Le Sommet de Johannesburg a été marqué par la participation de S.M. le Roi Mohammed VI qui a prononcé, au premier jour de cette conférence au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, un important discours dans lequel le Souverain a estimé que l'œuvre de développement est une responsabilité partagée entre les grandes puissances, qui n'ont pas rempli leurs engagements, et les pays en voie de développement qui n'ont pas déployé d'énormes efforts en vue de développer leurs pays à cause de conflits régionaux.
En marge de la conférence, le Souverain s'est entretenu avec plusieurs chefs d'Etat, de gouvernement et de délégation participant à ce Sommet. Le plan d'action et la déclaration finale de Johannesburg constituent les principaux documents de ces assises qui se sont tenues dix ans après celle de Rio de Janeiro au Brésil.
Ces deux textes fixent une série d'engagements relatifs notamment à la réduction de la pauvreté, à l'accès à l'eau et à l'énergie, à l'aide au développement et à la protection de l'environnement. Au dernier jour de cette conférence, qui a réuni pendant deux semaines plus de 40 000 participants, le secrétaire général de l'O.N.U. s'est félicité du succès des travaux; un avis contesté par la majorité des ONG et des représentants de la société civile qui parlent plutôt de déception, voire même d'échec.
international, page 11
Le président sud-africain Thabo Mbeki a appelé mercredi soir en clôture du Sommet de la Terre, à «un système amélioré de gouvernance mondiale», notamment à une réforme des Nations unies, pour mieux répondre aux problèmes mondiaux tels ceux traités par le Sommet.
«Il y a des décisions qui attendent depuis longtemps. Parmi elles, celle de la restructuration du Conseil de sécurité de l'ONU. La discussion à ce sujet a pris de très nombreuses années et ne semble pas près de parvenir à une conclusion. Il faut la pousser plus avant», a déclaré M. Mbeki mercredi soir à la presse aprés la clôture du Sommet de la Terre.
Le Sommet s'est séparé après avoir entériné solennellement deux textes politiques, un plan d'action et une déclaration, qui portent sur les moyens de réconcilier croissance économique, lutte contre la pauvreté et décollage du Tiers-Monde avec la survie écologique de la planète.
international, page 11
Dans son discours, Thabo Mbeki a estimé que les décisions du Sommet renvoient à la question «critique» du multilatéralisme. Les thèmes qui étaient à l'ordre du jour sont «mondiaux dans leur impact, mondiaux dans leurs implications (...), ils appellent un système amélioré de gouvernance mondiale», a-t-il expliqué.
Relever «ce défi du multilatéralisme», a-t-il poursuivi face à la presse, passe par «des institutions améliorées qui seraient plus démocratiques et répondraient mieux à ce que disent les peuples du monde. Une réforme de l'ONU doit répondre à cela».
Il a aussi souligné le besoin de «coordination entre des organes comme l'Organisation mondiale du commerce, la Banque mondiale, pour s'assurer qu'elles agissent de façon constante», et d'une «démocratisation générale du système de gouvernance mondiale”.
La presse américaine silencieuse sur les résultats
Les principaux journaux des Etats-Unis passaient sous silence jeudi les résultats du Sommet de la Terre de Johannesburg, consacrant seulement leur couverture de l'événement à la prestation mouvementée du secrétaire d'Etat américain Colin Powell.
Seul le Los Angeles Times a publié un éditorial sous le titre «Le Sommet est terminé: au travail».
«Les organisations de défense de l'environnement, souligne le grand quotidien de la côte ouest, voulaient que les dirigeants de 100 pays et les milliers de délégués fournissent des plans et des objectifs détaillés pour mettre fin à la pauvreté et protéger l'environnement sur toute la planète. Ce n'était pas réaliste, et de déclarer le Sommet un échec revient à traiter par le mépris les progrès qu'il a permis», estime le journal.
Maintenant, «les Etats-Unis et les autres pays doivent se tenir à leurs promesses», ajoute le Los Angeles Times, car «cela n'apportera rien d'avoir une nouvelle rencontre dans dix ans pour se lamenter sur des cieux plus sombres, une eau plus sale et plus de gens vivant dans la grande pauvreté».
Les autres journaux, tels que le New York Times, le Washington Post, The Sun de Baltimore (Maryland) ou USA Today se limitaient à un compte rendu du discours de Colin Powell avec des photos de manifestants tentant de faire taire le secrétaire d'Etat.
La Déclaration de Johannesburg sur le Développement durable
Voici des extraits de la «Déclaration de Johannesburg sur le développement durable», adoptée mercredi soir à la fin du deuxième Sommet de la Terre, selon une traduction de l'AFP établie à partir de l'anglais:
«(...) A Rio il y a dix ans, nous sommes convenus que la protection de l'environnement et le développement économique et social étaient les trois piliers inséparables du développement durable. A cette fin nous avons adopté l'Agenda 21». (Une phrase des versions antérieures du document dans laquelle les signataires de la Déclaration «reconnaissent que les objectifs fixés au sommet de Rio n'ont pas été respectés» a disparu).
«Nous reconnaissons que l'éradication de la pauvreté, la protection et la gestion des ressources naturelles (utilisées) pour le développement économique et social sont des objectifs clés et des exigences essentielles du développement durable».
«La faille profonde qui divise la société entre riches et pauvres et le fossé qui ne cesse de s'agrandir entre mondes développé et en développement constituent une menace majeure pour la prospérité, la sécurité et la stabilité mondiales».
«L'environnement mondial continue de souffrir. Les pertes de biodiversité se poursuivent, les stocks de poissons continuent de fondre, la désertification touche de plus en plus de terres fertiles, les effets adverses du changement climatique sont déjà évidents, les catastrophes naturelles sont plus fréquentes et plus dévastatrices et les pays en développement deviennent plus vulnérables, la pollution de l'eau continue de priver des millions de personnes de conditions de vie décentes».
«La mondialisation a ajouté une nouvelle dimension à ces défis.
L'intégration rapide des marchés, la mobilité des capitaux et l'augmentation significative des flux d'investissements dans le monde ont ouvert de nouveaux défis et de nouvelles opportunités pour la poursuite du développement durable.
Mais les bénéfices et les coûts de la mondialilsation sont inégalement réparties, les pays en développement étant confrontés à des difficultés particulières pour relever ce défi».
«Nous sommes déterminés, à travers des objectifs chiffrés, des calendriers et des partenariats (public-privé), à accroître rapidement l'accès aux exigences minimales telles que l'eau propre, l'assainissement, l'énergie, les soins de santé, la sécurité alimentaire et la protection de la biodiversité».
«Nous invitons instammment les pays qui ne l'ont pas encore fait à s'employer concrètement à atteindre les niveaux d'aide publique au développement convenus au niveau international».
«Nous convenons qu'il est nécessaire que les grandes sociétés du secteur privé fassent preuve de responsabilité et de transparence».
«Nous nous engageons à renforcer et à améliorer la gouvernance à tous les niveaux en vue de la mise en oeuvre effective de l'Agenda 21, des objectifs de la Déclaration du Millénaire et du Plan d'action de Johannesburg».
«Nous réaffirmons notre engagement en faveur des principes et des finalités de la charte des Nations unies et du droit international ainsi qu'en vue du renforcement du multilatéralisme».
En marge de la conférence, le Souverain s'est entretenu avec plusieurs chefs d'Etat, de gouvernement et de délégation participant à ce Sommet. Le plan d'action et la déclaration finale de Johannesburg constituent les principaux documents de ces assises qui se sont tenues dix ans après celle de Rio de Janeiro au Brésil.
Ces deux textes fixent une série d'engagements relatifs notamment à la réduction de la pauvreté, à l'accès à l'eau et à l'énergie, à l'aide au développement et à la protection de l'environnement. Au dernier jour de cette conférence, qui a réuni pendant deux semaines plus de 40 000 participants, le secrétaire général de l'O.N.U. s'est félicité du succès des travaux; un avis contesté par la majorité des ONG et des représentants de la société civile qui parlent plutôt de déception, voire même d'échec.
international, page 11
Le président sud-africain Thabo Mbeki a appelé mercredi soir en clôture du Sommet de la Terre, à «un système amélioré de gouvernance mondiale», notamment à une réforme des Nations unies, pour mieux répondre aux problèmes mondiaux tels ceux traités par le Sommet.
«Il y a des décisions qui attendent depuis longtemps. Parmi elles, celle de la restructuration du Conseil de sécurité de l'ONU. La discussion à ce sujet a pris de très nombreuses années et ne semble pas près de parvenir à une conclusion. Il faut la pousser plus avant», a déclaré M. Mbeki mercredi soir à la presse aprés la clôture du Sommet de la Terre.
Le Sommet s'est séparé après avoir entériné solennellement deux textes politiques, un plan d'action et une déclaration, qui portent sur les moyens de réconcilier croissance économique, lutte contre la pauvreté et décollage du Tiers-Monde avec la survie écologique de la planète.
international, page 11
Dans son discours, Thabo Mbeki a estimé que les décisions du Sommet renvoient à la question «critique» du multilatéralisme. Les thèmes qui étaient à l'ordre du jour sont «mondiaux dans leur impact, mondiaux dans leurs implications (...), ils appellent un système amélioré de gouvernance mondiale», a-t-il expliqué.
Relever «ce défi du multilatéralisme», a-t-il poursuivi face à la presse, passe par «des institutions améliorées qui seraient plus démocratiques et répondraient mieux à ce que disent les peuples du monde. Une réforme de l'ONU doit répondre à cela».
Il a aussi souligné le besoin de «coordination entre des organes comme l'Organisation mondiale du commerce, la Banque mondiale, pour s'assurer qu'elles agissent de façon constante», et d'une «démocratisation générale du système de gouvernance mondiale”.
Les principaux journaux des Etats-Unis passaient sous silence jeudi les résultats du Sommet de la Terre de Johannesburg, consacrant seulement leur couverture de l'événement à la prestation mouvementée du secrétaire d'Etat américain Colin Powell.
Seul le Los Angeles Times a publié un éditorial sous le titre «Le Sommet est terminé: au travail».
«Les organisations de défense de l'environnement, souligne le grand quotidien de la côte ouest, voulaient que les dirigeants de 100 pays et les milliers de délégués fournissent des plans et des objectifs détaillés pour mettre fin à la pauvreté et protéger l'environnement sur toute la planète. Ce n'était pas réaliste, et de déclarer le Sommet un échec revient à traiter par le mépris les progrès qu'il a permis», estime le journal.
Maintenant, «les Etats-Unis et les autres pays doivent se tenir à leurs promesses», ajoute le Los Angeles Times, car «cela n'apportera rien d'avoir une nouvelle rencontre dans dix ans pour se lamenter sur des cieux plus sombres, une eau plus sale et plus de gens vivant dans la grande pauvreté».
Les autres journaux, tels que le New York Times, le Washington Post, The Sun de Baltimore (Maryland) ou USA Today se limitaient à un compte rendu du discours de Colin Powell avec des photos de manifestants tentant de faire taire le secrétaire d'Etat.
Voici des extraits de la «Déclaration de Johannesburg sur le développement durable», adoptée mercredi soir à la fin du deuxième Sommet de la Terre, selon une traduction de l'AFP établie à partir de l'anglais:
«(...) A Rio il y a dix ans, nous sommes convenus que la protection de l'environnement et le développement économique et social étaient les trois piliers inséparables du développement durable. A cette fin nous avons adopté l'Agenda 21». (Une phrase des versions antérieures du document dans laquelle les signataires de la Déclaration «reconnaissent que les objectifs fixés au sommet de Rio n'ont pas été respectés» a disparu).
«Nous reconnaissons que l'éradication de la pauvreté, la protection et la gestion des ressources naturelles (utilisées) pour le développement économique et social sont des objectifs clés et des exigences essentielles du développement durable».
«La faille profonde qui divise la société entre riches et pauvres et le fossé qui ne cesse de s'agrandir entre mondes développé et en développement constituent une menace majeure pour la prospérité, la sécurité et la stabilité mondiales».
«L'environnement mondial continue de souffrir. Les pertes de biodiversité se poursuivent, les stocks de poissons continuent de fondre, la désertification touche de plus en plus de terres fertiles, les effets adverses du changement climatique sont déjà évidents, les catastrophes naturelles sont plus fréquentes et plus dévastatrices et les pays en développement deviennent plus vulnérables, la pollution de l'eau continue de priver des millions de personnes de conditions de vie décentes».
«La mondialisation a ajouté une nouvelle dimension à ces défis.
L'intégration rapide des marchés, la mobilité des capitaux et l'augmentation significative des flux d'investissements dans le monde ont ouvert de nouveaux défis et de nouvelles opportunités pour la poursuite du développement durable.
Mais les bénéfices et les coûts de la mondialilsation sont inégalement réparties, les pays en développement étant confrontés à des difficultés particulières pour relever ce défi».
«Nous sommes déterminés, à travers des objectifs chiffrés, des calendriers et des partenariats (public-privé), à accroître rapidement l'accès aux exigences minimales telles que l'eau propre, l'assainissement, l'énergie, les soins de santé, la sécurité alimentaire et la protection de la biodiversité».
«Nous invitons instammment les pays qui ne l'ont pas encore fait à s'employer concrètement à atteindre les niveaux d'aide publique au développement convenus au niveau international».
«Nous convenons qu'il est nécessaire que les grandes sociétés du secteur privé fassent preuve de responsabilité et de transparence».
«Nous nous engageons à renforcer et à améliorer la gouvernance à tous les niveaux en vue de la mise en oeuvre effective de l'Agenda 21, des objectifs de la Déclaration du Millénaire et du Plan d'action de Johannesburg».
«Nous réaffirmons notre engagement en faveur des principes et des finalités de la charte des Nations unies et du droit international ainsi qu'en vue du renforcement du multilatéralisme».
