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Baghdad maintient le suspense à propos des missilles Al-Samoud 2 et se prépare à la guerre

Il ne restait plus hier que 48 heures aux Irakiens pour annoncer la destruction de missiles prohibés, alors que des préparatifs pour un éventuel conflit se multipliaient à Bagdad et dans le reste du pays.

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«Ils doivent le faire dans les toutes prochaines heures», a indiqué un diplomate qui commentait l’éventualité d’une annonce par les Irakiens de la destruction de leurs missiles Al-Samoud 2, que l’ONU veut voir débuter samedi.
Les experts de l’ONU ont établi que le Al-Samoud 2 avait dépassé sa portée de 150 km autorisée et sommé l’Irak de détruire une centaine de missiles et toutes les composantes de ce programme.
Dans le même temps, la fermeture des frontière avec la Turquie et l’Iran, annoncée mercredi, a été perçue par les Irakiens comme un signe de l’imminence du déclenchement des hostilités, selon un diplomate. Le Président irakien Saddam Hussein a appelé les habitants des villes et notamment les cinq millions qui vivent à Bagdad à creuser des tranchées dans leurs jardins pour se protéger des bombardements.
Les pharmacies ont commencé à distribuer aux malades de longue durée des provisions de médicaments pour deux mois, alors que d’habitude ils ne leur en fournissent que pour un mois. Auparavant, les responsables irakiens avaient fait état de la distribution de générateurs et de l’ouverture de nouveaux puits dans les quartiers des villes.
Depuis longtemps les Irakiens stockent des vivres et de l’eau dans la perspective d’une guerre, pour laquelle les Etats-Unis ont mobilisé 200.000 soldats dans le Golfe et acheminent 60.000 autres vers la Turquie.
Les responsables irakiens se trouvent depuis plusieurs jours sous une pression croissante des pays qui souhaitent éviter cette guerre, pour laquelle Washington et Londres font campagne.
La France, la Russie, l’Allemagne, trois pays membres du Conseil de sécurité ont fermement demandé à l’Irak de faire savoir «de toute urgence», selon l’expression d’un diplomate, ce qu’il comptait faire.
«Les Irakiens attendaient pour arrêter leur décision le retour du vice-Président Taha Yassine Ramadan, impliqué dans toutes les décisions importantes», a assuré un autre diplomate. M. Ramadan est rentré mercredi du sommet des Non Alignés à Kuala Lumpur.
Pour autant, les responsables irakiens restent persuadés que cette exigence de l’ONU est dictée par les Etats-Unis qui souhaitent pouvoir éliminer ces missiles avant toute opération militaire en Irak.

«Signes positifs»

Les experts notent que même si le processus de destruction n’est pas très avancé lorsque sera lancée une offensive contre l’Irak, le travail d’identification des inspecteurs de l’ONU aura permis de localiser les missiles déployés, et facilitera les frappes aériennes. Depuis des semaines, les experts de l’ONU posent des étiquettes du type code barre sur ces missiles et sur les équipements entrant dans leur fabrication.
Les efforts irakiens pour se plier aux exigences de l’ONU doivent être évalués dans les jours qui viennent par le Conseil de sécurité à la lumière d’un rapport que le chef de la Commission de contrôle, de vérification et d’inspections (Cocovinu) Hans Blix doit présenter le 7 mars. M. Blix a donné ces derniers jours une appréciation mitigée des efforts de l’Irak, soulignant à la fois les «signes positifs» venus de Bagdad, mais aussi ses doutes sur un engagement «fondamental» des Irakiens à désarmer. Il a dépêché à Bagdad un de ses plus proches collaborateurs, le chef de mission Dimitri Perricos, pour évaluer les tâches qui restent à accomplir, et évoquer le besoin de progrès dans le domaine des entretiens de scientifiques irakiens avec l’ONU.
Le rapport de M. Blix devrait influencer le vote du Conseil des sécurité sur un projet de résolution américano-britannique qui déclare que l’Irak n’a pas saisi sa dernière chance pour désarmer offerte par la résolution 1441 votée le 8 novembre.
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