On n’imagine pas à quel point le fond de l’Océan peut-être silencieux, terriblement silencieux. L’équipage d’un sous-marin le sait bien : dans cette boîte de conserve aveugle où l’atmosphère est confinée, le moindre bruit peut être l’indice d’un danger. Surtout en temps de guerre quand les navires ennemis passent au-dessus avec toute une armada de torpilles et de grappins.
En août 1943, le Tiger Shark, submersible américain navigant au large de l’Angleterre, s’aventure en surface pour récupérer trois naufragés, dont une femme et un étrange blessé. Il replonge rapidement vers les profondeurs. Mais depuis l’arrivée des étrangers, quelque chose a changé : excités ou énervés par la présence d’une femme, les hommes détectent aussi de nouveaux bruits raisonnant dans l’habitacle.
Le calme de rigueur est perturbé, et même les anciens qui n’ont pas leur pareil pour reconnaître les chants des baleines, le glissement d’une algue ou la chute d’une grenade, ne parviennent pas à mettre un nom sur ces sons nouveaux et mystérieux qui glacent les sangs. La menace n’est plus seulement en surface, elle est montée à bord, en même temps que les naufragés. Chacun commence à se méfier des autres et de lui-même et les imaginaires flambent sous le coup d’accidents inexpliqués qui annulent toute tentative d’explication rationnelle.
Film de guerre ou film fantastique ? L’originalité de Abîmes est de se maintenir entre les deux genres comme entre deux eaux. Peur naturelle ou psychose ? Danger réel ou surnaturel ? On ne sait pas, on ne voit pas, mais on entend. Les hommes chuchotent, tremblent, sursautent, blêmissent. Et la tension augmente, chevauchant le silence et ses perturbations comme un monstre marin invisible et dévastateur.
David Twohy (Waterworld, Le Fugitif) a su se souvenir que la suggestion générait bien plus de frissons que les effets spéciaux, et les sons étouffés autrement plus de sueurs froides que les grands cris. La caméra est un peu vacillante, le dénouement un peu hésitant : le réalisateur pêche par modestie. Mais il évite les écueils du genre (surenchère invraisemblable, love story ou démonstration de bravoure militaire) et livre un petit film inattendu qui s’en tient à ce qu’il annonce : un huis-clos au fond de l’eau.
Un carnet de bord interdit, des cabines contiguës, le potentat du capitaine, la mutinerie qui gronde, l’ombre d’une malédiction : on retrouve les éléments traditionnels des histoires de marins et de pirates. Avec ce petit goût salé que laissent les drames racontés en plein tempête ou dans une cale par des gens qui, serrés les uns contrent les autres, s’amusent à se faire peur et se retrouvent prisonniers de leur propre jeu.
Abîmes, film américain de David Twohy avec Bruce Greenwood, Matthew Davis, Olivia Williams, Scott Foley, Holt McCallany
En août 1943, le Tiger Shark, submersible américain navigant au large de l’Angleterre, s’aventure en surface pour récupérer trois naufragés, dont une femme et un étrange blessé. Il replonge rapidement vers les profondeurs. Mais depuis l’arrivée des étrangers, quelque chose a changé : excités ou énervés par la présence d’une femme, les hommes détectent aussi de nouveaux bruits raisonnant dans l’habitacle.
Le calme de rigueur est perturbé, et même les anciens qui n’ont pas leur pareil pour reconnaître les chants des baleines, le glissement d’une algue ou la chute d’une grenade, ne parviennent pas à mettre un nom sur ces sons nouveaux et mystérieux qui glacent les sangs. La menace n’est plus seulement en surface, elle est montée à bord, en même temps que les naufragés. Chacun commence à se méfier des autres et de lui-même et les imaginaires flambent sous le coup d’accidents inexpliqués qui annulent toute tentative d’explication rationnelle.
Film de guerre ou film fantastique ? L’originalité de Abîmes est de se maintenir entre les deux genres comme entre deux eaux. Peur naturelle ou psychose ? Danger réel ou surnaturel ? On ne sait pas, on ne voit pas, mais on entend. Les hommes chuchotent, tremblent, sursautent, blêmissent. Et la tension augmente, chevauchant le silence et ses perturbations comme un monstre marin invisible et dévastateur.
David Twohy (Waterworld, Le Fugitif) a su se souvenir que la suggestion générait bien plus de frissons que les effets spéciaux, et les sons étouffés autrement plus de sueurs froides que les grands cris. La caméra est un peu vacillante, le dénouement un peu hésitant : le réalisateur pêche par modestie. Mais il évite les écueils du genre (surenchère invraisemblable, love story ou démonstration de bravoure militaire) et livre un petit film inattendu qui s’en tient à ce qu’il annonce : un huis-clos au fond de l’eau.
Un carnet de bord interdit, des cabines contiguës, le potentat du capitaine, la mutinerie qui gronde, l’ombre d’une malédiction : on retrouve les éléments traditionnels des histoires de marins et de pirates. Avec ce petit goût salé que laissent les drames racontés en plein tempête ou dans une cale par des gens qui, serrés les uns contrent les autres, s’amusent à se faire peur et se retrouvent prisonniers de leur propre jeu.
Abîmes, film américain de David Twohy avec Bruce Greenwood, Matthew Davis, Olivia Williams, Scott Foley, Holt McCallany
