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«Mon père» d'Eliette Abécassis, Albin Michel

«Mon père» est un roman d'Eliette Abécassis, auteur de cinq autres ouvrages : La répudiée, Qumara, Le trésor du temple, L'or et la cendre et La perte métaphysique du meurtre.
Comment la vie de l'être humain est-elle façonnée ? Sommes-nous maîtres de n

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Cette dernière était fort attachée à son père au point qu'elle ne voyait le monde qu'à travers ses yeux. Il représentait, pour elle, son passé, son présent et son avenir. Même après sa mort, il est resté omniprésent dans sa vie. Elle se remémorait constamment ses gestes, ses pensées et ses paroles. « Mon père au sourire éternel gravé sur le visage. Mon père aux cheveux gris. Mon père aux cheveux blancs. Mon père aux yeux clairs. Mon père au regard perçant ».
Deux ans après sa disparition, elle avait découvert qu'elle avait un frère. Son père était prêt à l'abandonner pour vivre avec lui et sa mère qui refusait de vivre avec un homme qui a déjà une fille. D'un coup, Hélène devina que sa vie n'était qu'une illusion. Mais, impossible de la refaire. Elle avait gâché son existence pour faire plaisir à son père. Mais, ce dernier l'aimait-il vraiment ?
À travers ce roman, l'auteur véhicule une idée d'une plus haute importance : les enfants ne sont que le fruit de leurs parents qui ont le pouvoir d'orienter leur existence et de modeler leur vie. Aussi, sont-ils responsables de leur bonheur ou de leur malheur. « Toutes les femmes ont un père. Il faut bien comprendre cela, qui n'est pas une évidence. Toutes les femmes ont un père. Cela veut dire que toutes les femmes sont condamnées au malheur ». Le père d'Hélène a su l'emprisonner dans un monde particulier, aliénant sa liberté de décider et de penser. Ainsi, elle essayait, toujours, de le satisfaire, en vain. Il semblait malheureux.
Albin Michel souligne une réalité, quoique évidente, échappe à un bon nombre de personnes : les apparences sont trompeuses. On ne peut pas prétendre connaître profondément quelqu'un même si on le côtoie pendant de longues années. Hélène croyait que son père ne cherchait que son bonheur, mais la réalité dévoilée fut blessante. « Ce fut pour moi comme un réveil. J'avais l'impression d'avoir été dans un sommeil ou dans un rêve et les moments me revenaient tels des moments irréels ». Hélène n'était qu'un instrument entre les mains de son père qui voulait à la fois son grand bonheur et l'échec de sa vie car elle a ruiné la sienne.
Par ailleurs, l'auteur souligne plusieurs notions : l'origine, la volonté, la mort, les croyances…Eliette Abécassis présente une histoire particulière marquée par des passages de suspens. « C'était mon père que je voyais dans le miroir devant moi, mon père ou le fantôme de mon père qui s'approchait de moi…De peur, j'ai serré la photo dans mes mains et je me suis recroquevillée en tremblant, sans oser me trouver ». Le lecteur se sent impliqué. Le roman le pousse à réfléchir sur le sens de son existence.
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