Pour l'art, Casablanca est l'inspiratrice et le théâtre de toutes les originalités. Ainsi cette exposition insolite, première du genre, mettant en scène peinture et stylisme. Mais quelle peinture et quel stylisme ! Les toiles très singulières, par l'expression, la technique et l'esthétique, du génial Stéphane Hunot Gobin, et en guise de contexte, la sensualité majestueuse du costume traditionnel féminin marocain dans ce show room de la reine du caftan Zhor Raïs. L'éclairage feutré parcouru de lueurs de bougies conforta la magie de cette ambiance que, le soir du vernissage, les invités se sont attardés à quitter. En certains murs du show room, des tentures chargées de broderie ancienne précieuse bordeaux foncé, en l'espace de la salle, de petits panneaux de voile fin tendus par endroits entre plafond et parquet, pour ajouter au raffinement de cette mise en scène. «Le regard à travers ces voiles et cette lumière tamisée crée tout un univers, une atmosphère artistique », dit Hunot Gobin, qui a réalisé le décor, lequel opère, avec les œuvres des deux artistes, une harmonie parfaite. Il est ravi d'associer ses oeuvres, dit-il au «travail magnifique de Zhor qui s'exprime comme moi tout en subtilité et en transparence». La peinture d'Hunot Gobin est éthérée, aérienne, d'une extrême finesse. En approchant un de ses tableaux, saisissants par leur particularité, on perçoit comme un visage au travers d'une vitre sous la pluie. C'est un homme ou une femme, ou une personne asexuée, le visage dans les mains. Les mains se confondent avec le visage dans un effet de flou et de coulées d'eau. Beau comme un poème de Prévers. «Pour moi l'esthétique est d'abord intérieure et transparaît à l'extérieur…Ici elle est liée au bien-être…», dit le peintre. Il est satisfait que son tableau puisse susciter autre chose que son intention de départ. Il y a une série consacrée au thème très original des soins esthétiques : tableaux de pots de crème de marques de luxe comme Dior ou autre Guerlain, flacons prenant l'aspect d'objets d'art de porcelaine. C'est aussi la technique inédite du peintre qui donne cet aspect : «des formes très rectilignes à la source, qui en profondeur donnent cet arrondi », explique-t-il. Il peint sur la toile de lin très fine presque transparente qu'il utilise en épaisseur, en plusieurs couches. Il travaille sur la dernière posée (la surface) avec de l'encre très diluée qui traversera l'épaisseur. Plus la dispersion atteindra le bas, plus il obtiendra quelque chose de subtile et de clair. Il ne lui restera qu'à choisir la toile la plus intéressante. Les teintes vaporeuses très pastel seront entre bleu, blanc, rose et mauve. Il aime les contrastes : faire confiance au hasard de la matière des choses, enclenché par une éxécution très calculée. Il fixe la toile sélectionnée sur du «cristal synthétique» qui ressemble au plexiglas avec la solidité du plastique et l'avantage de ne pas jaunir. «Comme si la fragilité de la toile prenait une autre dimension, de consistance, avec l'encadrement qui en même temps laisse passer la lumière… Ici l'encadrement fait partie intégrante de l'œuvre, un nouveau concept», dit Hunot Gobin. Toujours dans les produits de beauté, un visage couvert d'un masque de concombres… «Cette façon de penser à soi, d'entretenir son 1apparence n'est pas de l'égoïsme mais un respect de soi et de la création au travers de soi-même », note le peintre. En avançant dans le show room, on contemple une vitrine où se déroulent gracieusement d'exquis châles de voile brodés perlés sur un immense coquillage ramené des Iles Séchelles par l'illustre styliste Zhor Raïs. Sur les cimaises avoisinantes, des tableaux présentant des logos de marques haut de gamme vues par le peintre : Dior, Adidas, Virgin en pailleté, toujours dans cette allure encre éthérée. Une manière à lui de dénoncer les pouvoir des marques et des publicités envahissantes, la manipulation de la consommation par les grands groupes. «Mon travail cherche à véhiculer des idées, un questionnement… Mon ambition est que mes œuvres pénètrent les musées. Je tente de répondre à la question : « à quoi sert un artiste à la société d'aujourd'hui et que peut-il lui apporter ? »… Il y a deux ans j'ai travaillé sur le thème du boudhisme avec la même technique, ce qui fut commercialement un énorme succès. Mais je suis frappé par le phénomène de mondialisation, la notion de puissance mondiale, le pétrole, la puissance économique des multinationales dont l'industrie cosmétique par exemple…Je voyage beaucoup et me sens interpellé. J'éprouve des émotions par rapport à mon temps et m'inscris de plain-pied avec mon temps. Tel est mon apport modeste à l'art, sans intention de m'attaquer à des choses indétrônables ».
Le temps en boîte-bijou
Hunot Gobin est imbibé d'influences multiples mais les peintres fondateurs d'un mouvement l'ont le plus marqué. Biologiste chercheur de formation universitaire, il a en parallèle toujours étudié le dessin et la peinture. Fasciné par la recherche de la perfection et de l'esthétisme, il a séjourné en Italie pour s'y imprégner de l'art italien de la Renaissance, acquérir ses techniques, avec une prédilection pour la peinture murale. Les études ardues de biologie lui ont inculqué le sens de la rigueur. «Je suis très artiste certes mais en même temps très organisé et réalise pour mon art un travail considérable de recherche…». La biologie lui a aussi appris les spécificités des colorants, les procédés de dosages et leur précision. Peintre de profession depuis sept ans, il expose un peu partout en Europe, surtout en France et en Italie. Dans ses premiers tableaux abstraits il essayait, dit-il, d'incarner une présence avec sa peinture. Ce premier travail de gestation et de libération, «très intime et très personnel», il ne l'a jamais exposé. Il s'est ensuite essayé à divers styles avant de se trouver le plus à l'aise dans la transparence et la fluidité, ce qui l'a motivé dans la création de sa technique unique. Il pratique en outre l'art de la décoration intérieure, de la fresque, du trompe-l'œil, et dans ce registre, son talent l'a conduit jusque dans les palais du Moyen-Orient. Ses œuvres son actuellement exposées dans la galerie parisienne Bertin-Toublanc et son agenda d'exposition 2003 est déjà complet.
Un peintre résolument contemporain et innovateur, dans le vent, qui a aussi investi le shoow room de la sublimissime styliste marocaine de renommée internationale Zhor Raïs. Pour cet événement elle a choisi d'exposer, en concordance avec la peinture d'Hunot Gobin, des tenues somptueuses blanches écru en soie et mousseline brodées d'or patine. Encore de splendides tableaux bijoux d'Hunot Gobin : des montres précieuses Shopard ou Cartier, peintes dans cette ultime délicatesse, apparaissant au travers d'un encadrement écrin au verre au pourtour flou. Le thème du temps en boîte… Boîte-joyau. Il a saupoudré les montres de véritables particules d'acier. Ces montres emboîtées livrent un effet paradoxal de transparence et de relief. Une poésie du temps. Le temps actuel et l'hors-temps.
Le temps en boîte-bijou
Hunot Gobin est imbibé d'influences multiples mais les peintres fondateurs d'un mouvement l'ont le plus marqué. Biologiste chercheur de formation universitaire, il a en parallèle toujours étudié le dessin et la peinture. Fasciné par la recherche de la perfection et de l'esthétisme, il a séjourné en Italie pour s'y imprégner de l'art italien de la Renaissance, acquérir ses techniques, avec une prédilection pour la peinture murale. Les études ardues de biologie lui ont inculqué le sens de la rigueur. «Je suis très artiste certes mais en même temps très organisé et réalise pour mon art un travail considérable de recherche…». La biologie lui a aussi appris les spécificités des colorants, les procédés de dosages et leur précision. Peintre de profession depuis sept ans, il expose un peu partout en Europe, surtout en France et en Italie. Dans ses premiers tableaux abstraits il essayait, dit-il, d'incarner une présence avec sa peinture. Ce premier travail de gestation et de libération, «très intime et très personnel», il ne l'a jamais exposé. Il s'est ensuite essayé à divers styles avant de se trouver le plus à l'aise dans la transparence et la fluidité, ce qui l'a motivé dans la création de sa technique unique. Il pratique en outre l'art de la décoration intérieure, de la fresque, du trompe-l'œil, et dans ce registre, son talent l'a conduit jusque dans les palais du Moyen-Orient. Ses œuvres son actuellement exposées dans la galerie parisienne Bertin-Toublanc et son agenda d'exposition 2003 est déjà complet.
Un peintre résolument contemporain et innovateur, dans le vent, qui a aussi investi le shoow room de la sublimissime styliste marocaine de renommée internationale Zhor Raïs. Pour cet événement elle a choisi d'exposer, en concordance avec la peinture d'Hunot Gobin, des tenues somptueuses blanches écru en soie et mousseline brodées d'or patine. Encore de splendides tableaux bijoux d'Hunot Gobin : des montres précieuses Shopard ou Cartier, peintes dans cette ultime délicatesse, apparaissant au travers d'un encadrement écrin au verre au pourtour flou. Le thème du temps en boîte… Boîte-joyau. Il a saupoudré les montres de véritables particules d'acier. Ces montres emboîtées livrent un effet paradoxal de transparence et de relief. Une poésie du temps. Le temps actuel et l'hors-temps.
