Si Abdou Cherif ne prétend pas être le représentant de la nouvelle génération d'artistes qui marqueront la renaissance de l'art «pur» au Maroc, il est néanmoins le porte étendard fier d'une génération rebelle et ambitieuse qui a su brillamment déposé sa marque dans la cour des grands, au delà des frontières nationales.
Après des études de littérature et une carrière prévue en psychologie, le cœur emmènera notre jeune chanteur sur le chemin de l'amour, et forcément vers celui qui a su mettre sur pied l'école du romantisme, Abdelhalim Hafez. Le choix de la carrière artistique est alors plus que résolument fait.
Mais, comme nul n'est prophète en son pays, comme le dit l'adage, Abdou Cherif devra aller à la conquête de contrées lointaines pour se faire un nom. Sa chance mais aussi le poids qu'il portera depuis sur ses épaules. C'est qu'il a choisi de chanter Abdelhalim Hafez. «Je n'imite pas Abdelhalim, je l'interprète» s'efforce-t-il à répéter. Toute la différence est là et pour les mélomanes avertis, écouter Abdou Chérif, suffit pour ressentir ces vibrations imperceptibles que seule une voix suave qui crée peut transmettre. Non une voix qui imite. Son premier concert au Caire était en hommage à Abdelhalim Hafez en 1999. Mais sa réelle rencontre avec le public égyptien, qui lui ouvrira la voix vers le succès dans le monde arabe, se fera à l'Opéra du Caire, qui l'accueille pour deux récitals à guichets fermés. Un pas de géant pour un jeune artiste ambitieux.
La relation Hafez-Cherif est plus qu'une note d'amour que l'on flaire dans un regard ou dans un refrain. C'est une relation entre un défunt maître et un prodigieux disciple. «Je suis rentrée avec Abdelhalim dans l'océan de l'art. Quand j'ai voulu essayer de revenir sans lui, je me suis trouvé en train de patauger dans une marre», nous confie Abdou Cherif. Suffisant pour assimiler l'étroite relation qui lient ces deux artistes qui ne se sont jamais rencontrés.
Certes, on lui reproche de ne chanter que du Abdelhalim, mais peut-on réellement en vouloir à un talentueux artiste, un grand, de nous livrer avec authenticité un répertoire qu'il ne suffit pas d'adopter pour le maîtriser. Abdou Cherif a vu très grand dès le début, difficile alors de descendre de son socle pour servir dans un répertoire qui n'est pas le sien. Pourtant il tâtera d'autres terrains, comme pour élargir le spectre d'un public international déjà conquis d'avance. Charles Aznavour et Enrico Macias font partie du répertoire international de Abdou Cherif.
«Abdelhalim est un artiste qui a créé l'école de l'interprétation et du chant de charme. Enrico Macias est le premier chanteur arabe, et j'insiste sur arabe, a avoir chanté le français en dialectal. Il a su traduire l'authenticité de l'âme méditerranéenne. Enfin Aznavour c'est un maître du texte. Trois raisons qui font que j'ai pu adopter ces trois registres étant sûr de pouvoir servir à mon public un programme musical qui saura être apprécié par son oreille de mélomane averti», nous explique Abdou Chérif.
Présent durant la conférence de presse aux côtés de son jeune disciple, Mahmoud Assaâdi, le grand artiste dont le nom est étroitement lié à Jil Jilala ou encore Nass al Ghiwane, avait un regard fier et plein d'émotion en écoutant son élève parler. “ Abdou est un artiste qui mérite tout ce qu'il a eu comme succès. J'avais trouvé en lui l'âme et le talent. Alors moi qui n'aime pas les médiocres ne pouvais qu'aider cet enfant prodige qui ne demandait qu'à apprendre».
Eloges auquel répond Cherif en disant : «Ma relation avec Mahmoud Assaâdi a toujours été basée sur le respect. Il a su voir en moi ce que d'autres ignoraient. Il a même respecté l'insouciance et l'irresponsabilité du jeune désinvolte que j'étais pour me transmettre son grand savoir. Il aura été et restera la seule aide concrète que j'ai eu pour gravir les échelons du monde de l'art, le vrai».
Abdou Cherif a réussi là ou aucune voix masculine marocaine n'a su le faire. S'imposer, durant les années 90, dans le pays natale de Abdelhalim Hafez en interprétant des chansons du «Rossignol brun». Pour le domaine artistique dans son pays natal, Abdou reste critique avec une note de nostalgie et beaucoup d'ambition. Une ambition de quelqu'un qui a envie qu'on l'épaule pour mieux revenir. «Le public marocain est un public qui a une oreille musicale et on n peut pas lui présenter n'importe quoi. Personnellement je prends au sérieux le monde artistique et je ne m'en sers pas pour gravir l'échelle de la célébrité.
C'est pourquoi j'espère un jour voir notre pays ouvrir ses bras à ses enfants qui ont fait carrière à l'étranger. Car même si on devient des stars, nous restons étrangers hors de notre pays. Alors que des artistes étrangers sont accueillis avec un tapis rouge de l'aéroport à leur lieu de spectacle quand ils arrivent chez nous». Abdou Cherif a réussi jusqu'à aujourd'hui la gageure d'être un artiste de scène qui chante pour le plaisir et pour l'amour de la chanson. Un amour qu'il transmet merveilleusement bien à son public au fil des concerts.
Mais, il préfère encore créer l'expression en étant rebelle dans ces choix, que de verser dans la course au profit et pas passer pour un produit marketing qui «fait du travail à la chaîne». Les chanteurs chewing-gum qui perdent leur goût une fois qu'un nouveau parfum arrive sur le marché, trop peu pour lui. Un peu comme son idole Abdelhalim Hafez. «J'essaye de terminer ce que Abdelhalim a commencé. Ce n'est pas une prétention mais de l'ambition et on peut pas m'en vouloir pour cela. Je ne m'engage pas dans la peau de quelqu'un d'autre. J'espère juste terminer une œuvre».
Abdou Cherif a tout pour réussir sa mission. Un talent reconnu au delà des frontières du monde arabe. Une ambition sans limite qui épouse harmonieusement bien une vivacité d'esprit qui ne saurait que séduire un public marocain, déjà conquis par ses prestations retransmises par les chaînes de télévisions arabes. Il dit lui-même avoir deux cœurs, un cœur qui chante et un autre qui saigne. Pourvu que son public marocain réussisse à entrer dans celui qui chante et panser de son amour celui qui saigne. Celui qui est rentré dans le monde de l'art grâce à une histoire d'amour, continue son chemin avec plein d'amour pour son public et pour sa passion qu'il vient partager avec nous après une longue absence.
Après des études de littérature et une carrière prévue en psychologie, le cœur emmènera notre jeune chanteur sur le chemin de l'amour, et forcément vers celui qui a su mettre sur pied l'école du romantisme, Abdelhalim Hafez. Le choix de la carrière artistique est alors plus que résolument fait.
Mais, comme nul n'est prophète en son pays, comme le dit l'adage, Abdou Cherif devra aller à la conquête de contrées lointaines pour se faire un nom. Sa chance mais aussi le poids qu'il portera depuis sur ses épaules. C'est qu'il a choisi de chanter Abdelhalim Hafez. «Je n'imite pas Abdelhalim, je l'interprète» s'efforce-t-il à répéter. Toute la différence est là et pour les mélomanes avertis, écouter Abdou Chérif, suffit pour ressentir ces vibrations imperceptibles que seule une voix suave qui crée peut transmettre. Non une voix qui imite. Son premier concert au Caire était en hommage à Abdelhalim Hafez en 1999. Mais sa réelle rencontre avec le public égyptien, qui lui ouvrira la voix vers le succès dans le monde arabe, se fera à l'Opéra du Caire, qui l'accueille pour deux récitals à guichets fermés. Un pas de géant pour un jeune artiste ambitieux.
La relation Hafez-Cherif est plus qu'une note d'amour que l'on flaire dans un regard ou dans un refrain. C'est une relation entre un défunt maître et un prodigieux disciple. «Je suis rentrée avec Abdelhalim dans l'océan de l'art. Quand j'ai voulu essayer de revenir sans lui, je me suis trouvé en train de patauger dans une marre», nous confie Abdou Cherif. Suffisant pour assimiler l'étroite relation qui lient ces deux artistes qui ne se sont jamais rencontrés.
Certes, on lui reproche de ne chanter que du Abdelhalim, mais peut-on réellement en vouloir à un talentueux artiste, un grand, de nous livrer avec authenticité un répertoire qu'il ne suffit pas d'adopter pour le maîtriser. Abdou Cherif a vu très grand dès le début, difficile alors de descendre de son socle pour servir dans un répertoire qui n'est pas le sien. Pourtant il tâtera d'autres terrains, comme pour élargir le spectre d'un public international déjà conquis d'avance. Charles Aznavour et Enrico Macias font partie du répertoire international de Abdou Cherif.
«Abdelhalim est un artiste qui a créé l'école de l'interprétation et du chant de charme. Enrico Macias est le premier chanteur arabe, et j'insiste sur arabe, a avoir chanté le français en dialectal. Il a su traduire l'authenticité de l'âme méditerranéenne. Enfin Aznavour c'est un maître du texte. Trois raisons qui font que j'ai pu adopter ces trois registres étant sûr de pouvoir servir à mon public un programme musical qui saura être apprécié par son oreille de mélomane averti», nous explique Abdou Chérif.
Présent durant la conférence de presse aux côtés de son jeune disciple, Mahmoud Assaâdi, le grand artiste dont le nom est étroitement lié à Jil Jilala ou encore Nass al Ghiwane, avait un regard fier et plein d'émotion en écoutant son élève parler. “ Abdou est un artiste qui mérite tout ce qu'il a eu comme succès. J'avais trouvé en lui l'âme et le talent. Alors moi qui n'aime pas les médiocres ne pouvais qu'aider cet enfant prodige qui ne demandait qu'à apprendre».
Eloges auquel répond Cherif en disant : «Ma relation avec Mahmoud Assaâdi a toujours été basée sur le respect. Il a su voir en moi ce que d'autres ignoraient. Il a même respecté l'insouciance et l'irresponsabilité du jeune désinvolte que j'étais pour me transmettre son grand savoir. Il aura été et restera la seule aide concrète que j'ai eu pour gravir les échelons du monde de l'art, le vrai».
Abdou Cherif a réussi là ou aucune voix masculine marocaine n'a su le faire. S'imposer, durant les années 90, dans le pays natale de Abdelhalim Hafez en interprétant des chansons du «Rossignol brun». Pour le domaine artistique dans son pays natal, Abdou reste critique avec une note de nostalgie et beaucoup d'ambition. Une ambition de quelqu'un qui a envie qu'on l'épaule pour mieux revenir. «Le public marocain est un public qui a une oreille musicale et on n peut pas lui présenter n'importe quoi. Personnellement je prends au sérieux le monde artistique et je ne m'en sers pas pour gravir l'échelle de la célébrité.
C'est pourquoi j'espère un jour voir notre pays ouvrir ses bras à ses enfants qui ont fait carrière à l'étranger. Car même si on devient des stars, nous restons étrangers hors de notre pays. Alors que des artistes étrangers sont accueillis avec un tapis rouge de l'aéroport à leur lieu de spectacle quand ils arrivent chez nous». Abdou Cherif a réussi jusqu'à aujourd'hui la gageure d'être un artiste de scène qui chante pour le plaisir et pour l'amour de la chanson. Un amour qu'il transmet merveilleusement bien à son public au fil des concerts.
Mais, il préfère encore créer l'expression en étant rebelle dans ces choix, que de verser dans la course au profit et pas passer pour un produit marketing qui «fait du travail à la chaîne». Les chanteurs chewing-gum qui perdent leur goût une fois qu'un nouveau parfum arrive sur le marché, trop peu pour lui. Un peu comme son idole Abdelhalim Hafez. «J'essaye de terminer ce que Abdelhalim a commencé. Ce n'est pas une prétention mais de l'ambition et on peut pas m'en vouloir pour cela. Je ne m'engage pas dans la peau de quelqu'un d'autre. J'espère juste terminer une œuvre».
Abdou Cherif a tout pour réussir sa mission. Un talent reconnu au delà des frontières du monde arabe. Une ambition sans limite qui épouse harmonieusement bien une vivacité d'esprit qui ne saurait que séduire un public marocain, déjà conquis par ses prestations retransmises par les chaînes de télévisions arabes. Il dit lui-même avoir deux cœurs, un cœur qui chante et un autre qui saigne. Pourvu que son public marocain réussisse à entrer dans celui qui chante et panser de son amour celui qui saigne. Celui qui est rentré dans le monde de l'art grâce à une histoire d'amour, continue son chemin avec plein d'amour pour son public et pour sa passion qu'il vient partager avec nous après une longue absence.
