Jourani, soupèse le fusil, un Ak-47 fabriqué dans l’ex-Yougoslavie qu’il réussit à obtenir pour 95.000 dinars (32 dollars au cours actuel), une fortune dans un pays laminé par les effets des sanctions internationales. Avant de conclure la transaction, il demande à l’essayer, tirant plusieurs balles dans l’air sans faire tressaillir le moins du monde les dizaines de clients et de marchands improvisés d’armes.
«J’habite le quartier de Jamila, et notre maison a été souvent prise de nuit dans les tirs des Fedayin de Saddam qui continuent de se cacher. Je me sens obligé de protéger ma famille et je ne peux pas regarder à la dépense», explique cet ouvrier de 34 ans, qui n’a plus de travail depuis l’entrée des forces américaines dans Bagdad le 9 avril.
Le marché Méridi, avec ses étals poussiéreux et ses échoppes misérables, a été celui de tous les trafics sous le régime de Saddam Hussein, mais jamais on n’y a proposé des armes, indiquent des habitants.
La police, qui y faisait de fréquentes descentes à la recherche de produits de contrebande ou de biens volés, est totalement absente et les armes sont entassées par caisses entières sur les trottoirs.
Deux fusils mitrailleurs Port Saïd de fabrication égyptienne, avec leur long canon noir, n’intéressent personne et le vendeur, un gosse de 15 ans à peine, a du mal à attirer les clients. Tout le monde préfère les armes légères, les pistolets en premier lieu et ensuite les AK-47 de différents types, utilisés par l’armée irakienne et que tout le monde sait plus au moins utiliser. Des dépôts entiers de l’armée irakienne ont été pillés et des soldats sont rentrés à la maison avec leurs armes sans tirer un seul coup de feu. C’est le cas d’Ali Karim, 20 ans, qui a quitté son poste de gardien dans un dépôt de la police avec un fusil lance-grenade, utilisé par les forces anti-émeutes pour répandre des gaz lacrymogènes.
Sans munitions, il peine à trouver acquéreur, mais la pièce est longuement tournée et retournée entre les mains de curieux qui tiennent à toucher cette arme, l’un des instruments de répression de l’ancienne police irakienne. «Je veux protéger ma famille en ces temps difficiles et personne ne peut m’en empêcher. Et je serai prêt à rendre cette arme à la police sans rien demander une fois que la sécurité sera rétablie», assure-t-il.
Un passant s’insurge contre le nouveau trafic en prenant la foule à partie sans susciter de réaction. «C’est pas d’armes que nous avons besoin, mais d’électricité, d’eau et de médicaments», crie cet électricien de 42 ans, Ali Faouzi.
La détention d’armes à feu est commune en Irak, où la structure tribale est enracinée, mais les Irakiens, notamment les citadins, étaient obligés d’effectuer de longues démarches administratives pour pouvoir en détenir. Le phénomène a pris une proportion énorme depuis l’effondrement de toute autorité avec l’entrée des forces américaines dans le pays et risque de poser une menace pour les soldats de la coalition américano-britannique à l’avenir.
«J’habite le quartier de Jamila, et notre maison a été souvent prise de nuit dans les tirs des Fedayin de Saddam qui continuent de se cacher. Je me sens obligé de protéger ma famille et je ne peux pas regarder à la dépense», explique cet ouvrier de 34 ans, qui n’a plus de travail depuis l’entrée des forces américaines dans Bagdad le 9 avril.
Le marché Méridi, avec ses étals poussiéreux et ses échoppes misérables, a été celui de tous les trafics sous le régime de Saddam Hussein, mais jamais on n’y a proposé des armes, indiquent des habitants.
La police, qui y faisait de fréquentes descentes à la recherche de produits de contrebande ou de biens volés, est totalement absente et les armes sont entassées par caisses entières sur les trottoirs.
Deux fusils mitrailleurs Port Saïd de fabrication égyptienne, avec leur long canon noir, n’intéressent personne et le vendeur, un gosse de 15 ans à peine, a du mal à attirer les clients. Tout le monde préfère les armes légères, les pistolets en premier lieu et ensuite les AK-47 de différents types, utilisés par l’armée irakienne et que tout le monde sait plus au moins utiliser. Des dépôts entiers de l’armée irakienne ont été pillés et des soldats sont rentrés à la maison avec leurs armes sans tirer un seul coup de feu. C’est le cas d’Ali Karim, 20 ans, qui a quitté son poste de gardien dans un dépôt de la police avec un fusil lance-grenade, utilisé par les forces anti-émeutes pour répandre des gaz lacrymogènes.
Sans munitions, il peine à trouver acquéreur, mais la pièce est longuement tournée et retournée entre les mains de curieux qui tiennent à toucher cette arme, l’un des instruments de répression de l’ancienne police irakienne. «Je veux protéger ma famille en ces temps difficiles et personne ne peut m’en empêcher. Et je serai prêt à rendre cette arme à la police sans rien demander une fois que la sécurité sera rétablie», assure-t-il.
Un passant s’insurge contre le nouveau trafic en prenant la foule à partie sans susciter de réaction. «C’est pas d’armes que nous avons besoin, mais d’électricité, d’eau et de médicaments», crie cet électricien de 42 ans, Ali Faouzi.
La détention d’armes à feu est commune en Irak, où la structure tribale est enracinée, mais les Irakiens, notamment les citadins, étaient obligés d’effectuer de longues démarches administratives pour pouvoir en détenir. Le phénomène a pris une proportion énorme depuis l’effondrement de toute autorité avec l’entrée des forces américaines dans le pays et risque de poser une menace pour les soldats de la coalition américano-britannique à l’avenir.
