Habitée depuis 2500 ans, la ville a été marquée par tous ces peuples qui y vécurent successivement. Les vestiges nous rappellent que des Phéniciens, des Romains y avaient séjourné. La légende de la ville fait état de dieux mythologiques. On raconte que même l’arche de Noé y aurait accosté.
Après le déluge, dit-on, et en attendant de trouver la terre ferme, les occupants virent une colombe revenir sur le pont de l’arche, les pattes tachées d’argile. «Les occupants de l’arche se sont alors écriés : «Tin jâa» soit la terre est arrivée ». Selon les récits de Platon, la région de Tanger aurait été dominée par Antée. Celui-ci, au cours d’un combat titanesque, dont la terre garde encore les traces, fut terrassée par Herclès. Une autre version de la légende attribue l’ouverture du détroit à un «coup d’épaule d’Héraclès». Tanger fut également, selon la légende le site de l’exploit d’Ulysse, le héros de l’odyssée de Homère.
Les fouilles effectuées dans la région permirent de dater, avec une certaine précision, le premier homme à avoir habité dans ces lieux. Les restes découverts ont été retrouvés à Mougharet El Aliya, à 13 km au sud-ouest de Tanger. «La population hominidée des origines était probablement constituée d’Hommes de Mechta El-Arbi et de Préméditerranéens, relève les historiens. Les berbères en seraient les descendants. La diversité anthropologique des berbères remonte donc à la préhistoire et ne fera que s’accentuer avec le temps. Par la suite, il y aura un apport régulier quoique faible de populations d’origines diverses : Phéniciens, Grecs, Latins, Vandales, Noirs, Arabes... »
Tanger allait par la suite devenir la terre d’accueil des Phéniciens. Ces derniers y avaient développé un commerce fort florissant en y implantant des comptoirs. Les historiens relèvent que les plus anciens vestiges datent approximativement de –1450. «Les nécropoles constituent les restes archéologiques les plus importants. On peut de nos jours, admirer des restes de tombes de style lybico-phénicien sur le plateau du Marshan. C’est d’ailleurs un endroit d’où l’on jouit d’une vue imprenable sur le détroit et l’Espagne voisine. Le site avoisinait probablement un village déjà existant», soulignent-ils.
Au 6e siècle avant J.C., les Carthaginois prirent le contrôle de l’Afrique du Nord et y construisirent le comptoir Tingis. Vers –80 avant J.C., Tanger passe sous la coupe des Romains. « Jusqu’en -38, la ville garde un statut original qui la distingue du reste du pays Maurétanien, précise les historiens. Ce statut, elle le doit à des rois comme Bocchus 1er (mort en -80), grand ami de Sylla, et ses fils Bogud et Bocchus II. Après la partition de la Maurétanie en royaumes de l’Ouest et de l’Est en -70, Bogud devint roi de la partie occidentale. La ville est le centre d’une petite principauté dont les princes les plus célèbres sont Iphtas et Ascalis. En -38, Octave, le futur empereur Auguste, élève Tingis au rang de Colonie. Les habitants de la ville deviennent de ce fait, citoyens romains à part entière».
Pendant quelques siècles, la ville connut son apogée. Mais des conflits internes et des soulèvements, plongèrent la cité dans le chaos.
Au cours de cette période, à l’autre bout de la terre, l’avènement de l’Islam et les débuts de la conquête arabe amenèrent Oqba Ben Nafi’, vers 682, à Tanger. Moussa Ibn Nouçair parachève son œuvre et s’installe dans la ville vers 705. Celle-ci était alors habitée par les tribus Massmouda. C’est toujours de Tanger que Tarik Ibn Ziad donna, en 711, l’assaut contre l’Espagne et prononça l’une de ses célèbres phrases pour inciter ses guerriers à avancer et à combattre vaillamment l’ennemi. Tarik Ibn Zyad allait laisser son nom à Gibraltar, djebel Tarik.
C’est toujours dans cette ville que naquit, vers 1304 l’un de ses plus célèbres fils : Abou Abdallah Mohammed Ibn Abdallah Ibn Mohammed Ibnou Ibrahim, dit Ibn Batouta. Ce grand voyageur entama un pèlerinage à la Mecque en 1325. Il visita alors des contrées lointaines. Les souvenirs qu’il parvint à réunir au cours de ses pérégrinations furent transcrits dans un ouvrage achevé en 1356. Le «Présent à ceux qui aiment à réfléchir sur les curiosités des villes et les merveilles des voyages», fut l’intitulé de cet ouvrage qui sera connu surtout sous le nom de Rihla.
Tout au long du XIVe siècle, Tanger fut, aux côtés de Gênes, Barcelone, Marseille et Venise l’une des cinq villes commerciales majeures de la Méditerranée. La ville fut, dès 1473, convoitée par les Portugais. De multiples expéditions et quarante ans plus tard, le 29 Août 1471, la ville tombe aux mains des portugais. Et lorsque le Portugal est occupé par les Espagnols en 1581, la ville devient «espagnole» puis à nouveau « portugaise » en 1644. Les Marocains, de leurs côtés avaient essayé vainement de récupérer la ville en 1651, 1653, 1654 et 1657. Tanger allait faire partie de la dot de Catherine de Bragance, princesse portugaise qui épousa Charles II d’Angleterre en 1661. « Le gouverneur anglais fit raser tous les édifices musulmans et catholiques, mais il vit ses deux forces expéditionnaires anéanties sous le mur de la ville », rappelle les historiens. Les Anglais ne réussirent à garder Tanger que pendant vingt ans. Ils avaient subi pendant six longues années les assauts répétés de l’armée de Moulay Ismaïl. En 1685, Moulay Ismaïl fit reconstruire les remparts, la grande mosquée que les anglais avaient fait sauter avant leur départ. Moulay Ismaïl encouragea par ailleurs les juifs à revenir dans la cité de laquelle ils avaient été chassé en 1677.
La ville dut subir, en 1844, un nouveau bombardement de la part des français, en représailles au soutien marocain accordé à Abdel Kader. C’est alors que commence pour la ville une longue période diplomatique, symbolisée par deux discours : l’un prononcé par l’empereur Guillaume II qui s’opposait aux propositions de la France et de l’Espagne. Le second, hautement symbolique, fut prononcé par S.M. Mohammed V, le 9 avril 1947. Le Souverain y affirmait la volonté marocaine de recouvrer l’indépendance. En 1956, Tanger fermait une longue parenthèse qui l’avait obligé à être administrée, pendant plus de trente ans, par plusieurs pays étrangers.
Aujourd’hui, le mythe de Tanger est toujours aussi vivace. La ville qui a accueilli, pendant des siècles les juifs et les chrétiens persécutés, où l’on célèbre ensemble toutes les fêtes religieuses, séduit toujours par sa douceur de vivre. Ses enfants, amoureux d’une cité unique, ont créé des associations pour préserver son patrimoine, pour sauver tout ce qui constitue le charme de la « Mariée du Nord ».
Fiche pratique
Que voir ?
Dar El Makhzen
Situé dans la médina, ce palais est ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9 à 13h
et de 15h à 18 h.
La Kasbah
C’est une ancienne fortresse qui surplombe la médina.
La légation des Etats-Unis. Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 15 h à 17h. Entrée gratuite et visite guidée
Le théâtre Cervantès
Inauguré en 1913, il garde tout son charme
Où manger ?
Un budget de moins de 50 Dh
Andalus, 7 rue du Commerce. Ouvert toute la journée, jusqu’à 23 heures.
Alhambra sandwichs, 10 rue du Mexique. Ouvert tous les jours
Un budget de moins de 80 Dh
Eldorado, 21, rue Allal Ben Abdallah. Ouvert tous les jours.
(Spécialités poisson)
Restaurant Agadir, 21, avenue du Prince-Héritier
(Spécialités Tajines en tout genre)
Un budget entre 80 à 150 Dh
Restaurant la Kasbah, 7, rue Algzania
(Excellentes pastillas, compter 90 Dh par personne)
Rubis Grill, 3, rue Ibn Rochd, Ouvert tous les jours jusqu’à 1 h. , compter 130 Dh par personne
Restaurant Valencia, avenue Youssef Ibn tachfine (fermé le mardi, compter 130 Dh par personne)
La promenade
Une journée suffit pour avoir une bonne idée des richesses de Tanger. Si l’on dispose de plus de temps, plusieurs excursions sont possibles, notamment le long de la côte. On pourra aussi partir à la recherche de quelques-uns des visiteurs célèbres de la capitale du Nord. C’est ainsi qu’on trouvera l’Hôtel Villa de France, où résida Matisse. Quelques éclats de céramique bleue, la corolle blanche d’un datura, rappelleront les toiles de la période tangéroise du peintre.
A la pension Munéria, modeste et anonyme, il est plus difficile d’évoquer William Bourroghs, qui écrivit Le Festin nu dans la chambre 9 ; Dans les lettres de Tanger qu’il écrivit au poète Alan Ginsberg, on trouvera une transcription sincère de l’impact de Tanger sur les « expatriés » qui l’ont choisie, et notamment toute la génération beat qui hanta la ville entre 1950 et 1970. rechercher la chambre de qui abrita Saint-Saëns à la pension Fuentès ne peut être qu’une excuse pour apprécier depuis la terrasse du premier étage l’atmosphère d’une rue animée. On pourra ensuite partir à la poursuite de Paul Moran, qui résidait rue Bakeli, en se munissant du Tanger de Daniel Rondeau.
Avant de partir à la découverte de la ville traditionnelle, on pourra parcourir la partie moderne de la ville_les constructions les plus anciennes datent des années 1900. On notera l’influence espagnole dans les constructions du début du siècle ainsi que de beaux immeubles 1930.
Depuis le port, la rue du Portugal et la rue Salah Eddine rejoignent le Grand Socco. C’est le lieu le plus fréquenté de la ville. Un marché s’y tient les jeudis et dimanches. A l’angle de la rue d’Italie, on peut admirer l’ancienne résidence du représentant du Sultan, aux temps de la concession. C’est une construction islamique classique et un havre de paix. Dans le jardin, on pourra admirer de nombreux canons et des dragonniers centenaires. On reviendra ensuite sur la place pour passer sous Bab Fas, la porte de Fès, avec son arc en fer à cheval. Ici se trouve l’entrée de la médina.
Bab Fas ouvre sur la rue es- Siaghin qui conduit au petit Socco. Celui-ci est un point commode pour la visite de la médina : la rue des Chrétiens monte au quartier de la kasbah où se trouve le vieux palais royal, Dar el Makhzen (XVIIe siècle). Superbement décoré de zelliges et de marbre, il a été transformé en musée. On peut y admirer des bois sculptés, des tapis, des armes, des bijoux, des manuscrits enluminés et l’une des plus belles collections de céramiques. La rue en face passe devant la mosquée et conduit jusqu’au port, à travers des ateliers des tanneurs.
En prenant la rue des Chrétiens, on rejoindra Bab el Assa, la porte du veilleur, avant d’entrer dans la cour pavée du Méchouar. Par la rue de la Marine ou la rue de la Poste, on atteint la grande mosquée. Non loin, d’une terrasse au-dessus du Borj el Marsa, le fort du port, la vue sur la baie est impressionnante. On pourra se reposer dans l’un des cafés qui donnent sur les remparts.
La légation américaine mérite une visite. Le Maroc ayant été le premier pays à reconnaître les Etats-Unis, elle fut bâtie dès 1821 et conserve un style Nouvelle-Angleterre. A l’intérieur sont exposés des meubles et des miroirs remarquables et de superbes tableaux de Delacroix et de R’Bati.
Après le déluge, dit-on, et en attendant de trouver la terre ferme, les occupants virent une colombe revenir sur le pont de l’arche, les pattes tachées d’argile. «Les occupants de l’arche se sont alors écriés : «Tin jâa» soit la terre est arrivée ». Selon les récits de Platon, la région de Tanger aurait été dominée par Antée. Celui-ci, au cours d’un combat titanesque, dont la terre garde encore les traces, fut terrassée par Herclès. Une autre version de la légende attribue l’ouverture du détroit à un «coup d’épaule d’Héraclès». Tanger fut également, selon la légende le site de l’exploit d’Ulysse, le héros de l’odyssée de Homère.
Les fouilles effectuées dans la région permirent de dater, avec une certaine précision, le premier homme à avoir habité dans ces lieux. Les restes découverts ont été retrouvés à Mougharet El Aliya, à 13 km au sud-ouest de Tanger. «La population hominidée des origines était probablement constituée d’Hommes de Mechta El-Arbi et de Préméditerranéens, relève les historiens. Les berbères en seraient les descendants. La diversité anthropologique des berbères remonte donc à la préhistoire et ne fera que s’accentuer avec le temps. Par la suite, il y aura un apport régulier quoique faible de populations d’origines diverses : Phéniciens, Grecs, Latins, Vandales, Noirs, Arabes... »
Tanger allait par la suite devenir la terre d’accueil des Phéniciens. Ces derniers y avaient développé un commerce fort florissant en y implantant des comptoirs. Les historiens relèvent que les plus anciens vestiges datent approximativement de –1450. «Les nécropoles constituent les restes archéologiques les plus importants. On peut de nos jours, admirer des restes de tombes de style lybico-phénicien sur le plateau du Marshan. C’est d’ailleurs un endroit d’où l’on jouit d’une vue imprenable sur le détroit et l’Espagne voisine. Le site avoisinait probablement un village déjà existant», soulignent-ils.
Au 6e siècle avant J.C., les Carthaginois prirent le contrôle de l’Afrique du Nord et y construisirent le comptoir Tingis. Vers –80 avant J.C., Tanger passe sous la coupe des Romains. « Jusqu’en -38, la ville garde un statut original qui la distingue du reste du pays Maurétanien, précise les historiens. Ce statut, elle le doit à des rois comme Bocchus 1er (mort en -80), grand ami de Sylla, et ses fils Bogud et Bocchus II. Après la partition de la Maurétanie en royaumes de l’Ouest et de l’Est en -70, Bogud devint roi de la partie occidentale. La ville est le centre d’une petite principauté dont les princes les plus célèbres sont Iphtas et Ascalis. En -38, Octave, le futur empereur Auguste, élève Tingis au rang de Colonie. Les habitants de la ville deviennent de ce fait, citoyens romains à part entière».
Pendant quelques siècles, la ville connut son apogée. Mais des conflits internes et des soulèvements, plongèrent la cité dans le chaos.
Au cours de cette période, à l’autre bout de la terre, l’avènement de l’Islam et les débuts de la conquête arabe amenèrent Oqba Ben Nafi’, vers 682, à Tanger. Moussa Ibn Nouçair parachève son œuvre et s’installe dans la ville vers 705. Celle-ci était alors habitée par les tribus Massmouda. C’est toujours de Tanger que Tarik Ibn Ziad donna, en 711, l’assaut contre l’Espagne et prononça l’une de ses célèbres phrases pour inciter ses guerriers à avancer et à combattre vaillamment l’ennemi. Tarik Ibn Zyad allait laisser son nom à Gibraltar, djebel Tarik.
C’est toujours dans cette ville que naquit, vers 1304 l’un de ses plus célèbres fils : Abou Abdallah Mohammed Ibn Abdallah Ibn Mohammed Ibnou Ibrahim, dit Ibn Batouta. Ce grand voyageur entama un pèlerinage à la Mecque en 1325. Il visita alors des contrées lointaines. Les souvenirs qu’il parvint à réunir au cours de ses pérégrinations furent transcrits dans un ouvrage achevé en 1356. Le «Présent à ceux qui aiment à réfléchir sur les curiosités des villes et les merveilles des voyages», fut l’intitulé de cet ouvrage qui sera connu surtout sous le nom de Rihla.
Tout au long du XIVe siècle, Tanger fut, aux côtés de Gênes, Barcelone, Marseille et Venise l’une des cinq villes commerciales majeures de la Méditerranée. La ville fut, dès 1473, convoitée par les Portugais. De multiples expéditions et quarante ans plus tard, le 29 Août 1471, la ville tombe aux mains des portugais. Et lorsque le Portugal est occupé par les Espagnols en 1581, la ville devient «espagnole» puis à nouveau « portugaise » en 1644. Les Marocains, de leurs côtés avaient essayé vainement de récupérer la ville en 1651, 1653, 1654 et 1657. Tanger allait faire partie de la dot de Catherine de Bragance, princesse portugaise qui épousa Charles II d’Angleterre en 1661. « Le gouverneur anglais fit raser tous les édifices musulmans et catholiques, mais il vit ses deux forces expéditionnaires anéanties sous le mur de la ville », rappelle les historiens. Les Anglais ne réussirent à garder Tanger que pendant vingt ans. Ils avaient subi pendant six longues années les assauts répétés de l’armée de Moulay Ismaïl. En 1685, Moulay Ismaïl fit reconstruire les remparts, la grande mosquée que les anglais avaient fait sauter avant leur départ. Moulay Ismaïl encouragea par ailleurs les juifs à revenir dans la cité de laquelle ils avaient été chassé en 1677.
La ville dut subir, en 1844, un nouveau bombardement de la part des français, en représailles au soutien marocain accordé à Abdel Kader. C’est alors que commence pour la ville une longue période diplomatique, symbolisée par deux discours : l’un prononcé par l’empereur Guillaume II qui s’opposait aux propositions de la France et de l’Espagne. Le second, hautement symbolique, fut prononcé par S.M. Mohammed V, le 9 avril 1947. Le Souverain y affirmait la volonté marocaine de recouvrer l’indépendance. En 1956, Tanger fermait une longue parenthèse qui l’avait obligé à être administrée, pendant plus de trente ans, par plusieurs pays étrangers.
Aujourd’hui, le mythe de Tanger est toujours aussi vivace. La ville qui a accueilli, pendant des siècles les juifs et les chrétiens persécutés, où l’on célèbre ensemble toutes les fêtes religieuses, séduit toujours par sa douceur de vivre. Ses enfants, amoureux d’une cité unique, ont créé des associations pour préserver son patrimoine, pour sauver tout ce qui constitue le charme de la « Mariée du Nord ».
Fiche pratique
Que voir ?
Dar El Makhzen
Situé dans la médina, ce palais est ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 9 à 13h
et de 15h à 18 h.
La Kasbah
C’est une ancienne fortresse qui surplombe la médina.
La légation des Etats-Unis. Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 15 h à 17h. Entrée gratuite et visite guidée
Le théâtre Cervantès
Inauguré en 1913, il garde tout son charme
Où manger ?
Un budget de moins de 50 Dh
Andalus, 7 rue du Commerce. Ouvert toute la journée, jusqu’à 23 heures.
Alhambra sandwichs, 10 rue du Mexique. Ouvert tous les jours
Un budget de moins de 80 Dh
Eldorado, 21, rue Allal Ben Abdallah. Ouvert tous les jours.
(Spécialités poisson)
Restaurant Agadir, 21, avenue du Prince-Héritier
(Spécialités Tajines en tout genre)
Un budget entre 80 à 150 Dh
Restaurant la Kasbah, 7, rue Algzania
(Excellentes pastillas, compter 90 Dh par personne)
Rubis Grill, 3, rue Ibn Rochd, Ouvert tous les jours jusqu’à 1 h. , compter 130 Dh par personne
Restaurant Valencia, avenue Youssef Ibn tachfine (fermé le mardi, compter 130 Dh par personne)
La promenade
Une journée suffit pour avoir une bonne idée des richesses de Tanger. Si l’on dispose de plus de temps, plusieurs excursions sont possibles, notamment le long de la côte. On pourra aussi partir à la recherche de quelques-uns des visiteurs célèbres de la capitale du Nord. C’est ainsi qu’on trouvera l’Hôtel Villa de France, où résida Matisse. Quelques éclats de céramique bleue, la corolle blanche d’un datura, rappelleront les toiles de la période tangéroise du peintre.
A la pension Munéria, modeste et anonyme, il est plus difficile d’évoquer William Bourroghs, qui écrivit Le Festin nu dans la chambre 9 ; Dans les lettres de Tanger qu’il écrivit au poète Alan Ginsberg, on trouvera une transcription sincère de l’impact de Tanger sur les « expatriés » qui l’ont choisie, et notamment toute la génération beat qui hanta la ville entre 1950 et 1970. rechercher la chambre de qui abrita Saint-Saëns à la pension Fuentès ne peut être qu’une excuse pour apprécier depuis la terrasse du premier étage l’atmosphère d’une rue animée. On pourra ensuite partir à la poursuite de Paul Moran, qui résidait rue Bakeli, en se munissant du Tanger de Daniel Rondeau.
Avant de partir à la découverte de la ville traditionnelle, on pourra parcourir la partie moderne de la ville_les constructions les plus anciennes datent des années 1900. On notera l’influence espagnole dans les constructions du début du siècle ainsi que de beaux immeubles 1930.
Depuis le port, la rue du Portugal et la rue Salah Eddine rejoignent le Grand Socco. C’est le lieu le plus fréquenté de la ville. Un marché s’y tient les jeudis et dimanches. A l’angle de la rue d’Italie, on peut admirer l’ancienne résidence du représentant du Sultan, aux temps de la concession. C’est une construction islamique classique et un havre de paix. Dans le jardin, on pourra admirer de nombreux canons et des dragonniers centenaires. On reviendra ensuite sur la place pour passer sous Bab Fas, la porte de Fès, avec son arc en fer à cheval. Ici se trouve l’entrée de la médina.
Bab Fas ouvre sur la rue es- Siaghin qui conduit au petit Socco. Celui-ci est un point commode pour la visite de la médina : la rue des Chrétiens monte au quartier de la kasbah où se trouve le vieux palais royal, Dar el Makhzen (XVIIe siècle). Superbement décoré de zelliges et de marbre, il a été transformé en musée. On peut y admirer des bois sculptés, des tapis, des armes, des bijoux, des manuscrits enluminés et l’une des plus belles collections de céramiques. La rue en face passe devant la mosquée et conduit jusqu’au port, à travers des ateliers des tanneurs.
En prenant la rue des Chrétiens, on rejoindra Bab el Assa, la porte du veilleur, avant d’entrer dans la cour pavée du Méchouar. Par la rue de la Marine ou la rue de la Poste, on atteint la grande mosquée. Non loin, d’une terrasse au-dessus du Borj el Marsa, le fort du port, la vue sur la baie est impressionnante. On pourra se reposer dans l’un des cafés qui donnent sur les remparts.
La légation américaine mérite une visite. Le Maroc ayant été le premier pays à reconnaître les Etats-Unis, elle fut bâtie dès 1821 et conserve un style Nouvelle-Angleterre. A l’intérieur sont exposés des meubles et des miroirs remarquables et de superbes tableaux de Delacroix et de R’Bati.
