Vote de la résolution américaine à l'ONU sur l'Irak : dernière sommation à Baghdad

La résolution a été votée à l'unanimité, ce qui constitue, pour certains observateurs, un succès de plus pour le Président Bush tout auréolé de la victoire des Républicains lors des dernières élections de mi-mandat. La Syrie, membre non permanent du Conseil de sécurité, n'a voté la résolution qu'après avoir eu des assurances de la part de Washington et de pays occidentaux qu'il n'y aurait pas de frappe systématique contre Baghdad. Les préoccupations de Damas sont également celles des autres capitales arabes qui, en chœur, en appellent à Baghdad pour saisir cette occasion et couper ainsi l'herbe sous les pieds des Américains.
Ce sentiment est très répandu parmi les Palestiniens qui craignent qu'un contretemps de la part de l'Irak et, donc, une intervention américaine, ne donnent le prétexte aux Israéliens pour en finir avec l'Autorité palestinienne et son Président, notamment à la lumière des derniers développements sur une scène politique en Israël dominée par trois faucons, à savoir Sharon, Mofaz et Netanyahu, ce dernier n'ayant jamais caché son désir de voir les Palestiniens expulsés.
Les milieux politiques européens, tout en soulignant une victoire pour Bush et pour Powell, jusque-là marginalisé par le camps des « faucons » de l'Administration américaine, saluent la position de la France qui aura tenu tête à Washington jusqu'au bout pour amener, en fin de compte, la Maison-Blanche à faire des concessions. Mais on ne s'en enorgueillit pas pour autant. Pour le Président français, il s'agit d'une «chance au désarmement de l'Irak dans la paix ».