Menu
Search
Mardi 30 Décembre 2025
S'abonner
close
Mardi 30 Décembre 2025
Menu
Search

Palestine: complaintes enfantines

Mon pays loin de moi, tel mon cœur
Mon pays proche de moi, telle ma prison
Pourquoi est-ce que je chante ici
alors que ma face est ailleurs
Pourquoi ce chant mien
pour un enfant qui dort sur le safran
un poignard suspendu sur sa couche
No Image
De Ramallah, il ne reste plus grand-chose.
Dans sa folie meurtrière, l'armée israélienne a presque tout détruit.
Les images de désolation que les télévisions nous en donnent attestent du crime odieux commis à l'endroit de cette cité qui fut l'une des plus coquètes de Cisjordanie. Rues vides, boulevards déserts.... Sur la ville plane la peur. La chape d'acier qui s'est abattue sur elle est impressionnante, imperturbable, sanglante. Partout, les chars israéliens vaquent à leur sale besogne, ne laissant derrière eux que ruines et désolation... Ville-fantôme, Ramallah est aussi une ville en état de siège : faubourgs bouclés, quartiers cernés, carrefours et ronds-points tenus sous la menace continue des canons et des mitrailleuses à tir rapide d'engins de combat dont les tourelles traquent, sans relâche, le moindre soupçon de mouvement. Derrière leur cuirasse chenillée, les soldats donnent libre-cours aux plus sanguinaires de leurs instincts. Des hélicoptères, en noria, déchirent imperturbablement le ciel dans un déluge assourdissant de feu et de fumée. Pire qu'une guerre ; le conflit déclenché par Sharon est un génocide dont tous les Palestiniens sont les victimes expiatoires. Quel que soit leur sexe, qu'ils soient adultes ou enfants, les habitants des territoires qualifiés jadis d'autonomes, souffrent actuellement le martyre. Les quelques témoignages d'enfants que la directrice du Centre culturel Khalil Sakakini de Ramallah nous a adressés en attestent.
« Je ne peux pas jouer dans ma cour. Je ne peux pas sortir devant la porte d'entrée de la maison à cause du couvre-feu. J'ai caché mes jouets parce que j'ai peur que les soldats israéliens m'emmènent parce que j'ai des fusils et des tanks. Je ne peux même pas aller au magasin acheter des bombons à cause du couvre-feu ». Profonde est la peur de Alayyan Zayed (9 ans). Elle est, néanmoins justifiée. Tsahal ne respecte, en effet, aucune règle, fut-elle humanitaire; se complaisant de fouler au pied un droit international qu'elle sait à sens unique puisque ses foudres vengeresses se sont toujours et comme par hasard, abattues sur les pays arabes et/ou musulmans. Jamais elles n'ont menacé, ne serait-ce qu'un seul instant, Israël. Jamais, d'ailleurs, elles ne s'y risqueront ; puisque l'irréfragable véto de l'Oncle Sam n'a d'autre objectif que de les en détourner.
Aussi Sharon peut-il continuer sa sale besogne en toute impunité. Ce qui risque de priver Lina Zayed (11 ans), sinon de la vie, du moins de tout ce qu'elle croit en être le charme. Lisons son témoignage. Il est bouleversant de simplicité et de douleur :
«Je veux aller à l'école finir mes études cette année. Je veux être libre pendant l'été, aller nager et m'amuser. Je veux que les soldats israéliens quittent notre pays, arrêtent l'occupation et arrêtent d'utiliser ces gros tanks. Nous n'avons rien pour les affronter. Je ne veux pas qu'ils occupent nos maisons ou qu'ils tirent des obus dessus »
Avec des mots d'enfant, Ahmed Tuqan (7 ans) nous raconte, lui aussi, le même drame ; celui d'un exil sans fin :
« Depuis que l'Intifada a commencé, nous avons commencé à déménager d'une maison à l'autre. Chaque semaine, nous habitons une maison différente. Les Israéliens entrent dans les maisons et ils font peur aux gens. Quand ils sont entrés dans Al Qods, nous avons déménagé à Ramallah et quand ils sont entrés à Ramallah, nous avons déménagé à Al Qods ». Jusqu'à quand seront-ils obligés de subir pareil destin ?

Lisez nos e-Papers