tonalité est le gris… Il faut des couleurs pour retrouver le sens.
D'autre part, la poésie est une spiritualité mais sans dogme, sans référent fort, ce qui constitue sa force. Une spiritualité libre qui peut permettre une vraie régénérescence de l'être».
Ce bureau régional de poésie à Marrakech, représentant le monde arabe, est le premier ouvert dans le monde par l'Académie mondiale de poésie. Voici donc la cité des sept saint élue capitale arabe de poésie, reconnaissance de l'aura poétique de ce berceau de la spiritualité, de l'art et du savoir. La création de ce bureau est une première étape dans la démarche générale de l'Académie mondiale de poésie qui voudrait constituer un véritable réseau destiné à promouvoir la poésie au niveau des régions et à l'échelle mondiale.
Ces régions correspondent, en fait, à des zones géoculturelles, déterminées au nombre de cinq: le monde arabe; l'Afrique, l'Amérique Latine, le Canada et l'Asie. Pour l'Afrique ce sera probablement Dakar qui abritera le siège du bureau régional et l'événement le consacrant devrait avoir lieu le 20 décembre prochain, premier anniversaire de la mort du grand poète Léopold Sédar Senghor, ex-Président de la République du Sénégal.
C'est une autre cité poétique, Vérone, qui a vu naître, sous son ciel ensoleillé de juin 2001, l'Académie mondiale de poésie. Une création qui venait dans la suite logique de la résolution adoptée par la Conférence générale de l'UNESCO dans sa trentième session, proclamant le 21 mars journée mondiale de la poésie, car notre monde a besoin de la poésie, comme du printemps, pour renaître. «Vérone est la ville du poète latin Catulle, qui a accompagné Dante lorsqu'il a fui Florence pour s'installer à Vérone, indique Mohamed Aziza. C'est à Vérone que Dante a écrit sa «Divine comédie» et où Shakespeare a situé «Roméo et Juliette» … C'est dire combien Vérone est une cité emblématique pour la poésie», souligne Mohamed Aziza. Ainsi, l'Académie mondiale de poésie s'est - elle constituée à Vérone sur l'initiative de l'Institut international pour l'Opéra et la poésie, avec le soutien de la Mairie de Vérone et du ministère italien de la Culture. Soixante poètes représentatifs des cinq aires géoculturelles ont donc été conviés à Vérone et ont élu Mohamed Aziza chancelier.
«Les bureaux régionaux ont pour première mission l'organisation de manifestations annuelles réunissant les poètes de chaque région, explique Mohamed Aziza. Ils ont aussi pour tâche de lancer des concours de jeunes poètes et d'éditer un bulletin de liaison pour renforcer l'échange et la communication entre poètes d'une même région. Ces dispositions régionales devront affleurer au niveau international tous les deux ans à Vérone, des cercles concentriques devant se rejoindre en couronne à Vérone…».
Voici donc un grand hommage rendu à la culture arabe que d'accorder la primauté à la région arabe pour l'ouverture de son bureau, et d'élire un Arabe premier chancelier de l'Académie. A l'inauguration de ce bureau ont été invités une quinzaine de poètes étrangers venus du monde entier, dont José-Maria Alvarez d'Espagne, Jaber Asfour d'Egypte, Venus Khoury Gata du Liban, Jean Metellus de Haïti, Hubert Martin de France, Rose Senghor, épouse du neveu de Léopold Sédar Senghor … et une vingtaine de poètes marocains, dont Mohamed Bennis, Driss Meliani, Salah El Ouadie, Fatema Chahid, Mourad Kheireddine, Rajae Benchemsi… L'organisatrice principale de cet événement et coordinatrice de l'Académie pour le bureau arabe de Marrakech n'est autre que Touria Ikbal, traductrice de grands poètes et qui contribue pour une grande part au dynamisme et à la vitalité culturels de Marrakech. Elle écrit aussi la poésie mais ne s'est pas encore décidée à publier. Elle a organisé d'autres remarquables événements comme le Festival international de la femme en mars 2000, elle a assisté Jaâfar Kansoussi dans l'organisation des premières éditions des Maoussimyyat de Marrakech, et préside l'Association culturelle de Marrakech. «Qu'est-ce que je ne ferais pas pour la poésie, dit-elle. Je me suis embarquée avec passion et conviction dans cette belle expérience qui donnera, si Dieu veut, un nouveau rayonnement extraordinaire à Marrakech».
Besoin d'une régénérescence de l'être
Le thème du colloque international inscrit dans la création de ce bureau régional est significatif des grandes inquiétudes que suscite l'état actuel de l'humanité et du désarroi devant le déluge de massacres et de barbarie qui parcourt le monde : «La poésie face aux défis du temps présent».
«Nous vivons un monde déchiré par les guerres meurtrières et l'injustice, marqué par les stridences et les déséquilibres d'une mondialisation marchande imposant une logique mercantile qui perturbe l'existence pour une angoissante perte de sens caractéristique de ce monde incertain du 21e siècle, au questionnement parfois douloureux, dit Mohamed Aziza. La question qui se pose est celle de la fonction de la poésie. Que peut-elle encore faire face à tout cela?». Or sa fonction primordiale, affirme Mohamed Aziza, est de «réenchanter le monde. Elle est ce par quoi les choses renaissent à elles-mêmes qui en ont besoin plus que jamais dans ce monde où la tonalité est le gris… Il faut des couleurs pour retrouver le sens.
D'autre part, la poésie est une spiritualité mais sans dogme, sans référent fort, ce qui constitue sa force. Une spiritualité libre qui peut permettre une vraie régénérescence de l'être».
