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Polémique sur l'arbitrage: une réforme sans révolution

Les virulentes critiques qui ont mis en cause l'arbitrage ont relancé un débat, jusqu'alors sans fin, entre les fatalistes de l'erreur humaine et ceux qui voudraient pallier cette faiblesse en recourant aux technologies électroniques les plus perfect

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La Fédération internationale (FIFA) s'est en effet refusée à imaginer que ces fautes de jugement puissent ne pas être involontaires, ressortir d'un «complot» ou d'une tricherie organisée.
Elle a annoncé, par la voix de son président Joseph Blatter, une réforme dans le mode de sélection des arbitres pour les phases finales de Coupe du monde mais ne semble toujours pas disposée à la révolution que représenterait le recours à la vidéo pour assister les directeurs de jeu.
«La question n'est pas à l'ordre du jour», a répété dimanche le porte-parole de la FIFA Keith Cooper. Il a rappelé que ce problème avait déjà été débattu à maintes reprises sans que jamais, à ce jour, les avantages l'aient emporté sur les inconvénients. «Si, et avec de gros si, une place devait être faite à cette technologie, ce pourrait être pour juger des cas litigieux d'un ballon ayant ou non franchi la ligne de but, et uniquement ces cas», a-t-il seulement concédé.
Pas de projet sur table en revanche concernant l'appréciation des hors jeu, source de la plupart des contestations, ou l'appréciation des fautes commises par les joueurs. Un recours à l'arbitrage-vidéo dans ces cas n'aurait pas de sens car, une fois que l'arbitre a sifflé et même si les images démontrent a posteriori qu'il s'est trompé, il est impossible de reprendre l'action à l'endroit où elle a été interrompue, avec la même disposition et la même dynamique des joueurs.
L'entraîneur néerlandais de la Corée du Sud, Guus Hiddink, a d'ailleurs rappelé samedi que, lorsqu'un joueur est sifflé hors jeu, ses adversaires interrompent leur action. Si un but est marqué dans la continuité, il ne peut donc être considéré, du fait de l'absence délibérée d'opposition, comme un «but refusé» mais seulement comme une «occasion de but avortée».
La suggestion du président Blatter de réformer les règles de désignation des arbitres vise à choisir «les meilleurs», indépendamment de leur nationalité. Actuellement, la répartition se fait sur une base proportionnelle entre les différentes Confédérations. Une procédure qui, dans l'esprit, visait à universaliser l'arbitrage au même rythme que le jeu.
M. Blatter juge aujourd'hui que, pour louable qu'elle ait été, la démarche a échoué et qu'il faut en revenir à une politique de l'élite. Il s'est en effet joint au chœur des plaignants, Portugais, Italiens et Espagnols notamment, qui ont mis sur le compte d'erreurs de jugement leur élimination.
Pour lui, il faut que, à l'avenir, les matches soient dirigés par des triplettes (l'arbitre du centre et ses deux assistants) homogènes, parlant la même langue et habituées à travailler ensemble.
Las des polémiques

Il faut aussi que seules les meilleures de ces triplettes soient désignées pour la Coupe du monde, sans autre considération que leur qualité.
Guus Hiddink, las des polémiques sur l'arbitrage après la victoire face à l'Espagne a expliqué, dimanche, que son équipe avait également été victime de décisions discutables, mais qu'elle ne discutait pas pour autant.
«Je peux comprendre l'émotion qui vous envahit juste après une rencontre, a expliqué le technicien néerlandais. Mais je pense aussi qu'il est bon de pouvoir se regarder dans le miroir afin de voir ce qui n'a pas fonctionné dans votre équipe».
Une réplique aux accusations des Espagnols, selon lesquels l'arbitre égyptien Gamal Ghandour s'est lourdement trompé, précipitant la chute de l'Espagne.
Ainsi, à la 48e minute, il n'a pas validé un but contre son camp de Kim Tae-young à cause d'une faute présumée d'Ivan Helguera sur le joueur coréen. Puis, à la 92e, il a récidivé sur un but de Fernando Morientes parce que son assistant, le Trinidadien Michael Raggoonath, avait levé son drapeau, signalant un six mètres, estimant que le centre de Joaquin était sorti avant d'atterrir sur la tête de l'attaquant espagnol.
«On peut discuter sur une occasion annulée, justement ou injustement, mais on ne peut pas dire qu'un but a été annulé, a précisé Hiddink. Parce que, sur le moment (sur le but de Morientes, ndlr), quand l'arbitre assistant a levé son drapeau et que l'arbitre a sifflé, le jeu, les défenseurs et le gardien, s'étaient arrêtés».
«Sur l'autre but refusé, c'est la même chose. L'arbitre a sifflé un tirage de maillot, c'est normal», a-t-il poursuivi.
«Quand vous créez un tel climat de suspicion, je suis en colère. Parce que je peux vous montrer beaucoup d'images où nous n'avons pas été avantagés par les décisions, a déploré Hiddink. Ainsi Kim Nam-il a été séché et l'arbitre ne l'a pas vu ou n'a pas voulu sanctionner. Je ne dis pas que je voulais qu'un joueur soit exclu. Mais mon joueur avait reçu un coup et cela pouvait être carton rouge direct pour l'adversaire».
Mettre un bémol

«Contre l'Italie, Kim Tae-young a eu le nez cassé. Et l'arbitre n'a rien dit non plus», a-t-il ajouté.
«Quand vous êtes une grande équipe, vous devez prendre le dessus sur un adversaire plus modeste dans un match normal, a insisté le sélectionneur de la Corée.
C'est plus facile de s'en prendre aux arbitres. Bien sûr, ils ont fait des erreurs, mais tout comme les entraîneurs ou les joueurs en commettent aussi». «Quand vous perdez contre une équipe sans expérience comme la nôtre, une fois l'émotion passée, vous devez être plus critiques sur vos propres performances», a-t-il conclu.
La FIFA a tenté dimanche, par la voix du Turc Senez Erzik, président de la commission arbitrage, de mettre un bémol aux critiques qui s'abattent sur les arbitres.
«Il y a eu une ou deux erreurs, c'est une source d'inquiètude, mais les arbitres ont malgré tout été très bien préparés pour cette Coupe du monde et chaque match est réexaminé. Mais les arbitres ne sont que des hommes et des erreurs peuvent être faites», a déclaré M. Erzik dans un communiqué lu devant la presse.
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