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Berlinale dorée pour Anouk Aimée

L'actrice française Anouk Aimée a reçu, jeudi soir au festival du film de Berlin, un Ours d'or d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. «Nous lui devons des moments inoubliables à l'écran. Avec un mélange unique de mélancolie et de passion, elle a montré

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«Je suis très touchée bien que je pense qu'un hommage, c'est peut-être le début de la fin», a déclaré l'actrice, accueillie par le public debout au Palais de la Berlinale. «Comme je sais que de plus jeunes l'ont reçu, je suis vraiment heureuse et, comme disait Picasso, il faut beaucoup d'années pour devenir jeune».
La star, qui a reçu l'an dernier un César d'honneur, la plus haute récompense du cinéma français, a évoqué les menaces de guerre contre l'Irak en déclarant, sous les applaudissements, «comme nous sommes sous le signe de la tolérance, je souhaite que nous, la vieille Europe, soyons un exemple de paix pour les plus jeunes».
Anouk Aimée a rendu hommage au producteur français Daniel Toscan du Plantier, décédé mardi à Berlin: «Je voudrais avoir une pensée pour lui qui me manque beaucoup et va beaucoup manquer au cinéma français».
L'actrice doit son nom au poète et scénariste Jacques Prévert : il évoque une petite musique, «chabadabada», composée par Pierre Barouh pour «Un homme et une femme».
-Aujourd'hui, à 70 ans, Anouk Aimée accueille le journaliste avec ce même sourire mélancolique et mystérieux, que dissipe parfois un éclat de rire. D'un geste gracieux de la main, elle rejette en arrière sa chevelure noire, et évoque des débuts à 13 ans avec Marcel Carné pour un film qui n'aboutira pas.
«J'ai commencé avec Carné, Becker, Duvivier, Bertolucci, Lumet, Altman... (Claude) Lelouch est quelqu'un d'important pour moi et Fellini c'était le Mont Blanc. C'est comme ma famille. Il y en a un du côté de ma mère et l'autre du côté de mon père», dit-elle.
La Juliette des «Amants de Vérone», la «Justine» de George Cukor, la Maddalena de «La dolce vita», a tourné cinq films avec Lelouch, dont «Un homme et une femme», Oscar du meilleur film étranger.
A ce titre, elle vote pour les Oscars. Sa maison de Montmartre, qu'elle partage avec ses chats et ses trois chiens -dont Milos et Woody- est encombrée de cassettes qu'elle visionnera scrupuleusement.
L'étoile a connu des éclipses. «Je ne sais pas très bien me vendre, je suis quelqu'un qui attend. J'ai besoin qu'on me pousse», dit-elle méditative.
Elle a incarné Laeticia, la mère de Bonaparte, dans la série télévisée «Napoléon», et présente en séance spéciale, vendredi à la Berlinale, «La petite prairie aux bouleaux» de Marceline Loridan, inspiré de l'expérience autobiographique de la réalisatrice, survivante du camp d'extermination de Birkenau.
«Ca me ferait plaisir d'avoir encore deux ou trois bons rôles au moins. Mais j'ai besoin qu'on vienne me chercher. Le cinéma, c'est comme une rencontre amoureuse. Un metteur en scène doit vouloir m'avoir. J'aimerais travailler avec certains, dit-elle sans citer de noms, mais si eux ne m'ont pas vue, que voulez vous que je dise?»
«Je n'ai jamais cherché à faire carrière», dit-elle en reconnaissant qu'elle a «fait des bêtises», en refusant par exemple le rôle tenu par Faye Dunaway dans «L'affaire Thomas Crown». «On me proposait tellement de choses, j'avais le tournis, je ne savais plus.» «En Amérique, en dehors de Bush que je ne supporte pas, je n'ai que de bons souvenirs». Il y a moins d'un an, elle était à Los Angeles pour la sortie de «Festival in Cannes» de l'Américain Henry Jaglom, inédit en France. «Je joue une actrice qui ne tourne plus tellement, dit-elle en riant, mais qui est une star».
Anouk Aimée, qui a été mariée au cinéaste Nico Papatakis, à Pierre Barouh à et l'acteur britannique Albert Finney, avoue préférer tourner avec des hommes. «Je suis tellement féminine... Je cadre mieux. Etre une femme c'est une force incroyable. Mais si Jeanne Moreau me propose, j'y vais tout de suite; Josée Dayan ou Nicole Garcia aussi».
Son Ours d'or lui a été remis avant la projection de «Lola» de Jacques Demy, en présence de l'ancien ministre français Simone Veil, présidente de la Fondation internationale de la Shoah. L'actrice a souligné avec malice à propos de «Lola», réalisé en 1961: «Je ne l'ai pas fait hier, je l'ai fait avant-hier».
Alain Delon, Catherine Deneuve, Jeanne Moreau figurent parmi les comédiens français qui ont reçu précédemment un Ours d'or d'honneur pour l'ensemble de leur carrière.

Un admirable talent récompensé


La Petite prairie aux bouleaux (2002) de Marceline Loridan Ivens
Festival in Cannes (2001) de Henry Jaglom avec Anouk Aimée, Greta Scacchi
Une pour toutes (1999) de Claude Lelouch avec Jean-Pierre Marielle, Anne Parillaud
Madeleine (1999) de Laurent Bouhnik avec Vera Briole, Manuel Blanc
I Love L. A. (L.A. without a map) (1998) de Mika Kaurismaki
Riches, belles, etc. (1997) de Bunny Schpoliansky
Hommes, femmes : mode d'emploi (1996) de Claude Lelouch
Les Cent et une nuits (1994) de Agnès Varda
Prêt-à-porter (Ready to wear) (1994) de Robert Altman
Les Marmottes (1993) de Elie Chouraqui avec Jean-Hugues Anglade, Jacqueline Bisset
Bethune: the making of a hero (1990) de Phillip Borsos
La Table tournante (1988) de Paul Grimault, Jacques Demy
Un homme et une femme : vingt ans déjà (1986) de Claude Lelouch
Viva la vie! (1983) de Claude Lelouch
Le Général de l'armée morte (1983) de Luciano Tovoli
La Tragedie d'un homme ridicule (La Tragedia di un uomo ridiculo) (1981) de Bernardo Bertolucci
Le Saut dans le vide (1979) de Marco Bellocchi
Mon premier amour (1978) de Elie Chouraqui
Si c'était à refaire (1976) de Claude Lelouch
La Douceur de vivre (La Dolce Vita) (1960) de Federico Fellini
Les Dragueurs (1959) de Jean-Pierre Mocky
La Tete contre les murs (1958) de Georges Franju
Montparnasse 19 (1957) de Jacques Becker avec Gérard Philipe, Lilli Palmer
Tous peuvent me tuer (1957) de Henri Decoin
Les Mauvaises Rencontres (1955) de Alexandre Astruc
La Bergère et le ramoneur (1952) de Paul Grimault avec Anouk Aimée, Serge Reggiani
Les Amants de Verone (1949) de Andre Cayatte
La Maison sous la mer (1946) de Henri Calef .

Une filmographie riche qui remonte à 1946
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