Le Centre Tarik Ibn Zyad a organisé, en hommage au patrimoine oral, une plaisante veille ramadanienne animée par des conteurs de Jamaâ El Fna, un maître et son disciple, Ahmed Bouchama et le jeune Aberrahim El Azalia. Ils ont médusé l'assistance dont les éclats de rire venaient par moments ponctuer l'émerveillement. Ils ont notamment raconté l'histoire du soufi Ahmed Sebti fils du Calife Haroun Rachid, l'histoire du Fakih avec le crâne déterré, et une série de contes parodiques. Deux conférenciers ont édifié l'assemblée au sujet de l'art de la halqa en attirant l'attention sur la nécessité de sa sauvegarde. Le Maroc est dans le monde arabo-musulman un des plus grands conservateurs du patrimoine oral, en sa place de Jamaâ El Fna à Marrakech, qui fut proclamée Patrimoine oral de l'humanité il y a quelques années par l'UNESCO. A Jamaâ El Fna on peut écouter à tout moment de la journée l'histoire du Sultan Egyptien Baybars, ou du fameux Prince Fairuz de Perse, ou bien les magnifiques contes de la Princesse Shéhérazade, ou encore les épopées du Prophète, sur lui grâce et paix divines….
Mais la Place demeure menacée par un « modernisme » ravageur, la tradition du conte s'y amenuise, les conteurs sont en voie de disparition. Militant pour la préservation du patrimoine de Marrakech, Jaâfar Kansoussi appelle à un véritable programme de revitalisation du patrimoine et à des mesures énergiques en faveur des conteurs. Quant au brillant chercheur en littérature persane et arabe, Rachid Bazzi, il décortique un conte consigné dans un manuscrit inédit qu'il relie à un des contes des Mille et une nuits, soutenant que cette fameuse œuvre est de composition complexe, truffée d'influences notamment indiennes et iraniennes. Puis il explique la technique narrative propre au conte dont la structure intègre incontournablement l'art de la halqa, autrement dit, la dynamique qui, en dernier ressort, définit le conte en tant que genre, l'oralité. Qui ne savoure pas d'écouter des contes aux épisodes extravagants, instants magiques qui nous plongent dans la mémoire des civilisations ?
Mais la Place demeure menacée par un « modernisme » ravageur, la tradition du conte s'y amenuise, les conteurs sont en voie de disparition. Militant pour la préservation du patrimoine de Marrakech, Jaâfar Kansoussi appelle à un véritable programme de revitalisation du patrimoine et à des mesures énergiques en faveur des conteurs. Quant au brillant chercheur en littérature persane et arabe, Rachid Bazzi, il décortique un conte consigné dans un manuscrit inédit qu'il relie à un des contes des Mille et une nuits, soutenant que cette fameuse œuvre est de composition complexe, truffée d'influences notamment indiennes et iraniennes. Puis il explique la technique narrative propre au conte dont la structure intègre incontournablement l'art de la halqa, autrement dit, la dynamique qui, en dernier ressort, définit le conte en tant que genre, l'oralité. Qui ne savoure pas d'écouter des contes aux épisodes extravagants, instants magiques qui nous plongent dans la mémoire des civilisations ?
