Menu
Search
Mardi 30 Décembre 2025
S'abonner
close
Mardi 30 Décembre 2025
Menu
Search

En marge de la participation de Mahmoud Darwich au festival de poésie arabe à Rabat

Le tempérament contestataire et indomptable qui transparaît au travers de la poésie du célèbre poète palestinien Mahmoud Darwish, rime constamment, chez l'auteur, avec l'esprit de créativité et d'auto-critique, dans une quête incessante d'une œuvre p

No Image
«Je me passe des critiques puisque j'ai une entière disposition à m'auto-critiquer», confie le poète à l'agence MAP, reconnaissant qu'il reste toujours insatisfait de ses créations.
L'esprit de créativité et d'auto-critique cristallise le secret même de la réussite de Mahmoud Darwich, un poète qui se dit «allergique à la monotonie» et réfractaire à l'uniformisation qui guetterait son cheminement poétique, ne se sentant à l'aise que quand chaque poème qu'il compose reflète une facette nouvelle de sa personne, au point de s'apparenter à une transfiguration. L'insatisfaction perpétuelle de Darwish est source d'inspiration, voire une muse qui lui insuffle les rimes dionysiaques de sa poésie.
«La renonciation au lyrique dans mes œuvres crée une distanciation avec le lecteur», renchérit-il. «Ma poésie peut avoir parfois des relents lyriques, mais je ne me considère point comme un poète lyrique», affirme-t-il.
Par delà ces considérations, Darwish invite les critiques arabes à définir clairement le concept de lyrisme qui revêt une acception floue aussi bien dans la poésie que dans la critique. «La poésie relève de l'élan spontané, l'œuvre poétique transcende par son essence même la critique et lui est donc antérieure. En revanche la critique se meut dans un autre registre et procède des méthodes des sciences sociales», d'où la différence d'optique, estime Darwich. Il trace les fresques, paradoxalement idylliques, de sa propre expérience poétique qui s'est forgée à travers une longue et inéffable souffrance, celle de son expérience avec la mort. Evoquant cette épreuve avec le spectre de la mort à laquelle il a survécu après avoir subi une intervention chirurgicale en 1998, Darwish explique qu'elle fût l'une de ses «plus riches expériences existentielles, un moment où l'homme affronte son destin, voit défiler les étapes de sa vie, lors des affres de la mort».
La conception de la mort que trace Darwish dans sa poésie transcende la mort physiologique pour revêtir une acception différente, celle de l'étiolement des idées. Dans ce sens, son œuvre Al Jidaria constitue, à vrai dire, «une hymne à la vie».
S'agissant de son recueil «Limada tarakto al hissana wahidan» (pourquoi ai-je laissé le cheval seul?), le poète a laissé entendre qu'«il s'agirait d'un recueil autobiographique», où il a su faire valoir sa touche esthétique grâce au génie de la langue arabe».
Aux yeux du poète, le recueil «Sarir al ghorba» (lit du dépaysement) n'est pas un recueil d'amour au sens classique du terme, «il s'agit en fait d'une question épineuse, voire existentielle sur l'amour dépaysé».
Né en Galilée en 1943, Darwish a vécu depuis son jeune âge la tragédie de la déportation du peuple palestinien. Sa famille dont les biens furent confisqués s'est retrouvée dans la misère. Le poète, qui a fait ses études primaires à Beyrouth, est rentré en Palestine pour y poursuivre ses études secondaires. En 1960, il obtient son baccalauréat et publie son premier recueil «Assafir bila ajniha» (Des oiseaux sans ailes).
Il fût également Rédacteur en chef du magazine «Chouoûne Falastinia» (Affaires palestiniennes), publié par le centre palestinien des recherches, dont il a pris la direction en 1976.
Mahmoud Darwish a reçu plusieurs prix dans les cercles du monde arabe et du bassin méditérranéen, dont le bouclier de la révolution palestinienne et les prix Lénine et Avicenne.
Auteur d'une riche œuvre qui comprend notamment «Awraq zaitoune» (les feuilles d'olivier), «Al Assafir Tamouto fi al Jalil» (les oiseaux meurent en Galilée), Ouhibbouka aw la ouhiboukka (je t'aime ou je ne t'aime pas), Chayôune mina Al Watan (une part de la patrie) et Al Jidaria.
Lisez nos e-Papers