Cette fois l'histoire nous vient d'Afrique. Autre continent, autre culture, mais le même drame. Celui de la souffrance des femmes. Son auteur, Mariem Ba, une intellectuelle du Sénégal, un pays qui semble animé d'une volonté de rompre avec l'immobilisme et la léthargie intellectuelle ambiants et de se lancer dans une quête de soi à travers le questionnement et la remise en cause. C'est du moins ce que laisse penser ce livre qui fait de la dénonciation sans concession des rapports sociaux aussi bien que des traditions éculés et inhibitoires quant à l'émancipation de l'individu, en premier lieu la femme, son cheval de bataille.
Mariem Ba fait partie de l'élite qui a eu la chance de faire des études du temps de la colonisation et de faire sienne le combat pour la modernité. Elle n'est donc pas à son premier coup d'essai, c'est une romancière connue -nous dit la traductrice du livre, Fatéma Jamaï Lahbabi- pour ses prises de position en faveur de l'égalité des droits pour les femmes, et contre la polygamie et la marginalisation dont les femmes sont victimes.
«Une si longue lettre» procède de de la même veine. C'est la polygamie et de ses ravages qui est au centre de cette histoire formidable que l'auteur nous présente sous la forme d'une lettre .
C'est à l'occasion de la mort de son mari que Rahmatoullah a décidé décrire à son amie, Aissatou, qui a choisi l'éxil en Amérique que la condition humiliante de co-épouse d'un mari qui, sous la pression de sa mère, s'est laissé rattrapper par les traditions ancestrales.
Rahmatoullah n'est pas moins lotie que son ami d'Amérique. Trente ans de mariage avec un homme instruit qui ne jurait que par son amour pour elle , douze enfants, une belle vie en perspective qu'un beau jour, le même mari a décidé de briser en s'entichant d'une jeune adolescente, camarade de classe de sa propre fille. Il en fait sa seconde épouse au prix de la ruine de sa propre famille.
Mais contrairement à son amie Aissatou, et contre l'avis de ses propres enfants, Rahmatoullah a décidé de se résigner à son sort et de concentrer tout son énérgie à protéger les siens et à leur assurer un avenir en dépit de la démission du père. C'est ce combat au quotidien, contre les difficultés de la vie, contre les péjugés sociaux et pour l'affirmation de l'individu dans un milieu où il n'a pas de statut, surtout s'il s'agit d'une femme, qui rythme le déroulement des évènements dans cette lettre écrite à la manière d'un conte raconté oralement par un griot, où tout passe, la politique, le poids des traditions, l'hypocrisie sociale, le mal de la modernité mal assumée et surtout le ravage des rapports de domination envers les femmes et le sort des enfants .
En lisant ce livre traduit en arabe, grâce à l'excellent travail de Fatéma Jamaï Lahbabi, on prend la mesure du drame et du sentiment d'humiliation et d'injustice que vivent les femmes, sans parler des enfants, auxquelles les maris infligent l'insulte de partager avec une seconde femme.
Mariem Ba
Une si longue lettre traduit en arabe par:
Fatéma Jamaï Lahbabi
Ed. Le Fennec, 175 p.
Mariem Ba fait partie de l'élite qui a eu la chance de faire des études du temps de la colonisation et de faire sienne le combat pour la modernité. Elle n'est donc pas à son premier coup d'essai, c'est une romancière connue -nous dit la traductrice du livre, Fatéma Jamaï Lahbabi- pour ses prises de position en faveur de l'égalité des droits pour les femmes, et contre la polygamie et la marginalisation dont les femmes sont victimes.
«Une si longue lettre» procède de de la même veine. C'est la polygamie et de ses ravages qui est au centre de cette histoire formidable que l'auteur nous présente sous la forme d'une lettre .
C'est à l'occasion de la mort de son mari que Rahmatoullah a décidé décrire à son amie, Aissatou, qui a choisi l'éxil en Amérique que la condition humiliante de co-épouse d'un mari qui, sous la pression de sa mère, s'est laissé rattrapper par les traditions ancestrales.
Rahmatoullah n'est pas moins lotie que son ami d'Amérique. Trente ans de mariage avec un homme instruit qui ne jurait que par son amour pour elle , douze enfants, une belle vie en perspective qu'un beau jour, le même mari a décidé de briser en s'entichant d'une jeune adolescente, camarade de classe de sa propre fille. Il en fait sa seconde épouse au prix de la ruine de sa propre famille.
Mais contrairement à son amie Aissatou, et contre l'avis de ses propres enfants, Rahmatoullah a décidé de se résigner à son sort et de concentrer tout son énérgie à protéger les siens et à leur assurer un avenir en dépit de la démission du père. C'est ce combat au quotidien, contre les difficultés de la vie, contre les péjugés sociaux et pour l'affirmation de l'individu dans un milieu où il n'a pas de statut, surtout s'il s'agit d'une femme, qui rythme le déroulement des évènements dans cette lettre écrite à la manière d'un conte raconté oralement par un griot, où tout passe, la politique, le poids des traditions, l'hypocrisie sociale, le mal de la modernité mal assumée et surtout le ravage des rapports de domination envers les femmes et le sort des enfants .
En lisant ce livre traduit en arabe, grâce à l'excellent travail de Fatéma Jamaï Lahbabi, on prend la mesure du drame et du sentiment d'humiliation et d'injustice que vivent les femmes, sans parler des enfants, auxquelles les maris infligent l'insulte de partager avec une seconde femme.
Mariem Ba
Une si longue lettre traduit en arabe par:
Fatéma Jamaï Lahbabi
Ed. Le Fennec, 175 p.
