Dans un rapport intitulé «Un rempart contre une enquête : les violations de l'armée israélienne à Jénine et Naplouse», Amnesty International, appelle Israël et la communauté internationale à enquêter pour identifier les responsables de ces «crimes de guerre», quelle que soit leur fonction. L'organisation affirme qu'entre avril et juin, lors de son opération «Rempart», l'armée israélienne a tué des civils, torturé des prisonniers, utilisé des civils comme boucliers humains, détruit des maison et empêché l'acheminement d'aide humanitaire et médicale aux Palestiniens.
«Amnesty International croit que certains actes de l'armée israélienne décrits dans le rapport relèvent de graves violations de la Quatrième Convention de Genève et constituent des crimes de guerre», indique le document. Amnesty demande «une enquête complète, transparente et impartiale concernant ces allégations de violation des droits de l'Homme et humanitaire». Pour le directeur de la stratégie régionale d'Amnesty International, Javier Zuniga, Israël doit assumer la responsabilité de ces actes et coopérer en ouvrant une enquête sur le comportement de l'armée pendant l'offensive baptisée «Rempart», lancée le 29 mars en représailles à une vague d'attaques suicide anti-israéliennes.
«La culpabilité est partagée entre le soldat qui a tué quelqu'un sans raison, ceux qui dans les structures de commandement lui ont donné l'ordre d'agir, ont toléré ou dissimulé de tels actes, et jusqu'au plus hautes autorités de l'Etat car ils sont politiquement responsables, y compris le Premier ministre» Ariel Sharon, dit-il.
Les Nations unies critiquées
M. Zuniga souligne que son organisation «n'est pas un tribunal». «La première chose qui aurait dû se passer est l'ouverture (par la justice israélienne) d'une enquête judiciaire et cela n'a pas été encore fait», déplore-t-il.
La publication de ce rapport intervient alors que M. Sharon vient de nommer au poste de ministre de la Défense le général Shaoul Mofaz, qui a dirigé en tant que chef d'état-major les opérations incriminées. Selon Amnesty le bilan des morts à Jénine comprend «sept femmes, quatre enfants et six hommes âgés de plus de 55 ans alors que six autres personnes sont mortes sous leurs maisons qui se sont effondrées». Amnesty a également critiqué le rapport rédigé par les Nations unies sur Jénine soulignant que les auteurs n'ont «visité ni Jénine ni aucune autre ville palestinienne». «Israël n'a répondu à aucune des demandes faites par le sous-secrétaire général de l'ONU chargé des Affaires politiques», écrit l'organisation. Lors de l'opération Rempart, qui s'est soldée par la réoccupation de la majeure partie des zones autonomes palestiniennes de Cisjordanie, l'armée israélienne avait lancé une offensive de grande envergure dans le camp de réfugiés de Jénine («nid de terroristes» pour les Israéliens), au cours de laquelle 52 Palestiniens, des civils pour plus de la moitié, et 23 soldats israéliens avaient été tués durant dix jours d'intenses combats (3 au 12 avril), selon le rapport de l'ONU publié le 1er août. Ce rapport n'avait pas retenu les accusations de «massacre» avancées par des responsables palestiniens, mais avait accusé Israël d'avoir retardé l'aide aux blessés et l'arrivée des secours. Concernant Naplouse, Amnesty International indique qu'au moins 80 personnes ont été tuées au mois d'avril, dont sept femmes et neuf enfants de moins de 15 ans. «A Naplouse, l'armée israélienne a maltraité et parfois torturé les détenus âgés de 15 à 45 ans arrêtés lors de rafles», poursuit Amnesty International. La rapport souligne le cas d'un jeune Palestinien infirme, âgé de 25 ans, battu alors qu'il était immobilisé sur une chaise roulante avant d'être emprisonné et poussé en bas des escaliers.
Tractations poliques
Sur le plan des tractations poliques, le Premier ministre israélien Ariel Sharon tend à rejeter les conditions posées par son prédécesseur de droite Benjamin Netanyahu pour devenir ministre des Affaires étrangères au sein de son cabinet, a-t-on appris lundi de sources politiques. Grand rival de M. Sharon au sein du Likoud, le principal parti de la droite israélienne, M. Netanyahu, 52 ans, a conditionné son entrée au gouvernement à la promesse d'élections anticipées, les législatives devant normalement avoir lieu fin octobre 2003. Mais M. Sharon qui tente de former un cabinet avec l'extrême droite jusqu'à la fin de la législature, tend à repousser cette demande, selon ces sources. «Cette condition n'est pas acceptable», a déclaré à ce propos à la radio publique le ministre des Télécommunications, Réuven Rivlin, un proche de M. Sharon. «Il est prématuré de décider d'élections anticipées pour l'heure. Il faut d'abord renforcer le gouvernement», a ajouté le ministre. Des proches de M. Sharon cités par la presse ont carrément accusé M. Netanyahu de recourir à des «manoeuvres» en ayant délibérément formulé des exigences qu'il savait inacceptables, tout en se donnant l'apparence de ne pas claquer la porte. M. Sharon a proposé à M. Netanyahu de rejoindre son gouvernement comme chef de la diplomatie à la place du dirigeant travailliste Shimon Peres, qui a démissionné mercredi avec les autres ministres de son parti.
Lors d'une rencontre dimanche avec
M. Sharon, M. Netanyahu a réclamé en outre que le gouvernement expulse le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat, hors des territoires palestiniens et qu'il proclame son opposition à la création d'un Etat palestinien, conformément aux résolutions du parti Likoud.
M. Netanyahu qui a laissé le souvenir d'un Premier ministre (1996-1999) ayant bloqué le processus de paix, n'a cessé ces derniers temps de critiquer M. Sharon, l'accusant de mollesse face aux Palestiniens.
Il réclame depuis près de deux ans des des élections anticipées misant sur une victoire électorale de son parti, prédite par les sondages.
«Amnesty International croit que certains actes de l'armée israélienne décrits dans le rapport relèvent de graves violations de la Quatrième Convention de Genève et constituent des crimes de guerre», indique le document. Amnesty demande «une enquête complète, transparente et impartiale concernant ces allégations de violation des droits de l'Homme et humanitaire». Pour le directeur de la stratégie régionale d'Amnesty International, Javier Zuniga, Israël doit assumer la responsabilité de ces actes et coopérer en ouvrant une enquête sur le comportement de l'armée pendant l'offensive baptisée «Rempart», lancée le 29 mars en représailles à une vague d'attaques suicide anti-israéliennes.
«La culpabilité est partagée entre le soldat qui a tué quelqu'un sans raison, ceux qui dans les structures de commandement lui ont donné l'ordre d'agir, ont toléré ou dissimulé de tels actes, et jusqu'au plus hautes autorités de l'Etat car ils sont politiquement responsables, y compris le Premier ministre» Ariel Sharon, dit-il.
M. Zuniga souligne que son organisation «n'est pas un tribunal». «La première chose qui aurait dû se passer est l'ouverture (par la justice israélienne) d'une enquête judiciaire et cela n'a pas été encore fait», déplore-t-il.
La publication de ce rapport intervient alors que M. Sharon vient de nommer au poste de ministre de la Défense le général Shaoul Mofaz, qui a dirigé en tant que chef d'état-major les opérations incriminées. Selon Amnesty le bilan des morts à Jénine comprend «sept femmes, quatre enfants et six hommes âgés de plus de 55 ans alors que six autres personnes sont mortes sous leurs maisons qui se sont effondrées». Amnesty a également critiqué le rapport rédigé par les Nations unies sur Jénine soulignant que les auteurs n'ont «visité ni Jénine ni aucune autre ville palestinienne». «Israël n'a répondu à aucune des demandes faites par le sous-secrétaire général de l'ONU chargé des Affaires politiques», écrit l'organisation. Lors de l'opération Rempart, qui s'est soldée par la réoccupation de la majeure partie des zones autonomes palestiniennes de Cisjordanie, l'armée israélienne avait lancé une offensive de grande envergure dans le camp de réfugiés de Jénine («nid de terroristes» pour les Israéliens), au cours de laquelle 52 Palestiniens, des civils pour plus de la moitié, et 23 soldats israéliens avaient été tués durant dix jours d'intenses combats (3 au 12 avril), selon le rapport de l'ONU publié le 1er août. Ce rapport n'avait pas retenu les accusations de «massacre» avancées par des responsables palestiniens, mais avait accusé Israël d'avoir retardé l'aide aux blessés et l'arrivée des secours. Concernant Naplouse, Amnesty International indique qu'au moins 80 personnes ont été tuées au mois d'avril, dont sept femmes et neuf enfants de moins de 15 ans. «A Naplouse, l'armée israélienne a maltraité et parfois torturé les détenus âgés de 15 à 45 ans arrêtés lors de rafles», poursuit Amnesty International. La rapport souligne le cas d'un jeune Palestinien infirme, âgé de 25 ans, battu alors qu'il était immobilisé sur une chaise roulante avant d'être emprisonné et poussé en bas des escaliers.
Sur le plan des tractations poliques, le Premier ministre israélien Ariel Sharon tend à rejeter les conditions posées par son prédécesseur de droite Benjamin Netanyahu pour devenir ministre des Affaires étrangères au sein de son cabinet, a-t-on appris lundi de sources politiques. Grand rival de M. Sharon au sein du Likoud, le principal parti de la droite israélienne, M. Netanyahu, 52 ans, a conditionné son entrée au gouvernement à la promesse d'élections anticipées, les législatives devant normalement avoir lieu fin octobre 2003. Mais M. Sharon qui tente de former un cabinet avec l'extrême droite jusqu'à la fin de la législature, tend à repousser cette demande, selon ces sources. «Cette condition n'est pas acceptable», a déclaré à ce propos à la radio publique le ministre des Télécommunications, Réuven Rivlin, un proche de M. Sharon. «Il est prématuré de décider d'élections anticipées pour l'heure. Il faut d'abord renforcer le gouvernement», a ajouté le ministre. Des proches de M. Sharon cités par la presse ont carrément accusé M. Netanyahu de recourir à des «manoeuvres» en ayant délibérément formulé des exigences qu'il savait inacceptables, tout en se donnant l'apparence de ne pas claquer la porte. M. Sharon a proposé à M. Netanyahu de rejoindre son gouvernement comme chef de la diplomatie à la place du dirigeant travailliste Shimon Peres, qui a démissionné mercredi avec les autres ministres de son parti.
Lors d'une rencontre dimanche avec
M. Sharon, M. Netanyahu a réclamé en outre que le gouvernement expulse le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat, hors des territoires palestiniens et qu'il proclame son opposition à la création d'un Etat palestinien, conformément aux résolutions du parti Likoud.
M. Netanyahu qui a laissé le souvenir d'un Premier ministre (1996-1999) ayant bloqué le processus de paix, n'a cessé ces derniers temps de critiquer M. Sharon, l'accusant de mollesse face aux Palestiniens.
Il réclame depuis près de deux ans des des élections anticipées misant sur une victoire électorale de son parti, prédite par les sondages.
