Voici un langage auquel les diplomates chevronnés sont si peu habitués, voici une sensibilité spontanée où le coeur et la raison s'y mêlent, où les finauderies et le langage à l'amphigouri cèdent la place à une vision qui nous interpelle. Elle ne se nourrit ni de l'anathème ni de l'excommunication. Elle évoque l'infinie douleur d'un conflit artificiel, nourri pendant près de trente ans d'animosité gratuite, de malentendus savamment entretenus et d'un catéchisme idéologique qui, à la longue, volera en éclats. Le conflit dit du Sahara occidental ? C'est plus qu'un euphémisme, affirme le délégué marocain à New York. L'acception pèche soit par ignorance, soit par un excès de mauvaise foi évidente, comme si l'on évoquait, dans un souci de mauvais aloi de territorialiser ce qui ne peut l'être, un Sahara oriental, un Sahara sud-central - algérien en l'occurrence-et un «Sahara occidental». De ces néologismes barbares, de ces fatuités, concoctés de toutes pièces à des fins politiques, la géographie n'en a cure.
Les responsables de la quatrième Commission des Nations unies, spécialisée depuis des lustres dans les débats sans fin sur la décolonisation, sont-ils en mesure de proposer une solution à un conflit dont ils connaissent, à force, les tenants et aboutissants ? Sont-ils encore justifiés, autorisés dirions-nous, à inscrire dans leur «ordre du jour» une question - la seule sans doute - qui a été réglée depuis 1975 ? L'accord de Madrid, signé le 14 novembre de cette année-là, entre le Maroc, l'Espagne et la Mauritanie n'enterrait-il pas justement une situation coloniale entre des protagonistes ayant choisi la négociation directe, plutôt que les arcanes sinueuses de l'ONU ? Or, ne serait-ce que pour éclairer les esprits amnésiques, nous rappellerons que le même accord de Madrid avait été solennellement entériné par une résolution de la même ONU fin décembre 1975...
«Le Maroc est prêt, a réaffirmé Mohamed Bennouna, à s'engager dans la voie politique qui a fait ses preuves». Autrement dit, faute de voir se mettre en œuvre les autres , il se résoud à cette voie, illustrée par «la délégation de larges compétences à des institutions régionales, convenues de commun». Qui plus est, cette proposition bénéficie du soutien du Conseil de sécurité et a constitué un élément central du rapport que Kofi Annan a présenté à l'instance suprême de l'ONU en juin dernier. James Baker en est l'ardent avocat, lui que l'on ne saurait soupçonner ni de mauvaise foi, ni d'alignement sur telle ou telle thèse, encore moins d'incompétence. L'autonomie régionale, sur la base d'une souveraineté nationale, puisqu'il s'agit de cela, a fait ses preuves partout dans le monde, en Allemagne avec les länders, en Espagne - eh oui ! en Espagne - avec les régions, en Suisse, en Russie et mutatis mutandis aux Etats-Unis.L'accord-cadre est le paravent vivant et limpide d'une telle vision où, mondialisation exige, chacun devrait y trouver sa place. La construction du Maghreb, objectif suprême, y dépend largement. Il constitue un ensemble géoéconomique cohérent, en termes de richesses et de potentialités. appelé malgré nous, au-delà des dissensions, à constituer un «marché élargi» de près de 100 millions d'habitants. A prendre en considération une telle réalité, c'est abandonner la courte vue et s'inscrire dans la durée des peuples.
Les responsables de la quatrième Commission des Nations unies, spécialisée depuis des lustres dans les débats sans fin sur la décolonisation, sont-ils en mesure de proposer une solution à un conflit dont ils connaissent, à force, les tenants et aboutissants ? Sont-ils encore justifiés, autorisés dirions-nous, à inscrire dans leur «ordre du jour» une question - la seule sans doute - qui a été réglée depuis 1975 ? L'accord de Madrid, signé le 14 novembre de cette année-là, entre le Maroc, l'Espagne et la Mauritanie n'enterrait-il pas justement une situation coloniale entre des protagonistes ayant choisi la négociation directe, plutôt que les arcanes sinueuses de l'ONU ? Or, ne serait-ce que pour éclairer les esprits amnésiques, nous rappellerons que le même accord de Madrid avait été solennellement entériné par une résolution de la même ONU fin décembre 1975...
«Le Maroc est prêt, a réaffirmé Mohamed Bennouna, à s'engager dans la voie politique qui a fait ses preuves». Autrement dit, faute de voir se mettre en œuvre les autres , il se résoud à cette voie, illustrée par «la délégation de larges compétences à des institutions régionales, convenues de commun». Qui plus est, cette proposition bénéficie du soutien du Conseil de sécurité et a constitué un élément central du rapport que Kofi Annan a présenté à l'instance suprême de l'ONU en juin dernier. James Baker en est l'ardent avocat, lui que l'on ne saurait soupçonner ni de mauvaise foi, ni d'alignement sur telle ou telle thèse, encore moins d'incompétence. L'autonomie régionale, sur la base d'une souveraineté nationale, puisqu'il s'agit de cela, a fait ses preuves partout dans le monde, en Allemagne avec les länders, en Espagne - eh oui ! en Espagne - avec les régions, en Suisse, en Russie et mutatis mutandis aux Etats-Unis.L'accord-cadre est le paravent vivant et limpide d'une telle vision où, mondialisation exige, chacun devrait y trouver sa place. La construction du Maghreb, objectif suprême, y dépend largement. Il constitue un ensemble géoéconomique cohérent, en termes de richesses et de potentialités. appelé malgré nous, au-delà des dissensions, à constituer un «marché élargi» de près de 100 millions d'habitants. A prendre en considération une telle réalité, c'est abandonner la courte vue et s'inscrire dans la durée des peuples.
