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Réunion des ministres arabes des Affaires étrangères au Caire

L'armée israélienne s'apprêtait mercredi à réoccuper Naplouse, la plus grande ville de Cisjordanie, après avoir pris le contrôle de cinq villes autonomes, alors que le président palestinien Yasser Arafat, retranché dans son QG à Ramallah, se dit déterm

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Le dirigeant palestinien, à qui le Premier ministre israélien Ariel Sharon a proposé mardi «un aller simple» hors des territoires palestiniens, a répondu qu'il ne sortirait de son QG qu'en «martyr». Hier matin, 400 chars et blindés israéliens étaient déployés dans la localité de Salfit à une vingtaine de km au sud-ouest de la ville autonome de Naplouse, après avoir réoccupé à l'aube la ville de Jénine, où deux Palestiniens ont été tués.
Alors que l'armée israélienne durcissait son offensive en Cisjordanie, le Conseil de sécurité des Nations Unies a convoqué hier une session publique au cours de laquelle les diplomates arabes ont annoncé qu'ils demanderaient le vote d'une nouvelle résolution exigeant le retrait des forces israéliennes des villes palestiniennes qu'elles occupent. La présidence espagnole de l'Union européenne a également convoqué, hier, une réunion sur le Proche-Orient des ministres des Affaires étrangères de l'UE, ont annoncé, mardi soir, des sources diplomatiques espagnoles.
Le président du gouvernement espagnol Jose Maria Aznar, en sa qualité de président en exercice de l'UE, a demandé, mardi, au Premier ministre israélien de mettre fin à l'isolement de Yasser Arafat et d'ordonner le retrait de ses troupes de Ramallah, ont indiqué des sources gouvernementales espagnoles. Dans une lettre envoyée à M. Sharon, M. Aznar souligne la nécessité «de mettre fin aux attaques contre Ramallah», de «retirer l'armée israélienne» de la ville et de rétablir la fourniture d'eau et d'électricité ainsi que l'approvisionnement en produits alimentaires des locaux où le Président palestinien est assiégé, ont précisé les mêmes sources.

Appels internationaux

Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe devaient eux aussi se réunir, hier ou aujourd'hui, en «session extraordinaire» au Caire pour examiner «les mesures à prendre face à l'agression israélienne», selon le ministre palestinien de la Coopération internationale, Nabil Chaath.
M. Sharon a préconisé un exil pour M. Arafat, assiégé depuis vendredi à Ramallah. Il a défini trois conditions pour son expulsion sain et sauf:
l'approbation de cette offre par le gouvernement israélien, l'interdiction faite aux autres assiégés de partir et qu'il s'agisse d'«un aller simple».
Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a cependant estimé sur la chaîne de télévision ABC que M. Arafat avait «encore un rôle à jouer».
«Il a encore un rôle à jouer» et «l'envoyer en exil le placerait seulement à un autre endroit d'où il pourrait mener le même type d'activités et faire passer les mêmes messages que maintenant», a-t-il dit. «Tant qu'il ne décide pas de partir de lui-même, il me semble que nous devons travailler avec lui là où il est, et là où il est précisément à Ramallah», a encore déclaré le secrétaire d'Etat. M. Powell s'est déclaré «prêt à retourner» dans la région «dès qu'il y en aura l'utilité».
Par ailleurs, des dizaines de représentants d'églises chrétiennes ont été bloqués, hier, à un barrage routier de l'armée israélienne à l'entrée de Bethléem, ville natale du Christ, où ils voulaient se rendre par «solidarité» avec la population. Des sources militaires israéliennes ont affirmé , hier que plusieurs dizaines de Palestiniens armés sont retranchés dans l'église de Nativité à Bethléem et qu'ils ont tiré vers des soldats israéliens encerclant le bâtiment. Selon plusieurs sources, quelques 150 à 400 personnes se trouvaient dans l'église. Il y aurait parmi eux, selon des sources non confirmées, des hommes armés et des blessés.
«Notre convoi a été bloqué à un barrage routier en dehors de Bethléem. Les responsables militaires israéliens nous ont expliqué que la ville était zone militaire fermée et que nous ne pouvions pas y accéder», a expliqué le frère Raed Awad Abousahlia, secrétaire du Patriarcat latin à Al-Qods, qui se trouvait sur place.
Cet écclésiastique a précisé que «toutes les églises en Terre Sainte étaient représentées dans ce cortège».
Les participants au cortège, dirigé par le Patriarche latin d'Al-Qods, le chef de l'église catholique en Terre Sainte, Mgr Michel Sabbah, n'ont «pas l'intention de forcer le barrage», a-t-il dit.
«Si nous ne pouvons pas passer, nous allons tenter de convaincre les militaires de permettre aux ambulances et à l'aide humanitaire de parvenir à Bethléem», a ajouté le frère Raed.
Un char de type Merkava, deux véhicules de transports de troupes et des jeeps étaient stationnés à ce barrage.
Le convoi s'est retrouvé bloqué sous une pluie battante. Mgr Sabbah est resté à l'abri dans sa voiture, tandis que plusieurs participants à la marche brandissaient des rameaux d'oliviers, symbole de paix, et chantaient des chants chrétiens.

Marche vers l'église

Auparavant, le Patriarcat latin, qui représente l'église catholique, avait publié un communiqué annonçant que les Patriarches et chefs des églises chrétiennes en Terre Sainte allaient participer à une marche vers l'église de la Nativité à Bethléem pour exprimer leur «solidarité» avec la population de cette ville occupée mardi à l'aube par l'armée israélienne.
«Cette marche est destinée à exprimer notre solidarité avec les habitants durant cette période critique dans tous les territoires palestiniens, spécialement à Bethléem», a affirmé le Frère Raed.
Les églises chrétiennes ont déclaré que l'église de la Nativité devait être «zone neutre», a affirmé le Frère Raed. «Nous tenons le gouvernement israélien d'Ariel Sharon pour responsable de tous dommages», a ajouté ce prêtre.
Depuis l'occupation de la ville, l'armée a pris d'assaut mercredi matin le siège de la municipalité située sur la même place que l'église de la Nativité, après avoir fait sauter à l'explosif la porte de l'édifice. Une vingtaine de Palestiniens ont été arrêtés.
Le bâtiment abritait également les locaux d'une station de télévision locale ainsi qu'un centre de communications de la municipalité.
La radio publique israélienne, citant des responsables militaires, a affirmé que 25 Palestiniens armés avaient été arrêtés depuis que l'armée a occupé mardi Bethléem.
«L'attaque israélienne est un acte barbare», a estimé le maire de la ville Hanna Nasser, qui ne se trouvait pas à Bethléem au moment de l'arrivée des soldats israéliens. «L'armée ne respecte rien, ni les églises ni les municipalités», a ajouté M. Nasser.
Des tirs sporadiques étaient entendus hier matin dans la ville. Il s'agissait essentiellement de tirs d'armes légères, selon un journaliste de l'AFP se trouvant à Bethléem.
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