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Musique: des projets pour le compositeur Saïd Al Imam

Des chansons pour Lotfi Bouchnak, une chanson pour Samira Bensaïd, une pour Abdelhadi Belkhayate et deux pour Latifa Raâfate… Le compositeur et chanteur Said Al Imam a des dizaines de projets à son actif. Notamment un duo réunissant Naïma Samih et une aut

Musique: des projets pour le compositeur Saïd Al Imam
Affable… Courtois... Serviable… L'homme a finalement toutes les qualités du monde. Sauf, peut-être, une : la patience. Derrière son calme stoïque, se cache la verve du syndicaliste dont le temps n'a pas émoussé les réflexes. Non seulement la lutte a fini par aiguiser son discours, mais elle lui a donné de la profondeur et beaucoup de consistance. «En ce qui concerne le projet de statut de l'artiste, j'ai été parmi les premiers à avoir appelé à sa réalisation. Je continue à espérer que l'Exécutif et les parlementaires fassent diligence en la matière.
Le gouvernement devrait, néanmoins associer les principaux concernés à sa finalisation afin que ses lacunes actuelles soient comblées et qu'il ne devienne pas, après promulgation, une arme à double tranchant». Saïd Al Imam sait de quoi il parle. Pour avoir souffert des pratiques qui avaient, jadis, entraîné la chanson marocaine vers les Abysses où elle se complait actuellement, il a peur de voir se transformer en véritable cauchemar l'ambition que ses pairs ont cultivée depuis la fin des années 80. Ayant épousé le journalisme en ces années charnières, il sait l'interprétation que le cabinet Youssoufi a faite de la volonté des journalistes de moderniser l'exercice de leur profession. Il a également vécu la levée de boucliers qui a accompagné l'adoption du code de la presse au sein de cette corporation de «soutiers de l'Histoire » qu'il aime tant. Il a donc peur de voir le gouvernement faire de même avec les artistes. C'est-à-dire d'«être grugé une deuxième fois, la première en tant que journaliste et la seconde en tant qu'artiste». A part cela, il ne baisse nullement les bras. Malgré la difficulté de la tâche et en dépit du manque de moyens, il continue à composer pour les plus grands noms de la chanson arabe. «J'ai composé des chansons pour Lotfi Bouchnak … J'ai soumis un projet de chanson à Samira Bensaïd dont les paroles sont l'œuvre du journaliste et poète Ahmed Sabri... J'ai également composé deux chansons pour Latifa Raâfate sur des textes d'un autre journaliste, Mohamed Batouli. J'ai un projet de duo pour Naïma Samih et une autre chanteuse». Au rappel de ces monstres sacrés, le ton
d'Al Imam est subitement devenu plus poignant et gagné en intensité. Disert, Saïd l'est chaque fois qu'il est interrogé sur ses projets. Il ne manque néanmoins pas de rappeler les difficultés de la tâche et les handicaps qui en empêchent la réalisation. «Nous continuons, malheureusement d' écouter ce qu'on veut que l'on écoute. Poussés par le goût du lucre, certains affairistes sans scrupules combattent les vrais talents. Leur objectif est simple : continuer à s'enrichir à travers la médiocrité et le manque de goût. De véritables complots sont ainsi ourdis quotidiennement contre toute créativité authentique et de qualité ». Lui même en a été l'une des victimes au temps jadis où «L'histoire de Kharboucha » avait subi l'ire des censeurs. Il a dû faire le pied-
de-grue des jours durant devant d'obscurs bureaux de la RTM pour recevoir l'absolution. Trop tard. Le mal a déjà été fait. Cette chanson n'a été diffusée qu'une ou deux fois à la télévision. Une fois sur 2M et le reste à l'encan. « Je suis, ou plutôt j'étais une personne indésirable». Pour preuve, il suffit de rappeler que depuis 1988, année où j'avais obtenu le premier prix de la chanson marocaine lors de la deuxième édition du Festival « Adouaâ Al Madina » (Ndlr : Les lumières de la ville) , mes projets ont subi une fin de non-reçevoir. Particulièrement depuis « Kharboucha » qui avait fait couler beaucoup d'encre tant à l'intérieur du Maroc qu'à l'étranger. Suite à cela, il s'est toujours trouvé quelqu'un pour me faire comprendre que je ne suis pas le bienvenu. «L'histoire de Kharboucha » s'est-elle transformée en malédiction ? ». A en juger par le nombre de projets que Said Al Imam est en train de réaliser, il n'en est rien. A la condition, bien entendu, qu'ils trouvent le producteur à même de leur permettre de voir le jour sous les meilleurs auspices possibles.
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