Will Dormer (Al Pacino) est un peu le Sherlock Holmes de la Police de Los Angeles. D'avoir résolu les affaires les plus délicates et arrêté les pires tueurs en série ne l'a pas mis à l'abri des suspicions. La police des polices enquête à son sujet, prête à mettre la main sur la moindre faille de son parcours apparemment sans faute. C'est donc un peu tendue que la star de la crime débarque à Nightmute, petite bourgade au fin fond de l'Alaska où il est dépêché pour résoudre un meurtre odieux. Il est accueillie par Sherlock Junior, une charmante jeune inspectrice qui connaît par coeur tous les dossiers du maître, le cite en permanence et se fait une joie de le voir en plein action. Will, très à son affaire, dérape pourtant brutalement : lors d'une poursuite dans le brouillard, il tue son co-équipier qu'il avait pris pour le tueur. Mourrant dans ses bras, celui-ci l'accuse de l'avoir tué volontairement à cause de l'enquête disciplinaire qui les menacent. Will hésite : personne ne croira à la thèse de l'accident, l'œuvre d'une vie fichue en l'air... Sa réputation, c'est ça le problème. Il laisse croire que le tueur en fuite est responsable de la mort de son co-équipier. Mais le tueur l'a vu et décide de le faire chanter. Commence alors un duel serré où le tueur et le flic sont à la fois partenaires et adversaires. Jeux d'astuces et de biaiseries : lequel est le plus habile ? Lequel est le plus pervers ? Lequel a l'esprit le plus clair ? Après tout, ils se valent, puisqu'ils ont tous les deux tué quelqu'un, presque à leur insu.
Rebondissemement inattendu
Pas de surprise époustouflante ou de rebondissemement inattendu dans Insomnia. Mais un suspens psychologique trépidant incrusté dans un savoureuse ambiance boréale. Tout repose sur les troubles de la conscience : qu'ai-je fait ? L'ai-je voulu ? Comment m'en sortir maintenant ? Brumeuses questions accentuées par des hallucinations d'insomniaque. Car l'enquête se déroule en Alaska, à cette époque de l'année où le soleil ne se couche jamais. Il brille inlassablement, éclairant les fautes, illuminant les esprits, qui n'ont pas de repos, et pas de répit. Déséquilibré par le manque de sommeil et ses petits arrangements avec la vérité, Will progresse en trébuchant ici sur sa culpabilité, en se raccrochant là à son intégrité. Un somnambule hésitant incarné par un Al Pacino des grands jours.
Plus la lumière se fait sur l'affaire, plus le brouillard s'épaissit dans sa tête. Seuls lueurs : les regards et les mots des autres. Ceux du tueur, que Robin William, loin de son registre comique, rend subtilement pervers, un rien instable. Ceux de la jeune inspectrice (Hilary Swank révélée par Boy's don't cry), déjà douée, et déjà confrontée à un gros dilemme professionnel. Ceux enfin de seconds rôles particulièrement soignés : comme celui de la logeuse avec qui Will a quelques échanges d'une consistance inattendue. Insomnia peut se targuer d'une mise en scène et d'un scénario brillants. Tels qu'on pouvait en attendre de la part de Chris Nolan, réalisateur indépendant qui s'est fait remarquer en 2001 avec Memento, un époustouflant film-concept sur la mémoire. Un artiste racheté par le Box Office ? C'est peut-être dommage pour son talent, qu'on sent un peu bridé par des logiques hollywoodiennes. Mais c'est une bonne nouvelle pour les grands studios dont le niveau des productions grimpe brusquement.
Film américain de Christopher Nolan.
Avec : Al Pacino, Robin Williams, Hilary Swank, Maura Tierney, Martin Donavan.
Rebondissemement inattendu
Pas de surprise époustouflante ou de rebondissemement inattendu dans Insomnia. Mais un suspens psychologique trépidant incrusté dans un savoureuse ambiance boréale. Tout repose sur les troubles de la conscience : qu'ai-je fait ? L'ai-je voulu ? Comment m'en sortir maintenant ? Brumeuses questions accentuées par des hallucinations d'insomniaque. Car l'enquête se déroule en Alaska, à cette époque de l'année où le soleil ne se couche jamais. Il brille inlassablement, éclairant les fautes, illuminant les esprits, qui n'ont pas de repos, et pas de répit. Déséquilibré par le manque de sommeil et ses petits arrangements avec la vérité, Will progresse en trébuchant ici sur sa culpabilité, en se raccrochant là à son intégrité. Un somnambule hésitant incarné par un Al Pacino des grands jours.
Plus la lumière se fait sur l'affaire, plus le brouillard s'épaissit dans sa tête. Seuls lueurs : les regards et les mots des autres. Ceux du tueur, que Robin William, loin de son registre comique, rend subtilement pervers, un rien instable. Ceux de la jeune inspectrice (Hilary Swank révélée par Boy's don't cry), déjà douée, et déjà confrontée à un gros dilemme professionnel. Ceux enfin de seconds rôles particulièrement soignés : comme celui de la logeuse avec qui Will a quelques échanges d'une consistance inattendue. Insomnia peut se targuer d'une mise en scène et d'un scénario brillants. Tels qu'on pouvait en attendre de la part de Chris Nolan, réalisateur indépendant qui s'est fait remarquer en 2001 avec Memento, un époustouflant film-concept sur la mémoire. Un artiste racheté par le Box Office ? C'est peut-être dommage pour son talent, qu'on sent un peu bridé par des logiques hollywoodiennes. Mais c'est une bonne nouvelle pour les grands studios dont le niveau des productions grimpe brusquement.
Film américain de Christopher Nolan.
Avec : Al Pacino, Robin Williams, Hilary Swank, Maura Tierney, Martin Donavan.
