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Apparition publique de Saddam Husseïn : bruissement au café Numan

Depuis que le Président irakien Saddam Hussein est descendu d’une voiture devant le café Numan de Baghdad, en défi à la coalition qui a envahi le pays pour le renverser, le débit de boissons ne cesse d’attirer les curieux. Vendredi, le dirigea

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Mais le propriétaire du café, Numan Thabet, était persuadé que le «camarade Saddam» reviendrait un jour en ce lieu qu’il aimait fréquenter lorsqu’il fomentait le coup d’Etat qui a porté le parti Baâs au pouvoir en 1968.
«Je savais au fond de mon cœur qu’il visiterait le café et nous encouragerait à résister contre les envahisseurs qui profanent notre terre», proclame-t-il fièrement.
«Il avait l’air d’avoir la nostalgie de ce café, mais j’ai un petit regret, c’est qu’il ne soit pas entré, à cause de la foule», dit-il.
La dernière apparition publique du Président irakien remontait à janvier 2001. Vêtu d’un uniforme vert et d’un béret noir, le visage radieux, il s’est laissé baiser les mains et l’épaule par plusieurs Irakiens et a même tenu une petite fille dans ses bras.
Les rues de Baghdad sont moins animées depuis le début des bombardements américano-britanniques, le 20 mars, mais le café reste rempli d’hommes qui y sirotent leur thé noir et discutent des derniers développements de la guerre.
Un petit groupe d’hommes équipés de fusils d’assaut, retranchés derrière une pile de sacs posée devant le café, évoque volontiers la visite de leur dirigeant.
«Vous m’avez vu à la télévision saluant le camarade Saddam Hussein. Ce fut un grand moment», déclare Amer Abdel Karim, chef adjoint du parti Baâs dans le quartier.
«Il m’a dit bravo», se rappelle cet homme de 57 ans, racontant avoir même fait rire le Président.
«Saddam Hussein a ri de bon cœur; lorsqu’il nous a demandé pourquoi nous utilisions des sacs de farine au lieu de sacs de sable, nous lui avons répondu que la guerre avait éclaté brutalement et que nous manquions de sacs de sable», se rappelle-t-il. M. Abdel Karim avait déjà vu le Président auparavant, «mais cette fois, c’était particulièrement émouvant».
«Connaissez-vous un leader aussi courageux? Dans d’autres pays arabes, où il n’y a ni guerre ni quoi que ce soit, la plupart des dirigeants n’osent même pas sortir», affirme-t-il.
«Il est dans la ligne de mire du pays et de l’armée les plus puissants du monde. Il ose sortir alors que des milliers de missiles, de bombes et d’avions de guerre américains le visent», remarque-t-il.
Mohammad al-Baâdani, un étudiant yéménite en stomatologie, qui a récemment rejoint l’Irak comme des centaines de volontaires arabes, abonde dans son sens. «Dans mon pays, je ne vois jamais le maire dans mon quartier. Ici, j’ai vu le Président. C’est vraiment un dirigeant très grand et courageux», dit-il.
«C’est un défi direct aux Américains et à George W. Bush qui se prend pour dieu. Saddam peut monter sur une voiture au grand jour, et rien ne lui arrivera», assure-t-il, la voix altérée par l’émotion.
«Saddam est venu pour nous encourager à combattre. Et maintenant nous sommes prêts à combattre même le diable», ajoute un autre jeune homme.
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