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Trois écrivains marocains au symposium de Georgetown sur le roman arabe

La référence aux événements de ces derniers mois s'impose au moment de la tenue du symposium sur le roman arabe : visions de la réalité sociale, qui tire tout son importance des efforts susceptibles de dissiper les idées que se fait le monde occidental

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Le symposium, sponsorisé par le Centre des études arabes contemporaines de l'université Georgetown, réunit un grand nombre de romanciers et critiques arabes, dont trois marocains à savoir Ahmed Taoufiq, romancier et directeur de la bibliothèque nationale,
M'barek Rabii, romancier et professeur de psychologie à l'université Hassan II de Casablanca et Moulay Ahmed El Madini, romancier et professeur à l'université Hassan II.
Intervenant lors de l'ouverture du symposium, à Washington, M. Barakat a exprimé l'espoir que les exposés programmés aideront à sensibiliser le public occidental sur les aspects de la culture et la civilisation arabes et à corriger les stéréotypes qui tendent de marginaliser la culture arabe en raison du manque de connaissance de cette culture.
Le professeur de l'université Georgetown, qui a regretté que deux participants invités n'aient pas pu faire le voyage à cause de problèmes d'obtention de visas, a souligné que les Arabes sont préoccupés par l'image déformée présente dans les esprits des Occidentaux, critiquant à ce sujet les écrivains orientalistes qui ont projeté des images négatives sur les Arabes, dans un souci d'établir une domination de l'ouest sur l'est.
M. Barakat, qui a, d'autre part, reproché aux intellectuels arabes de ne pas déployer assez d'efforts pour améliorer cette image, a noté que les publications arabes font rarement l'objet d'études de la part des Occidentaux, notamment dans la presse, ne sont pas lues ou sont victimes de critiques partiales.
Mme Barbara Freyer Stowasser, directrice du Centre pour les études arabes contemporaines de l'université Georgetown, a pour sa part indiqué que la rencontre est une occasion pour les Américains de mieux connaître la culture et la littérature arabes.
Mme Stowasser a exprimé ses remerciements à tous ceux qui ont contribué à l'organisation de cette manifestation de trois jours, notamment
M. Mohamed Benaïssa, ministre marocain des Affaires étrangères, et la Ligue arabe.
Intervenant lors de la première séance du symposium organisée sous le thème «Former des théories sur le roman: modernité et post-modernité», Muhammed Siddiq, professeur de l'université de Californie, Berkeley, a traité de la renaissance de la littérature arabe, se demandant si on peut qualifier cette ère littéraire du monde arabe d'inachevée ou d'inachevable.
M. Siddiq a précisé que le processus de la renaissance a vécu les effets aussi bien de la colonisation européenne de la grande partie du monde arabe, que de l'avènement du socialisme et du mouvement sioniste, évoquant l'argument de certains critiques littéraires qui disent que la renaissance aurait pu continuer son progrès si ces trois facteurs n'avaient pas influé.
Dans son intervention intitulée le roman arabe et le projet inachevé de la renaissance, il a indiqué que le mouvement littéraire arabe a subi l'influence des réformateurs de tendance religieuse, qui voulaient éliminer les idées erronées déformant la pensée islamique, des penseurs séculaires, qui voulaient en faire table rase, et de ceux qui voulaient choisir les bons éléments des mondes occidental et oriental. Le professeur de l'université de Californie a estimé que le mouvement littéraire arabe n'a pas suivi une progression linéaire, mais semble avoir évolué de façon circulaire, parfois revenant en arrière en raison de l'antagonisme de ces facteurs, faisant observer que pour assurer une progression linéaire, il faut remédier aux causes du mouvement circulaire.
Pour Mme Amal Amireh, professeur du département anglais de l'université George Mason, qui a traité du thème «Les interprétations féministes du roman arabe», elle a observé que le terme féministe peut englober aussi bien les femmes romancières que les femmes critiques littéraires.
Elle a également attiré l'attention sur le contexte historique de la prise de la plume par les femmes et du mouvement féministe dans le monde arabe, faisant une distinction entre le roman féminin et le roman
prônant les principes des féministes. Elle a souligné que certaines romancières appelées féministes ne se considèrent nullement comme telles.
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