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"Escale du Maroc" à Paris: en dépit de l’appréhension, une ambiance conviviale

Qui aurait cru que le salon «Escale du Maroc» serait annulé à cause d’un problème financier ?
Jihane Gattioui
envoyée spéciale à Paris
A priori, cela semblait illogique et insensé. Les exposants s’attendaient à tout sauf à cette mau

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Une trentaine d’exposants se sont déplacés du Maroc et ont dépensé des sommes importantes pour représenter le Royaume dans tous les domaines : artisanat, commerce, industrie, décoration, mode, presse... La surprise était de taille.
Que s’est-il donc passé ?
On entendait, au début, de vagues échos disant que Mohamed Abbadi n’avait pas remboursé la totalité de la somme exigée par Paris Expos. Mais, on refusait de croire cette version.
Pleins d’optimisme, les exposants affluaient au Parc des expositions de la porte de Versailles afin d’assurer les derniers préparatifs.
Or, contre toute attente, toutes les portes du salon «Escale du Maroc» étaient bel et bien fermées. A 15h00, rien n’était encore installé. Pourtant, ils n’ont pas douté, ne serait-ce qu’un seul instant, que le problème est complexe.
Après 16h00, l’appréhension a commencé à ronger la plupart d’entre eux. Que faire ? Vers qui se diriger ?
Faut-il attendre ? Ne sont-ils pas assez nombreux ? Ils devaient être une centaine au moins.
Ces questions n’ont cessé de les hanter et sont restées, pendant de longues heures en suspens. La styliste marocaine Ihssane Ghailane, qui devait présenter le défilé du caftan lors de l’inauguration officielle vendredi soir, était inquiète «J’ai dépensé plus de 500.000 dirhams pour réussir ce défilé. J’ai tout laissé pour participer à ce salon et rehausser l’image du Maroc. Et me voilà piégée, arnaquée», s’est-elle exclamée, l’air chagriné. On savait que Abbadi négociait avec la direction de Paris Expos. Malgré le froid, les exposants ont dû attendre pendant des heures interminables le verdict tant redouté. Nécessité oblige ! Ils essayaient de garder une lueur d’espoir croyant jusqu’à la dernière minute que le problème n’était pas très grave.
Quelques-uns, par contre, imaginaient tous les scénarios possibles. Jalila Fohami, juriste à Paris, expliquait les procédures à entamer au pire des cas. «Nous voulons une solution à l’amiable.
Que l’organisateur nous rende notre argent, sinon nous serons obligés de l’attaquer en justice», n’a-t-elle cessé de répéter pour freiner sa nervosité. En dépit de l’appréhension, une ambiance conviviale régnait entre les exposants qui ont partagé, pendant des heures, voire des jours, le même souci et le même désappointement. Les discussions se focalisaient sur l’impasse dans laquelle ils se trouvaient.
A 17h00, la tension est montée d’un cran. Tous exigeaient des explications claires et limpides. Mohamed Abbadi s’est finalement présenté en déclarant que le problème est survenu à cause de la direction de Paris Expos qui a réclamé une caution colossale trois jours seulement avant l’ouverture de «Escale du Maroc» : «Il y a des gens qui nous ont mis des bâtons dans les roues. Ils ne veulent pas que ce salon ait lieu. Mais, nous avons trouvé un arrangement avec la direction et nous avons apporté toutes les garanties nécessaires.
Ce sont les prestataires qui refusent de travailler et demandent de l’argent cash». Or, une seule question semblait intéresser les exposants: le salon aura-t-il lieu ? Pour sa part, le directeur général de Paris Expos a démenti les dires de Abbadi affirmant que ce dernier n’a pas honoré ses engagements vis-à-vis de l’administration: «L’organisateur ne nous a pas payés.
On n’a eu les garanties que vers 17h00. Les prestataires ne veulent pas travailler. Ils attendaient depuis 8h du matin». En fait, les prestataires chargés de la décoration, de l’électricité, de l’installation des stands...ont exigé 700.000 dirhams en liquide afin de lancer leurs travaux car ils craignaient de ne pas être payés.
Vers 18h, tout espoir s’est envolé. Quelques Marocains résidant à Paris s’évertuaient à contacter d’autres sociétés pour équiper le salon, en vain. Il ne restait qu’un seul recours : déposer plainte. Ils se sont dirigés tous, samedi matin, à l’Hôtel de Police du quinzième arrondissement. Vite, Mohamed Abbadi a été convoqué pour explications.
L’ambassade du Maroc en France voulait de son côté tranquilliser les «victimes».
En effet, Moulay Abbès Kadiri, le chef de mission adjoint de l’ambassadeur a tenu à les rencontrer afin d’apaiser leur colère. «Cette affaire doit remonter à un mois seulement, a-t-il dit.
Abbadi est venu voir le conseiller culturel. Mais le dossier était vide et ne pouvait pas intéresser l’ambassade. Il relève de l’action privée commerciale.
Nous n’avons strictement rien à voir avec ce projet
Nous n’étions alertés du problème que vendredi après-midi», a-t-il déclaré.
Une interrogation demeure, jusqu’à présent, sans réponse : Mohamed Abbadi serait-il un amateur qui a mal tourné ou n’a-t-il pas su organiser cet événement ?
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