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Début de la transition politique en Géorgie

C'est Nino Bourdjanaze, présidente du Parlement sortant qui assume depuis dimanche le rôle de Présidente par intérim, après la démission forcée du Président Edouard Chevardnadze le même jour. Après près d'une décennie au pouvoir, l'ancien chef de la dipl

Début de la transition politique en Géorgie
La nouvelle présidente par intérim Nino Bourdjanadze
Dans ce pays en crise depuis plusieurs semaines, les scènes de liesse qui ont suivi l'annonce de la démission de Chevardnadze risquent vite de laisser place à un conflit, ou pis encore une guerre civile, si cette «révolution de velours» n'est pas bien assurée.

Les enjeux sont grands, que ce soit au niveau national ou international, pour ce petit Etat du Caucase. Les réactions américaine et russe montrent à quel point les deux puissances se trouvent «chacune d'un côté différent de la barricade» concernant le dossier géorgien.

Dimanche déjà, Moscou avait dépêché son ministre des Affaires étrangères, Igor Ivanov, dans la capitale géorgienne Tbilissi, afin de servir de médiateur entre Chevardnadze et l'opposition, mais en vain. Ce fut cependant une occasion pour la Russie de montrer qu'elle est concernée par ce qui se passe. Moscou, que Chevardnadze a toujours tenté d'éloigner en s'alliant à l'Occident depuis que l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud ont fait sécession avec le soutien
russe, ne compte plus rester à l'écart et encore moins devant Washington.
La position des Etats-Unis est tout aussi claire. Le début de la fin politique pour Chevardnadze a été déclenché par les commentaires de Washington concernant les «fraudes législatives» aux élections du 2 novembre, dont elle rendait le gouvernement responsable. Une brèche ouverte par les Américains que l'opposition n'a pas hésité à saisir.

Pourtant, le Président géorgien fut pendant longtemps l'icône postsoviétique la plus appréciée aux Etats-Unis, du temps de la perestroïka. Mieux encore, le projet d'un oléoduc traversant la Géorgie pour amener le pétrole de la Caspienne vers les marchés occidentaux sans passer par la Russie a toujours été soutenu par Washington. Aujourd'hui les Américains n'ont plus besoin de déclarer leur soutien à une opposition qui semble faire plus peur aux Russes.
Surnommé le " renard blanc " ou " renard du Caucase " pour son habileté à s'accrocher au pouvoir, Chevardnadze a quand même fini par abdiquer. Non sans avoir tenté de se battre. Rappelons qu'en quittant le Parlement samedi, il avait crié : je ne partirai pas. Deux jours plus tard il remet sa démission. Manque de soutien plus que de volonté finalement.

Mais qu'adviendra-t-il de la Géorgie d'après-Chevardnadze ? Telle est la question aujourd'hui ? De nouvelles élections devront avoir lieu d'ici 45 jours selon la Constitution. En attendant c'est la présidente du Parlement, Nino Bourdjanaze, qui assurera la présidence du gouvernement par intérim. Mais il faudra attendre que l'opposition prenne les rènes à Tbilissi pour voir plus clair dans l'avenir de la Géorgie.

Tous les scenarii sont encore possibles et le pire serait qu'un conflit interne se déclenche dans le pays. Auquel cas Moscou se sentira dans l'obligation d'intervenir, comme l'ont annoncé plusieurs hauts responsables du Kremlin.
Alors, dans l'attente d'une annonce officielle du pays qui va désormais accueillir Edouard Chevardnadze, Paris a appelé la communauté internationale à soutenir la Présidente par intérim pour garantir la stabilité du pays.
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