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Conférence des Non-Alignés : divisions sur l'Irak, la Corée du Nord et le terrorisme

Le mouvement des Non-Alignés butait, samedi, sur l'adoption d'une position commune sur l'Irak et la Corée du Nord, deux pays membres accusés de vouloir se doter d'armes de destruction massive, et sur une définition du terrorisme.

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Les 114 pays, en majorité des pays du Tiers Monde, n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur une position identique lors de deux journées préparatoires au niveau des hauts fonctionnaires jeudi et vendredi à Kuala Lumpur.
Ils ont renvoyé le problème aux ministres des Affaires étrangères qui se réunissent ce week-end avant un sommet lundi et mardi des dirigeants du mouvement fondé en 1955.
Sur l'Irak, des pays comme Singapour se sont refusés à endosser une déclaration trop critique des Etats-Unis avant d'avoir consulté leur gouvernement. Un projet présenté par les pays arabes demande que le mouvement «rejette catégoriquement les menaces d'un recours unilatéral à la force» et exprime son «soutien et sa solidarité avec l'Irak à l'égard d'une agression possible».
En dépit des divergences, des délégués s'attendaient à une déclaration forte contre une attaque unilatérale de l'Irak par les Etats-Unis et leurs alliés.
Bagdad n'a toutefois pas réussi à obtenir que le mouvement lance un appel à la Ligue Arabe pour que les pays arabes refusent leur soutien logistique à l'armée américaine.
Le ministre irakien des Affaires étrangères, Naji Sabri, s'est dit persuadé que les Non-Alignés finiraient par exprimer leur hostilité aux projets de guerre américains.
Des critiques contre la position américaine ont été exprimées par le vice-Premier ministre malaisien Abdullah Ahmad Badawi, qui ouvrait la réunion au niveau ministériel.
Le monde, dominé par une superpuissance unique, «est traversé par un profond sentiment de malaise et d'incertitude sur son avenir», a-t-il dit.
«Cette situation nous place aujourd'hui au bord d'un conflit, un conflit auquel les peuples du monde se sont opposés de manière claire et audible», a-t-il ajouté.
Le fait que la «voix collective de la majorité mondiale qui dit non à la guerre peut être ignorée suggère que le monde n'est pas meilleur aujourd'hui qu'il ne l'était lorsque le mouvement des Non-Alignés a été créé comme une solution de rechange aux blocs de l'Est et de l'Ouest pendant la guerre froide», a-t-il dit.
«L'ordre international actuel menace également d'écarter la diplomatie multilatérale et de permettre des actions préventives unilatérales de décider de la sécurité du monde», a-t-il ajouté.
Sur la Corée du Nord, des pays se sont opposés à une tentative de Pyongyang de rejeter sur les Etats-Unis la responsabilité de la crise provoquée par son programme nucléaire. Plusieurs ont au contraire demandé que la Corée du Nord revienne sur son retrait du Traité de non-prolifération nucléaire.
Sur le terrorisme, l'animosité entre l'Inde et le Pakistan empêche de présenter un front unique. Les deux pays s'opposent sur le Cachemire, New Delhi proposant une condamnation du «terrorisme soutenu par des Etats», Islamabad refusant de voir des «mouvements de libération pour le droit à l'autodétermination» accusés de terrorisme.
A l'occasion du sommet, la Malaisie va succéder à l'Afrique du Sud à la présidence du mouvement.
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