Menu
Search
Jeudi 18 Décembre 2025
S'abonner
close
Jeudi 18 Décembre 2025
Menu
Search

Réédition: moi l'aigre

Comme annoncé en 2001 lors de la parution de Légende et Vie d'Agoun'chich et Le déterreur, les éditions Tarik présentent deux nouvelles rééditions des œuvres de Mohamed Khaïr-Eddine

No Image
«le roman est mort vive la poésie le théâtre est mort vive l'atome pluriel des mots qui s'écrivent sans plus décrire» (Khaïr Eddine).
Que représente ce livre ?
Avec les mots de son auteur, on pourrait dire: un réquisitoire contre toutes les tyrannies, le père. C'est une insurrection contre toute espèce de pouvoirs; une guérilla linguistique en appelant à sa jumelle politique ; une critique opérationnelle du suicide moral de toute dictature de l'histoire explosive de son pays et de l'ensemble du tiers monde auquels on veut faire oublier que la libération d'une terre n'est pas celle d'un peuple; l'expression d'une colère totale destinée à contrer l'enseignement de la peur, une écriture raturée d'avance, échappant à toute loi de l'espace et du temps.
Une vie, un rêve, ...
Khaïr-Eddine mêle ici, comme dans toutes ses œuvres, obsession du Sud natal, errances, délires et hallucinations dans le temps et l'espace, dans la langue, dans un corps à la fois vivant et en décomposition, devenu «une véritable terre et une maison errante» pour les «dépossédés»…
La voix, la parole domine la narration classique. Ainsi la rébellion de Bous'fr contre le caïd est-elle introduite sous forme de saynète. Le langage est un territoire arpenté en toute liberté, dans la transgression des tabous et des convenances, avec fureur et amour. Les rêves sont démultiplication de l'être, du monde, de leur histoire.
Leur créateur est «cet homme qui se retourne sur soir, quitte son corps une fois pour toutes en vue de remonter jusqu'à sa genèse qui n'est que sa véritable finesse, ce devenir qui'il tâche de corriger avec opiniâtreté et qui lui échappe chaque fois que ses yeux transformés en multiples rayons et ondes électriques se perdent».
Ecrivain-poète en révolte perpétuelle, Khaïr-Eddine a occupé une place marquante dans la littérature maghrébine et participé à sa vitalité et son renouvellement.
L'itinéraire de ce fils de commerçant soussi, né à Tafraout en 1941, est très tôt marqué par la marginalité et la contestation. Inscrit pour toujours dans l'errance depuis son départ du Sud natal, il s'exile en France de 1965 à 1980. C'est une période très féconde sur le plan littéraire, pendant laquelle il rencontre Malraux, Sartre, Beckett, Senghor, Césaire…
De retour au Maroc en 1980, il retrouve le Sud tant aimé et tant fui, écrit des articles pour subsister et continue à mener une existence décalée dans une société qu'il quitte de nouveau en 1989.
Khaïr-Eddin est mort en novembre 1995.

Réédition. Coédition : Tarik (Casablanca) Céres (Tunis)
Lisez nos e-Papers