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Dur de quitter ses personnages. Difficile de résister à la tentation de les faire revenir pour de nouvelles aventures, surtout quand elles ont bien marché. On ne compte plus au cinéma les trilogies, séries, épisodes I, II, XXV…. Car on ne change pas une équipe qui gagne, et qui rapporte. Le risque étant de voir s'enliser les dits personnages. Alexandre Dumas avait déniché un truc : retrouver les trois mousquetaires vingt ans après. Vieille recette qu'on ne cesse de resservir : les héros à la retraite. Fini les jeunes premiers, vive les papis ! Trois hommes et un couffin ont donné naissance à 18 ans après. Et Claude Zidi de ressusciter ses Ripoux de 1984 -entraperçus en 89- dans une ambiance “ fin de carrière ”. Ce troisième volet brode, nostalgique, sur le thème : que sont ces chers anti-héros devenus ? Eux qui ont transformé le paysage policier en vaste terrain de jeu pour corrupteurs et corrompus. Réponse du «taulier» (chef de la police) : «Ripoux un jour, ripoux toujours».
Ainsi René (Philippe Noiret) s'est retiré pour soigner son arthrose dans une charmante petite péniche Quai de l'Arsenal à Paris. Resté flambeur et looser, il escroque tous les commerçants de la Bastille en leur refilant de soi-disant tuyaux pour les courses de chevaux. Lui-même n'ayant plus un sou en poche, il s'en va emprunter une petite mise au banquier autoproclamé de la communauté chinoise. Lequel se fait justement braquer à ce moment là et lui jette dans les mains tout le pactole de ses compatriotes. René le perd, malencontreusement.
Mais on ne file pas impunément avec un million d'euros. René se retrouve donc avec le gang chinois aux trousses. Du côté de la police, c'est son ancien co-équipier, François (Thierry Lhermitte), qui est sur le coup. Ayant repris l'uniforme après avoir dilapidé la cagnotte du précédent épisode, François traîne avec lui un flicaillon en herbe, Julien (Lorant Deutsch), venu faire ses classes chez les Ripoux. «Ca fait pas vingt quatre heures que je suis flic, me voilà déjà voyou», clame le nouveau, presque fier.
Opération sauvetage
C'est cela le style Ripoux, une mentalité très douteuse mais pas bien méchante. On ne vole que du fric, et encore, de l'argent sale. On est pourris parce que c'est marrant. Mais on a le cœur tendre, toujours prêts à aider les copains. En bref, des mecs sympas dont le job n'est pas de représenter pas l'ordre mais le citoyen lambda pas toujours clean aux entournures. Du médecin au bistrotier, du chef d'entreprise à la jeune serveuse, tous pourris ! Chacun à sa mesure, entre grosses arnaques et petits arrangements avec la morale. La fraîche Marie (Chloé Flipo) a beau s'écrier «je ne pourrais pas vivre avec un voyou», c'est pour un voyou qu'elle craque, pas pour un policier.
Les Ripoux ont vieilli mais ils sont toujours autant dans la mouise avec un gros vol et un gros braquage sur les bras. Embarquement lent pour une opération sauvetage qui ne trouvera d'ailleurs qu'un demi dénouement. Ce dont tout le monde se moquera éperdument, car l'intrigue n'est pas policière, elle est familiale.
Dans la famille Ripoux je demande : le Papa, l'oncle, la fille, le gendre… En face, les «vrais pourris», servent de prétexte aux vieux singes pour rejouer leurs grimaces. Un rien sarcastiques mais bien moins cyniques, c'est Ripoux vieux hiboux et tendance mous. Risques ultimes : laisser couler une larme («Je veux voir mon chat !”) et se faire surprendre par des scrupules (« L'argent humanitaire, c'est non !»). Ils en deviendraient presque moralisateurs, le comble : «on s'est bien amusé, maintenant on paie». Heureusement qu'il ne se prennent pas trop au sérieux.
Sans chercher vraiment à rajeunir la trame, les Ripoux s'installent dans leur petit numéro plan-plan pour amateurs consentants, voire complaisants. Tout occupés qu'ils sont à alimenter non pas une série, mais un début d'académie.
Ripoux 3, film français de Claude Zidi avec Thierry Lhermitte, Philippe Noiret, Chloé Flipo, Lorant Deutsch, Bernadette Lafont.
Ainsi René (Philippe Noiret) s'est retiré pour soigner son arthrose dans une charmante petite péniche Quai de l'Arsenal à Paris. Resté flambeur et looser, il escroque tous les commerçants de la Bastille en leur refilant de soi-disant tuyaux pour les courses de chevaux. Lui-même n'ayant plus un sou en poche, il s'en va emprunter une petite mise au banquier autoproclamé de la communauté chinoise. Lequel se fait justement braquer à ce moment là et lui jette dans les mains tout le pactole de ses compatriotes. René le perd, malencontreusement.
Mais on ne file pas impunément avec un million d'euros. René se retrouve donc avec le gang chinois aux trousses. Du côté de la police, c'est son ancien co-équipier, François (Thierry Lhermitte), qui est sur le coup. Ayant repris l'uniforme après avoir dilapidé la cagnotte du précédent épisode, François traîne avec lui un flicaillon en herbe, Julien (Lorant Deutsch), venu faire ses classes chez les Ripoux. «Ca fait pas vingt quatre heures que je suis flic, me voilà déjà voyou», clame le nouveau, presque fier.
Opération sauvetage
C'est cela le style Ripoux, une mentalité très douteuse mais pas bien méchante. On ne vole que du fric, et encore, de l'argent sale. On est pourris parce que c'est marrant. Mais on a le cœur tendre, toujours prêts à aider les copains. En bref, des mecs sympas dont le job n'est pas de représenter pas l'ordre mais le citoyen lambda pas toujours clean aux entournures. Du médecin au bistrotier, du chef d'entreprise à la jeune serveuse, tous pourris ! Chacun à sa mesure, entre grosses arnaques et petits arrangements avec la morale. La fraîche Marie (Chloé Flipo) a beau s'écrier «je ne pourrais pas vivre avec un voyou», c'est pour un voyou qu'elle craque, pas pour un policier.
Les Ripoux ont vieilli mais ils sont toujours autant dans la mouise avec un gros vol et un gros braquage sur les bras. Embarquement lent pour une opération sauvetage qui ne trouvera d'ailleurs qu'un demi dénouement. Ce dont tout le monde se moquera éperdument, car l'intrigue n'est pas policière, elle est familiale.
Dans la famille Ripoux je demande : le Papa, l'oncle, la fille, le gendre… En face, les «vrais pourris», servent de prétexte aux vieux singes pour rejouer leurs grimaces. Un rien sarcastiques mais bien moins cyniques, c'est Ripoux vieux hiboux et tendance mous. Risques ultimes : laisser couler une larme («Je veux voir mon chat !”) et se faire surprendre par des scrupules (« L'argent humanitaire, c'est non !»). Ils en deviendraient presque moralisateurs, le comble : «on s'est bien amusé, maintenant on paie». Heureusement qu'il ne se prennent pas trop au sérieux.
Sans chercher vraiment à rajeunir la trame, les Ripoux s'installent dans leur petit numéro plan-plan pour amateurs consentants, voire complaisants. Tout occupés qu'ils sont à alimenter non pas une série, mais un début d'académie.
Ripoux 3, film français de Claude Zidi avec Thierry Lhermitte, Philippe Noiret, Chloé Flipo, Lorant Deutsch, Bernadette Lafont.
