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Accident de la navette Columbia : l'Amérique veut comprendre avant de poursuivre la conquête spatiale

L'Amérique était en deuil dimanche au lendemain de la desintégration de la navette spatiale Columbia qui a tué les sept astronautes à bord, auxquels un hommage officiel sera rendu mardi à Houston (Texas) par la Nasa en présence du Président George W. Bush

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L'Agence spatiale américaine, qui devra connaître les causes de la tragédie avant de poursuivre son programme de conquête spatiale, a lancé une enquête officielle aux côtés d'une commission indépendante. Dimanche, face au pas de tir qu'ont quitté les astronautes le 16 janvier, une bannière étoilée était en berne au-dessus du compte à rebours géant qui égrène d'ordinaire chaque seconde de la mission en cours. Il était éteint, 17 ans presque jour pour jour après l'explosion de la navette Challenger.
Sur des centaines de kilomètres à travers le Texas et la Louisiane (sud), les recherches se sont poursuivies pour collecter tout fragment calciné de Columbia, qui s'est désintégrée samedi alors qu'elle rentrait dans l'atmosphère. Dans le seul comté de Nacagdoches (Texas), des débris ont été découverts en plus de 800 endroits, selon les autorités locales. La Nasa a annoncé que des reste humains appartenant aux sept astronautes avaient été découverts. Le Président américain, accompagné de son épouse Laura Bush, assistera mardi à Houston à une cérémonie de la Nasa en présence des familles des astronautes américains Rick Husband, William McCool, Michael Anderson, Kalpana Chawla, David Brown, Laurel Clark, et de l'astronaute israélien Ilan Ramon. De Washington, l'administrateur de la Nasa Sean O'Keefe a répété que les enquêteurs de la Nasa et d'une commission indépendante devraient déterminer les causes de la catastrophe, survenue à 60 kilomètres d'altitude, et seulement à un quart d'heure du retour de la navette au centre spatial Kennedy près de Cap Canaveral (Floride, sud-est). La commission indépendante sera dirigée par un ancien amiral, Harold Gehman, qui avait co-présidé une commission d'enquête sur le navire USS Cole, cible d'un attentat à Aden en octobre 2000. Alors que des parlementaires se sont prononcés pour la poursuite du programme spatial américain, M. O'Keefe n'a pas exclu une reprise des vols de navette d'ici juin. Il s'est déclaré «prêt à lancer» une navette dès qu'il aura été remédié aux problèmes, en gardant en tête la présence actuelle en orbite de trois astronautes à bord de la Station spatiale internationale. Ces derniers devaient revenir sur Terre en mars, mais ils ont assez de ravitaillement pour vivre en orbite jusqu'à fin juin. Alors que les messages de condoléances de nombreux dirigeants étrangers continuaient d'affluer dimanche, le Premier ministre d'Israël, Ariel Sharon, a assuré que son pays, en état de choc après la disparition du premier Israélien envoyé dans l'espace, Ilan Ramon, «(continuerait) à envoyer des astronautes».
Les familles des sept astronautes de Columbia ont été prises en charge au centre spatial Johnson de Houston (Texas) par des équipes spécialisées, prévues en cas de catastrophe.

Analyse des données

De leur côté les enquêteurs de la Nasa concentrent leurs efforts sur l'analyse de données conservées dans les ordinateurs sur ce vol de Columbia, et en particulier plusieurs anomalies techniques peu avant sa désintégration.
Ils estiment qu'un débris, fixé en images vidéo par la Nasa, aurait pu endommager son aile gauche au décollage le 16 janvier.
La première indication que quelque chose se passait mal à bord est survenue samedi à 08h53 (12h53 GMT), sept minutes avant que la navette se désintègre au-dessus du ciel texan. Dans la salle du centre de contrôle de Houston, les contrôleurs remarquent soudain la disparition sur leurs écrans des données télémétriques mesurant la température dans les moteurs hydrauliques de l'aile gauche de Columbia. Trois minutes plus tard, à 8h56, ils constatent un accroissement des températures sur le circuit hydraulique de freinage et de la roue dans le train d'atterrissage gauche. Deux minutes plus tard, à 8h58, l'inquiétude gagne les contrôleurs à Houston. Trois des capteurs de températures intégrés dans l'aile gauche de la navette sont dans le rouge, indiquant une brusque élévation de température du métal. Le «CapCom», Charles Hobaugh, le contrôleur de Houston, tente de communiquer avec le commandant de bord Rick Husband, qui confirme apparemment une hausse de la pression hydraulique sur le train d'atterrissage.
Le «CapCom» tente à nouveau d'entrer en contact avec le commandant. «Columbia, ici Houston. Nous avons reçu vos messages sur la pression des pneus. Nous n'avons pas capté le dernier (message)... ».
Le commandant de bord répond: «Bien reçu...» puis la communication est rompue. Il est 9h, c'est le dernier mot de l'équipage.
La Nasa a précisé dimanche soir dans une conférence de presse que les hausses de températures constatées juste avant la catastrophe ont été enregistrées dans le «circuit hydraulique du puits du train d'atterrissage gauche». Dimanche, en dépit du drame, plusieurs astronautes et parlementaires ont insisté sur la nécessité de poursuivre l'exploration spatiale. «Je pense que le plus grand monument qui pourrait être élevé» à la mémoire des sept astronautes de Columbia serait de «nous assurer que ce genre de recherches (dans l'espace) continue», a ainsi estimé John Glenn, premier Américain à avoir fait une révolution autour de la Terre, et passager d'une navette à 77 ans. «Nous ne pouvons pas faire un pas en arrière. Nous ne serions pas la plus grande nation au monde si nous faisions cela», a également insisté la sénatrice du Texas Kay Bailey Hutchison.
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