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A l’affiche cette semaine : «Gomez et Tavarès», les sous-Ripoux

Au départ était la chanson, qui a donné l’idée d’un film: dans «Gomez et Tavarès», deuxième long métrage du jeune réalisateur Gilles Paquet-Brenner, deux flics ripoux font le ménage à Marseille, au milieu de grosses voitures, de jolies filles

A l’affiche cette semaine : «Gomez et Tavarès», les sous-Ripoux
Le premier incarne un jeune policier marseillais corrompu jusqu’à la moelle, le second un flic parisien incorruptible et ambitieux qui débarque pour faire équipe avec lui.
Le duo, bien sûr, va faire des étincelles. Un meurtre maquillé en suicide, une strip-teaseuse qui disparaît, un étrange réseau de malfaiteurs avec un trèfle à quatre feuilles comme signe distinctif, des trafics peu avouables dans les villas de luxe: Gomez et Tavarès s’attaquent à la grosse pègre locale et décident de faire trembler les truands.
Chacun a sa personnalité. Tavarès, d’origine modeste et chaud lapin, sorti d’une maison de correction, vit dans la roulotte de son «tonton» (Jean Yanne), à qui il doit sa carrière dans la police et à qui il rapporte quotidiennement une partie de ses pots-de-vin. Gomez, taciturne et violent, au comportement plus strict, est Parisien mais possède sur la côte une villa de luxe avec piscine où loge sa petite famille, femme, enfants et soeur (Noémie Lenoir) qui roule en Ferrari rouge.
Tous deux sont sous la pression de leur commissaire principal (Etienne Chicot), qui exige des résultats rapides. Gomez et Tavarès, qui au début font mine de se détester et de ne pas pouvoir se supporter, vont devoir faire équipe commune pour secouer la fourmilière. Ce faisant, ils vont au devant d’ennuis de toutes sortes...
Au-delà du scénario sans grand intérêt («Il y a une taupe au commissariat», dit l’un des personnages au milieu du film, pour ceux qui n’auraient pas encore compris), le fonctionnement du duo, comme Noiret-Lhermitte dans «Les Ripoux» ou comme toutes les paires de policiers dans les films américains, constitue le ressort du film.

«Pop-corn movie»

Après «Les jolies choses», film plus intimiste il y a deux ans, Gilles Paquet-Brenner avoue avoir voulu changer de genre, «aborder quelque chose de plus léger. Et je voulais un genre et une histoire qui puissent être un cadre pour assouvir mes fantasmes de “pop-corn movie”: poursuites de voitures, hélicoptères, bastons, fusillades, courses de hors-bord. Le tout avec humour, glamour, et dans une esthétique brassant différents courants pop 70, tels que la blaxpoitation, le western-spaghetti, voire le style de Hugh Heffner». L’idée du film et du scénario est donc née de la chanson «Gomez et Tavarès» narrant les aventures de deux policiers corrompus, et sur ce projet Gilles Paquet-Brenner a bénéficié d’un gros budget. Dès les premières images cela se voit, ça commence comme «Taxi-4», ça se poursuit comme «Les Ripoux-3», mais malgré les gags, les grosses cylindrées et les petits truands, les hors-bord, les hélicos, les calanques de Marseille et les jolies filles, tout cela tourne un peu à vide.
Et, surtout, la direction d’acteurs laisse tellement à désirer que ni Titoff, dans un personnage caricatural, ni Stomy Bugsy, dans un rôle assez mal défini, ne sont crédibles dans cette histoire. Même Etienne Chicot, acteur remarquable, sombre dans une pauvre parodie de commissaire dépassé par les événements, et Jean Yanne rattrape par son talent les choses peu convaincantes qu’on lui fait faire. Seules quelques éclaircies (Daniel Duval, les flics de l’IGS, les petits jumeaux de Gomez) sauvent un jeu d’acteurs globalement décevant qui donne des regrets: rendez-nous Noiret et Lhermitte, Mel Gibson et Dany Glover, Starsky et Hutch!
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