Resté longtemps immuable, le costume traditionnel a subi moults modifications et altération. Ces changements étaient parfois heureux car ils révélaient les infinies possibilités de création et de créativité du maâlem marocain. Mais souvent, le caftan devenait méconnaissable, quand des designers s’ingéniaient à y apporter une touche trop moderne. C’est justement contre cette atteinte à un noble vêtement que s’oppose l’artiste Aziza Jamal qui vient de constituer une collection digne des Mille et une nuits : des habits qui reflètent le raffinement et la grâce de la Marocaine, des tenues qui dénotent de l’élégance et de la sobriété du caftan. «Certains de ces vêtements appartiennent à ma famille depuis des générations. Ils ont été transmis, précieusement, de mère à fille. Les caftans que je conserve sont coupés dans des velours, des soieries ou des brocarts, ils sont richement brodés au fil d’or, d’argent ou de soie».
Les costumes et parures réunis par l’artiste reflètent la somptuosité d’un vêtement qui a su résister, avec bonheur, et pendant des siècles à toutes les influences extérieures. «La situation géographique du Maroc et son histoire ont permis à toutes les régions, villes et parfois même tribus, de conserver, jusqu’aux années 50, voire jusqu’à nos jours, leurs particularités vestimentaires. Le Maroc a, en effet, échappé à la tutelle ottomane, et n’a été colonisé qu’à partir de 1912 (et dans certaines zones rurales, telle que le haut Atlas, en 1934). De plus, à l’occasion des fêtes familiales ou des cérémonies, le costume traditionnel est de rigueur, même dans les villes les plus occidentalisées (Casablanca)», explique l’ethnologue Ali Amahan.
La richesse des tissus et des imprimés n’avait d’égal que la sobriété de la coupe. « Le travail exécuté sur ces caftans était d’une grande simplicité. Il nécessitait pourtant beaucoup de rigueur et une méticuleuse attention.
On arrive de moins en moins à faire un tel travail et c’est là où réside tout l’intérêt de conserver ces habits », souligne Aziza Jamal.
Dans son ouvrage, Costumes du Maroc, Besancenot a recensé une soixantaine de tenues vestimentaires féminines ou masculines datant des années 30.
Un patrimoine riche à préserver
La conservation des pièces anciennes est fort rare, d’où l’importance de l’initiative de Aziza Jamal qui est, au demeurant fort louable.
La collection conservée par l’artiste recèle des pièces uniques telles ces caftans et drapés brodés de fils d’or, ces mansouriya aux couleurs chatoyantes, ces chbikas, sorte de fils tirés, qui nous viennent de Fès, Rabat, Tétouan, Meknès ou encore Salé.
« Ces techniques admirables ont malheureusement disparu, explique Aziza Jamal, car elles nécessitait énormément de temps et une grande adresse ».
Pour chaque habit, une parure spécifique est présentée. Pour la mariée, l’artiste a préparé des drapés brodés de fils d’or, un bandeau en soie lamée d’or. Les vêtements du quotidien, déclinés dans les zones rurales, berbères ou citadines ont permis à Aziza Jamal de mettre en valeur le talent et la valeur esthétique du costume traditionnel marocain. Le patrimoine vestimentaire marocain est riche. Sa conservation est un devoir qui incombe à tous ceux qui ont pour souci la préservation de notre identité.
C’est dans la montagne que nous trouverons la plus grande variété de costumes ; chaque tribu possède des particularités propres:
Les Ida Ou Tanane :
Les hommes portent un Tchamir qui s’attache au niveau du cou à l’aide d’un cordon; ils revêtent une cape en laine blanche, Ahedoune, et couvrent leur tête de Rezza . Ils chaussent des babouches appelées Idoukane et portent Akrab (sacoche) en bandoulière, ainsi que Lkhenjar. L’essentiel du costume féminin est Akechab.
Ida Ou Gnidif :
Dans la région de Chtouka au sud de l’Oued Souss, les femmes portent un volumineux Haïk, Affagou, dont les bords et les coins sont décorés de minutieux motifs de couleurs et de formes géométriques variées. Une énorme ceinture de laine, Tasmert, sert Affagou.
Taouenza (frange) recouvre la tête et ses pendentifs descendent jusqu’au devant des yeux. Au oreilles elles accrochent Tihurzin Ouglnine; au cou elles ont un collier, Tifilit n lubane, fait de grosses boules d’ambre agrémentées de boules d’argent.
Au pied, Loqsini de cuir rouge; leur semelle est énorme et les contreforts remontent jusqu’à mi-jambe.
Ida Ou Kensouss :
Le costume est presque le même, mais ici la tête est couverte d’un voile, Adghar, de couleur blanche et orné de pompons ocres; il est maintenu par un bandeau noir.
Aït Abdallah :
Les femmes portent un Haïk épais de laine blanche; le pan arrière est relevé sur les épaules; la tête est couverte de l’Adghar des Ida Ou Kensouss ; seule sa couleur change; il est noir avec des pompons ocres; il est relevé sur la tête et ses quatre coins sont noués.
Taroudant :
Le Haïk devient noir, Tamelhaft est en coton. Les sandales sont remplacées par Cherbile décoré de broderies de soie et de fils d’or.
Les costumes et parures réunis par l’artiste reflètent la somptuosité d’un vêtement qui a su résister, avec bonheur, et pendant des siècles à toutes les influences extérieures. «La situation géographique du Maroc et son histoire ont permis à toutes les régions, villes et parfois même tribus, de conserver, jusqu’aux années 50, voire jusqu’à nos jours, leurs particularités vestimentaires. Le Maroc a, en effet, échappé à la tutelle ottomane, et n’a été colonisé qu’à partir de 1912 (et dans certaines zones rurales, telle que le haut Atlas, en 1934). De plus, à l’occasion des fêtes familiales ou des cérémonies, le costume traditionnel est de rigueur, même dans les villes les plus occidentalisées (Casablanca)», explique l’ethnologue Ali Amahan.
La richesse des tissus et des imprimés n’avait d’égal que la sobriété de la coupe. « Le travail exécuté sur ces caftans était d’une grande simplicité. Il nécessitait pourtant beaucoup de rigueur et une méticuleuse attention.
On arrive de moins en moins à faire un tel travail et c’est là où réside tout l’intérêt de conserver ces habits », souligne Aziza Jamal.
Dans son ouvrage, Costumes du Maroc, Besancenot a recensé une soixantaine de tenues vestimentaires féminines ou masculines datant des années 30.
Un patrimoine riche à préserver
La conservation des pièces anciennes est fort rare, d’où l’importance de l’initiative de Aziza Jamal qui est, au demeurant fort louable.
La collection conservée par l’artiste recèle des pièces uniques telles ces caftans et drapés brodés de fils d’or, ces mansouriya aux couleurs chatoyantes, ces chbikas, sorte de fils tirés, qui nous viennent de Fès, Rabat, Tétouan, Meknès ou encore Salé.
« Ces techniques admirables ont malheureusement disparu, explique Aziza Jamal, car elles nécessitait énormément de temps et une grande adresse ».
Pour chaque habit, une parure spécifique est présentée. Pour la mariée, l’artiste a préparé des drapés brodés de fils d’or, un bandeau en soie lamée d’or. Les vêtements du quotidien, déclinés dans les zones rurales, berbères ou citadines ont permis à Aziza Jamal de mettre en valeur le talent et la valeur esthétique du costume traditionnel marocain. Le patrimoine vestimentaire marocain est riche. Sa conservation est un devoir qui incombe à tous ceux qui ont pour souci la préservation de notre identité.
Histoire d’un vêtement
Dans la plaine de Souss, le costume est presque le même. Pour l’homme, il est constitué du classique Tchamir, de la Foukia et de Rezza blanche parfois remplacée par Taguia.C’est dans la montagne que nous trouverons la plus grande variété de costumes ; chaque tribu possède des particularités propres:
Les Ida Ou Tanane :
Les hommes portent un Tchamir qui s’attache au niveau du cou à l’aide d’un cordon; ils revêtent une cape en laine blanche, Ahedoune, et couvrent leur tête de Rezza . Ils chaussent des babouches appelées Idoukane et portent Akrab (sacoche) en bandoulière, ainsi que Lkhenjar. L’essentiel du costume féminin est Akechab.
Ida Ou Gnidif :
Dans la région de Chtouka au sud de l’Oued Souss, les femmes portent un volumineux Haïk, Affagou, dont les bords et les coins sont décorés de minutieux motifs de couleurs et de formes géométriques variées. Une énorme ceinture de laine, Tasmert, sert Affagou.
Taouenza (frange) recouvre la tête et ses pendentifs descendent jusqu’au devant des yeux. Au oreilles elles accrochent Tihurzin Ouglnine; au cou elles ont un collier, Tifilit n lubane, fait de grosses boules d’ambre agrémentées de boules d’argent.
Au pied, Loqsini de cuir rouge; leur semelle est énorme et les contreforts remontent jusqu’à mi-jambe.
Ida Ou Kensouss :
Le costume est presque le même, mais ici la tête est couverte d’un voile, Adghar, de couleur blanche et orné de pompons ocres; il est maintenu par un bandeau noir.
Aït Abdallah :
Les femmes portent un Haïk épais de laine blanche; le pan arrière est relevé sur les épaules; la tête est couverte de l’Adghar des Ida Ou Kensouss ; seule sa couleur change; il est noir avec des pompons ocres; il est relevé sur la tête et ses quatre coins sont noués.
Taroudant :
Le Haïk devient noir, Tamelhaft est en coton. Les sandales sont remplacées par Cherbile décoré de broderies de soie et de fils d’or.
