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Mode de scrutin: sur la voie du consensus

Deux semaines seulement nous séparent du mois de février, annoncé comme date butoir, par le ministre de l'intérieur,
M. Driss Jettou, pour l'adoption définitive du Code électoral. Les avis des partis politiques, attendus sur le mode de scrutin, sont to

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Celles de l'opposition préfèrent le maintien du mode de scrutin uninominal actuel. Mais, beaucoup parmi eux se disent ouverts à d'autres suggestions. La proposition faite par M. Abderrahmane Youssoufi, d'ouvrir les consultations pour arriver à un consensus sur la question, serait donc les bienvenues. Si celles-ci sont réussies, un pas décisif ne manquera pas d'être franchi dans la perspective de ce scrutin crucial.
Un consensus se dégage à l'horizon de l'adoption du mode de scrutin. Loin d'être une révélation, l'allusion faite à ce sujet par le Premier ministre lors de la rencontre annuelle, désormais traditionnelle, avec les responsables de la presse nationale, contribuerait sans doute à dissiper les incertitudes qui continuent d'entourer ces consultations. Le chef de l'exécutif, a même annoncé une réunion entre les partis de la majorité destinée à rechercher « le consensus » souhaitée sur la question.
Une recherche de « consensus, qui serait aisée, selon le Premier Secrétaire de l'USFP, du fait qu'au sein de cette coalition, une majorité se dégage en faveur du même mode de scrutin. En l'occurrence, le scrutin de liste à la proportionnelle. Mais il reste, par exemple, à choisir entre un scrutin de liste à « la plus forte moyenne», ou « au plus fort reste ». Il s'agirait donc pour les réunions prévues d'affiner, tout au plus, une position majoritaire et d'apporter plus de clarification, sur un plan technique, aux méthodes souhaitées pour le déroulement des consultations.
Les choses ne seront, certainement, pas aussi évidentes lors des réunions souhaitées avec les partis de l'opposition. Mais il est intéressant de savoir que l'Union constitutionnelle, premier parti de la coalition du Wifaq, s'était prononcée, il y a quelques années, pour le scrutin de liste à la proportionnelle. « Il faut savoir qu'en 1996, à la veille de l'adoption du Code électoral aujourd'hui en cours, l'Union constitutionnelle avait déposé une proposition de loi demandant l'application du scrutin de liste. Au sein de l'U.C, nous sommes favorables encore à ce mode de scrutin », nous a déclaré le Secrétaire général par intérim de l'U.C. Même, si M.Mohamed Abied souligne la préférence de son parti pour ce mode de scrutin, lorsqu'il est appliqué au niveau régional.
Les jours qui viennent, s'annoncent donc décisifs. Les partis politiques sont, encore une fois interpellés, cette fois-ci par la voix du Premier ministre, de les mettre à profit pour réussir ce rendez-vous avec l'histoire. Les élections de septembre 2002 sont, en effet, porteuses d'enjeux stratégiques. Les voix sont partout concordantes et unanimes qui soulignent l'importance de ce scrutin destiné à roder la machine de l'alternance, lancée avec les élections de novembre 1997 et l'installation du gouvernement de M. Youssoufi en avril 1998.
Le Code électoral est certes un outil majeur, destiné à régir les prochaines élections, mais il ne peut garantir, à lui seul, leur déroulement dans les normes souhaitées de transparence et de rigueur. « Le renouvellement des listes électorales, la généralisation de l'utilisation de la carte d'identité nationale pour les votants et la mise en place d'un organe de contrôle des élections sont autant de garanties supplémentaires devant nous mener vers cette orientation », soulignent les observateurs. Sur ces questions, des engagements sont déjà pris, notamment par les instances chargées de superviser les élections.
Reste à savoir si les partis politiques assumeront leur part de responsabilité, notamment en présentant des candidatures fiables aux prochaines élections. Leur crédibilité en dépend. Mais aussi l'avenir du Maroc. Seuls des profils compétents et sérieux peuvent mener à bon port le processus démocratique engagé par le Maroc. L'institution parlementaire, pour jouer pleinement son rôle de législateur proche des préoccupations des électeurs, défenseurs de leurs droits et de contrôleur de l'action de l'exécutif dans le sens qui favorise l'intérêt de la nation, a besoin de ces profils. Les partis politiques ont aujourd'hui le devoir de favoriser leur émergence.
Resisteront-ils aux tentations, aujourd'hui avouées, de l'argent qui avait fait des précédentes consultations un cauchemar dont beaucoup ne se sont pas encore réveillés ? Il le faut pourtant, si l'on ne veut pas que le Maroc rate ce rendez-vous avec l'histoire.
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