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Séparation de deux siamoises reliées par la tête

Des chirurgiens américains ont entamé lundi une délicate opération de dix heures à l'hôpital de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) pour séparer des soeurs siamoises guatémaltèques reliées par la tête. «L'opération a commencé à environ 8 h ce

Séparation de deux siamoises reliées par la tête
Nées le 25 juillet 2001 dans une région rurale du sud du Guatemala, Maria Teresa et Maria Jesus Quiej Alvarez appelées «les deux Maria» sont arrivées à Los Angeles le 7 juin accompagnées de leur mère, âgée de 22 ans. Le père, âgé de 20 ans, les a rejointes ce mois-ci.
Le neurochirurgien argentin Jorge Lazareff, un des médecins responsables de l'opération, s'est déclaré optimiste avant d'entrer dans le bloc opératoire.
«Sur la base des résultats de nos tests et des rencontres avec toutes les parties impliquées, nous avons confiance dans le fait que notre équipe est prête pour procéder à la séparation», a-t-il dit.
«Le processus ne sera pas terminé tant que les jumelles ne seront pas sorties de l'hôpital avec le même sourire joyeux que celui qu'elles affichent maintenant», a ajouté le médecin.
Une IRM (imagerie par résonance magnétique) réalisée en juin a montré que les siamoises avaient des cerveaux séparés dans un crâne commun, ce qui selon les médecins devrait faciliter l'intervention.
«Ce sont d'excellentes nouvelles, parce que les chirurgiens n'auront probablement pas besoin de couper la moindre partie du cerveau des petites pour les séparer, ce qui devrait éviter que l'opération affecte leurs fonctions cérébrales», a affirmé Pablo Villablanca, directeur du service radiologie de l'UCLA.
Mais d'autres analyses ont laissé entrevoir des difficultés liées au fait qu'une partie des veines d'une fillette rejoint le cerveau de l'autre.
«Si nous ne pouvons pas conserver et rediriger les veines normalement, les jumelles pourraient être frappées d'apoplexie», a averti Gary Duckwiler, professeur de radiologie à l'UCLA.
Les jumelles ont déjà subi une intervention le 24 juin dernier consistant à étirer leur cuir chevelu afin qu'il y ait suffisamment de peau pour recouvrir leurs crânes une fois réalisée la séparation.
Directions opposées

Une petite déchirure avait provoqué un report de l'opération de séparation, initialement prévue pour le 15 juillet dernier.
L'équipe médicale de la UCLA travaille gratuitement, tandis que l'organisation «Healing The Children» recueille les dons pour couvrir les frais supplémentaires qui s'élèvent à 1,5 million de dollars.
Le cas des deux petites guatémaltèques, unies par le haut du crâne et dont les visages sont tournés vers des directions opposées, est extrêmement rare, affirment les médecins.
Selon les statistiques, la proportion de naissances de siamois est d'une pour 200.000 naissances, et seulement 2% des siamois sont unis par les tête. Phénomène exceptionnel, la naissance de siamois - dont deux d'origine guatémaltèque étaient en cours de séparation mardi dans un hôpital de Los Angeles - est la conséquence d'une division embryonnaire trop tardive d'un œuf et une complication des grossesses gémellaires.
Interruption de grossesse

Le phénomène est d'autant plus rare que, grâce aux échographies pratiquées systématiquement dans les pays développés, la plupart de ces grossesses sont dépistées précocement et qu'une interruption de grossesse pour motif thérapeutique est alors proposée.
La plupart des annonces de séparations de siamois concernent d'ailleurs des enfants venus de pays médicalement sous-équipés, Guatémala, Pérou, Chine...
Nées le 25 juillet 2001 dans une région rurale du sud du Guatemala, Maria Teresa et Maria Jesus Quiej Alvarez, les deux petites filles opérées à l'hôpital de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), sont arrivées à Los Angeles le 7 juin accompagnées de leur mère, âgée de 22 ans. Le père, âgé de 20 ans, les a rejointes il y a quelques jours.
La fréquence de naissance de siamois est de une naissance pour 75.000, soit 1 % des naissances de jumeaux monozygotes.
Au Vietnam, selon le spécialiste des malformations, Le Cao Dai, ce taux serait soixante fois supérieur à la normale.
Selon ce médecin, l'«agent orange», un défoliant déversé par tonnes sur le pays par l'aviation américaine, serait responsable de cette exception.
Le plus souvent, les siamois sont complets et réunis par une zone précise :
les «thoracopages» sont réunis par le thorax (70%), les «pygopages» sont réunis par le sacrum (18%), les «ischiopages» sont réunis par la région pelvienne (6%) et les «craniopages» sont réunis par la tête (2%).
Dans certains cas, des interventions d'une grande complexité sont tentées visant à séparer les deux enfants.
hommes-éléphants
Dans d'autres cas, la séparation chirurgicale n'est pas envisageable : il s'agit par exemple des jumeaux «dicéphales», c'est-à-dire possèdant un seul tronc et deux têtes ou «monocéphales», présentant une seule tête, un seul tronc et quatre membres supérieurs et quatre membres inférieurs.
Le nom de siamois vient de deux frères, Eng et Chang, nés au Siam en 1811 qui ont été présentés au cours des tournées du cirque Barnum sous le nom de «frères siamois».
Car la rareté des siamois en a longtemps fait des phénomènes de foire, voire des monstres, au même titre que les femmes à barbe ou les hommes-éléphants.
Cette curiosité malsaine a aujourd'hui quasiment disparu et n'est finalement plus entretenue que par les chirurgiens, qui ne répugnent pas à diffuser des photos des enfants liés l'un à l'autre avant de les opérer.
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